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 Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier

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Eva McKilyan
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MessageSujet: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 13:16

Mémoires de ceux que l’on aurait jamais du oublier

Par Margaret Weasley Sullivan.


Prologue

Vendredi, le 14 janvier 2189
Il existe des contes, dans le but de faire rêver des enfants. Nous avons des romans, pour faire rêver ceux qui sont un petit peu plus grands.

L’une de mes petites filles adore bouquiner, à ses heures perdues. Elle se passionne pour toute sorte de mythe et de légende. Quand elle était plus petite, au moment de se coucher, je lui en racontais, et j’achevais à chaque fois mon récit, même si elle était déjà endormie depuis quelques temps. Ceci étant dit, c’était bien rare ; elle refusait catégoriquement de clore ses paupières sans avoir entendu le mot de la fin. Elle s’appelle Lucy. Elle me demanda récemment si tout ce que je lui racontais était vrai. Je n’avais pas besoin de lire des lignes pour certaines histoires. Il y en a certaines que je connais pas cœur. Suite à sa question, je lui répondis que certaines légendes ne sont pas vraies, mais d’autres, si.

Il y a des choses qui furent jadis, qui sont aujourd’hui oubliées, à jamais. On pensait d’abord que ce n’était que de simples mythes, et puis, on a cessé d’y croire. Depuis plusieurs siècles, ma famille se transmettait de génération en génération des histoires plus invraisemblables les unes que les autres. Et à chaque fois, ces récits se centraient sur des sujets que les scientifiques ne purent jamais résoudre avec leurs formules mathématiques. D’ailleurs, ils ne savaient même pas que ces contes, si bien cachés, étaient vrais. Oui, de nos jours, tout est supposé être expliqué, sans la moindre ombre de doute. Et bien des choses furent perdues, dissimulées au grand public parce que l’on n’arrivait jamais à l’expliquer. Si je regarde aujourd’hui à travers ma fenêtre, juste devant moi, je n’y vois que modernité et machinerie. L’Homme n’a aujourd’hui plus les mêmes rêves que jadis. Il était encore plus arrogant et malfaisant qu’il n’y paraît. Et tout ce qui fut incroyable et fantastique, ce qui les faisait vraiment rêver, est noyé à jamais dans les abysses les plus sombres qui soient.
Une question doit vous venir à l’esprit, et celle-ci doit être : Pourquoi suis-je alors en train d’écrire mes pensées sur les derniers morceaux de papier qui dérangeaient mon bureau ?

Vous savez, l’âge m’a rattrapé, bien plus vite que je ne le pensais. Mon visage est marqué par de nombreuses rides. Des rides d’émerveillement, grâce à un travail que j'ai adoré, des rides marquant le coin de ma bouche, à force de rire en voyant mes enfants et mes petits enfants faire de nombreuses singeries, et bien d’autres, dont je suis moins fière. Les rires et l’euphorie resteront donc à jamais gravés dans ma vieille peau, et jalonnent encore, pour se faire marquer un peu plus. Ces rides là, non, je ne les regrette pas. Mes cheveux blancs platine ne reflètent désormais plus la légendaire rousseur familiale, aussi flamboyante fusse-t-elle. Bien qu’on me dise que je ne manque pas d’énergie pour mon âge, les jours me paraissent plus longs, et je tiens à transmettre à mes enfants, ce que l’on m’a dit. Et aussi, ce que j’ai vécu.


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Eva McKilyan
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 13:20

Chapitre 1

La Découverte de tout une Vie


J’avais quatorze ans, l’âge des fugues et des folies. Je canalisais toutes mes ambitions par l’envie de vivre mille et une aventures. Découvrir était le maître mot de ma jeunesse, et c’est encore le cas aujourd’hui, je suis juste un peu rouillée. Et je n’aurai jamais pensé que cette ivresse serait assouvie par un simple hasard. Nous faisions une simple randonnée en forêt, mes parents, mes trois frères et moi. Il était bien classique chez moi de m’égarer, j’étais tout le temps dans la lune. De surcroît, mon sens de l’orientation était quasi inexistant, et il me semble que ce soit toujours le cas. Durant nos promenades, mon père nous racontait tout ce qui pouvait rôder dans les bois où nous nous trouvions. Tout cela me passionnait, et nous y croyions tous ! Tout comme mon grand-père, mon arrière-grand-père, et nous pouvons ainsi remonter à nos origines.

Une fois de plus, je me faufilai entre ces arbres longilignes recouverts d’une mousse vert émeraude. Par contre, le bois qui était recouvert était beaucoup plus sombre, semblable à de l’ébène, usée par le temps. Au loin, j’entendais les rires et les gloussements de ma mère et de mon frère. La tête en l’air, je ne voyais guère où je mettais les pieds, je les laissais faire à leur guise. De toute façon, ils allaient bien trébucher à un moment ou à un autre à une racine, j’avais tellement l’habitude. Soudain, je les stoppai, stupéfaite. Je les regardais d’un air interrogatif. L’un des deux trempaient dans l’eau, l’autre s’enfonçait dans une terre boueuse, et… Je relevai la tête.

