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 Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier

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Eva McKilyan
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Eva McKilyan


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Date d'inscription : 09/10/2010

Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier - Page 2 Icon_minitimeSam 1 Jan - 21:53

Chapitre 25

"Nous avons choisi notre camp"


Installée dans son fauteuil, jambes croisées et verre d’eau à la main, Eva attendait. Elle savait qu’Andrew ne garderait pas le secret bien longtemps, mais il n’en ferait quand même pas de beaux discours devant tous les Sorciers de cette planète. C’était le meilleur moyen de faire de ce monde si bien rangé le désordre total. Peut-être même qu’il n’en parlerait pas au Ministère et à ses dirigeants, plutôt à quelqu’un qui lui est proche, peut-être un ami, qui travaille tout de même à ses côtés, d’une manière ou d’une autre. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle avait parlé avec Llewlyn, et depuis, elle restait cachée sous son masque de jeune Ministre. Pas même une seule visite à Anna et les autres Mangemorts, rien du tout. Depuis tout ce temps, elle ne faisait qu’attendre, que quelqu’un d’autre agisse. Et le temps lui paraissait tellement long. Ses yeux bleus restait figé sur sa porte d’entrée, ou à celle de son bureau au Ministère lorsqu’elle y était.

Elle était patiente, très calme, mais elle commençait à se lasser du temps qui passait inutilement. Celui-ci prit beaucoup plus de valeurs lorsqu’enfin, quelqu’un osait toquait à sa porte. Elle ne répondait pas, et restait tranquillement installée. L’inconnu insista, frappant du plus en plus fort. On appelait son nom, en crescendo, jusqu’à ce que ce jeune homme fasse expulser la clé de la serrure. Celle-ci glissa jusqu’au pied d’Eva. Elle le fixa une fraction de seconde, et la porte s’ouvrit, laissant place au cousin de Shawn, semblant alarmé. Il se précipita sur elle tout en disant.

« Dis-moi que ce ne sont que des mensonges. »

Michael s’arrêta face à elle. D’un air faussement interrogatif, la Ministre répondit.
« Quels mensonges ? »

Eva restait de marbre, totalement neutre. Alors que son invité surprise était essoufflé, et on pouvait deviner tout ce qu’il ressentait. Il faisait les 400 pas, ne sachant que faire de ses deux bras.
« Andrew est venu me voir. Il m’a tout raconté, absolument tout ! »

Un léger rictus, plein de malice, s’afficha sur les lèvres d’un rouge intense de la jeune femme.

« Ah oui ? Et qu’avez-vous trouvé comme excuse pour le bordel qu’il y a aux archives ? Vous avez vérifié qu’il ne manque rien ? » dit-elle, faussement inquiétée.

« Nous…nous avons dit qu’il y avait une de ces créatures au Ministère, et qu’Andrew est parvenu à la tuer.
-Vraiment ? Très bonne idée. Mais tu ne voulais pas d’abord dissimuler leur existence ?
-Nous ne pouvons plus ! Ils surgissent de partout, quand ils le veulent ! Mais là n’est pas la question. Andrew m’a raconté des choses horribles à ton sujet. Par pitié Eva, dis moi que ce n’est pas vrai.
-Tout dépend comment ton ami naïf et faible a interprété les choses.
-Tu as pris des dossiers de Mangemort, tu l’as menacé de ta baguette. Tu es allé chez lui, lui dévoilant clairement ton identité. Je ne peux pas le croire.
-Pourtant il le faut, mon cher. Que tu le veuilles ou non, nous ne sommes plus du même camp. »

Eva souriait de plus en plus, défiant du regard celui qui la protégeait autrefois. Elle posa son verre vidé sur la table basse et se mit debout, face à lui. Michael était perdu, totalement désorienté. La jeune femme, quant à elle, n’avait toujours pas changé.

« Si Shawn savait tout cela. Toi ? Héritière de Llewlyn ?
-Shawn est mort, Michael. Il m’a laissée toute seule pendant toutes ces années. Je n’arrive pas à croire que pendant huit ans de ma vie, je ne faisais que pleurer à son propos. Mais maintenant, c’est fini.
-Tu as complètement perdu la raison ! Je… Je sais, ce n’est pas toi qui parle ! C’est l’Ombre, elle te possède.
-J’ai vaincu mon Ombre, elle ne m’embête plus depuis quelques temps déjà.
-Depuis quand ?
-Depuis que mon frère et ma sœur ont été tué. »

Aborder ce sujet ne lui plaisait guère, elle passa à côté de lui pour accès à la baie vitrée, regardant le soleil mourant, avaler par un horizon sombre et sans pitié. Michael restait sur place, sa voix tremblait.
« Je…Je ne savais pas. Pourquoi ne m’as-tu rien dit. »

Eva se retourna d’un coup, ses boucles d’oreille suivant le mouvement comme elles le pouvaient. La jeune femme le fusilla du regard, et dit, d’un ton légèrement agressif.

« Et qu’aurais-tu fait Michael ? Dis moi ! … Tu m’aurais les mêmes choses que tu m’as dit à propos de Shawn ? « Mais là où ils sont, ils seront heureux, et veilleront sur toi ? ». Désolée, mais je ne suis plus une enfant. Je peux me débrouiller toute seule, je n’ai pas besoin de toi.
- Si. Tu as besoin de moi, pour retrouver le bon chemin. Ca, ce n’est pas toi, Eva. Cette route… c’est de la pure folie. »

Eva tentait de contrôler sa colère comme elle le pouvait. Marchant à toute vitesse en sa direction, elle tendait son bras pour le pousser et le maintenir contre le mur. Avant qu’il ne franchisse le pas de la porte, elle n’aurait jamais pensé que de revoir Michael lui ferait autant d’effet. Un mélange de mélancolie, et d’envie de l’enlacer. Mais d’autres raisons lui parurent bien plus importantes. Néanmoins, son visage, ses yeux lui rappelait horriblement Shawn, et c’était ce dont elle avait le plus de mal à s’adapter. Comme si Shawn lui-même voulait qu’elle ne l’oublie pas. Chose qui serait bien difficile, et Eva s’était donnée tant de mal à lutter contre. Elle saisit Michael par la gorge, et lui rétorqua, colérique.

« Qui est le plus fou d’entre nous deux, Michael, hein ? Quelle idée t’est passée par la tête pour venir me voir alors que tu savais pertinemment que ce qu’il disait était vrai ? Sur ce point, tu ressemble un peu trop à Will : tu restes accroché à un passé, un passé que tu désires être au présent. »

Un silence de mort demeura, les deux personnes restant totalement immobiles.

« Tu veux vraiment savoir quelle folie me disait de venir chez toi ? »

Eva le regarda d’un air suspect, mais lui avoua qu’elle voudrait bien savoir. La musculature de Michael dominant, il changea la donne en la plaquant contre le mur. Il la fixa d’un air envieux quelques secondes avant d’engager un long baiser, dont Eva avait bien du mal à s’en détacher. Intérieurement, elle luttait. A la fois contre l’envie de le tuer, et à la fois contre l’envie de continuer à l’embrasser. Prise par un dilemme mortel, ses yeux déversèrent des larmes, toutes seules, sans que Michael ne s’en rende compte. Eva posa ses mains glaciales sur les joues chaleureuses et douces de Michael. Se rendant compte de cette erreur, elle en enleva une, qui s’en alla récupérer discrètement sa baguette. La pointe de celle-ci s’enfonça douloureusement dans l’abdomen du jeune homme. Il s’arrêta, la regardant, perplexe. Entre temps, Eva avait eut le temps de sécher ses larmes, et de retrouver son air habituel. Il l’interrogeait du regard.

« Nous avons fait nos choix, Michael. Tout est fini. »

Entendant cette phrase, le cousin de Shawn semblait s’être égaré dans un monde lointain. Il remarqua juste que les lèvres d’Eva bougeaient, afin de lancer un sortilège. Il fut projeté à travers la baie vitrée, et la jeune femme se précipita au rebord de celle-ci pour voir ce qu’il était advenu de son ancien protecteur. Il avait eut le temps de transplaner durant sa chute. Il y avait beaucoup de vent dehors, et il s’engouffrait dans l’appartement de la Ministre, faisant virevolter nappes, rideaux, et tout autre voile léger. Quelques mèches de cheveux qui s’étaient ôtées de son chignon dansaient aussi, à un rythme très irrégulier.

Il y avait quelques Moldus qui avaient insisté à la scène, mais Eva s’en fichait. S’ils en parlaient à d’autres, on les prendrait pour des fous à lier. C’était ici que tout allait commencer. Elle leva les yeux au ciel, et sourit. Il était enfin temps d’agir.

Elle transplana vers le camp des Mangemorts, qui cessèrent toute activité lorsqu’elle arriva. Anna se manifesta aussitôt, attendant les ordres. La semaine suivante, les choses allaient enfin bouger.


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