Un tableau que personne n’aurait pu imaginer, pas même concevoir ne serait-ce qu’un infime trait de ce qui s’étendait devant mes yeux. Je restai bouche bée, incapable de dire quoi que ce soit, à la fois pétrifiée par une sensation que je ne peux toujours pas décrire aujourd’hui, mais aussi tellement excitée qu’à chaque fois que j’apercevais un nouveau détail, mon cœur se pinçait davantage. Hypnotisée, j’avais comme une envie subite d’avoir le pouvoir de marcher sur l’eau pour atteindre cette merveille. Un lac immense s’étendait à perte de vue devant mes yeux gris, et il se laissait caresser par une brise délicate. Mais celui-ci, me faisait plutôt frissonner. J’avais l’impression que quelqu’un me poussait à aller là-bas. Comme si on attendait de moi que j'aille révéler les secrets qui s’y cachaient, qui étaient restés, endormis, sans que le moindre murmure puisse avertir une oreille indiscrète de tout ce qui avait pu se passer ici-même.

J’hésitais. Entre appeler ma famille, ou découvrir par moi-même cet endroit mystérieux. Je savais que dans les deux cas, j’allais traverser ce lac sombre. Après une longue réflexion, j’optai pour la première option. Je me mis à crier si fort que j’avais l’impression de cracher mes poumons. Ce n’était pas très beau à entendre non plus, mais tant que ça se faisait entendre, ça me convenait. J’entendis peu de temps après mon épreuve vocal, de l’agitation au loin. Des brindilles et autres branches sèches craquaient sous les pas hâtifs de mes proches. Le bruitages multiples s’approchaient de moi, à une allure folle. Sur ce petit rocher où je me trouvais, j’avais l’impression de dominer cet univers qui se tapissait devant moi. Bien que ma chaussette fût trempée, et que je nageais dans mes chaussures, je trouvais que j’avais de la classe, haut perchée. Ce vent léger, mais glacial, guidait mes longs cheveux vers le nord, et quelques unes de mes mèches recouvrirent mon visage, celui-ci étant recouvert d’une multitude de tâches de rousseur. Ce n’était pas une atmosphère normale. On ne pouvait vraiment le décrire, car l’air était à la fois pesant et léger, l’eau paraissait tout aussi sombre et trouble que clair comme de l’eau de roche. Mes émotions se perdaient elles-mêmes dans un labyrinthe sans fin, et je ne savais plus quoi vraiment ressentir à ce moment là. Je sortais de mes pensées lorsque mon frère aîné et mon père apparurent derrière moi. Ils me racontèrent bien plus tard qu’ils me croyaient en danger. Mais leur surprise fut bien plus grande lorsqu’ils virent ma découverte. La découverte de toute une vie. Ma mère et mes deux autres frères arrivèrent quelques secondes plus tard, essoufflés.

« Ben alors ça, c’est carrément pas croyable ! » s’exclama mon père. « Qui aurait cru que nous retrouvions cette merveille un jour ? »

De longues minutes passèrent avant que mon père ne nous dise ce qu’était ce bâtiment en ruines.

« Maggy, tu as certainement fait la plus incroyable des découvertes. »

Je le regardais d’un air interrogateur.

« Ceci est l’école de sorcellerie Poudlard, bien loin de sa splendeur d’antan. Maintenant les enfants, vous avez toutes les raisons d’y croire. »

En effet, le château était en ruines, sans vie. La végétation avait repris le dessus. On voyait même quelques arbres centenaires jaillirent de l’enceinte des murs. Je me souviens encore à quel point les yeux de mes frères pétillaient par l’envie d’aller explorer ce lieu. Le plus jeune d’entre eux, Reese, était prêt à traverser le lac à la nage, mais mes parents le stoppèrent aussitôt. Ils disaient que ce n’était pas un hasard si le château avait été érigé ici. Il était très bien gardé par les eaux qui l’entourait et ceux qui y nageaient. Le plus judicieux était donc de nous construire une barque, ou quelque chose de similaire. Trouver de quoi le construire et se mettre à l’œuvre nous prirent plusieurs heures, si bien que le radeau fut achevé au crépuscule. Quand nous partions en randonnée, nous emportions toujours de quoi dormir, et se couvrir. A chaque fois, nous ne savions jamais combien de temps aller durer notre ballade. C’était comme une tradition familiale, une passion commune, des moments uniques à passer avec mes proches. Ces instants là m’étaient très précieux.

Je me couvris alors d’une polaire, la fraîcheur s’était imposée à peine le soleil eut-il le temps de rougir de jalousie face à l’apparition de son astre opposé. Apollon passait le flambeau à Artémis, comme disait ma mère. Je croisais les bras pour me réchauffer, et les hommes de la famille mirent à l’eau ce que nous avions construit. Ce n’était certes pas le grand luxe, mais cela nous suffisait amplement pour la traversée. Il faisait vraiment froid. Encore aujourd’hui, je me souviens très bien du vent glacial qui tentait de nous balayer lorsque nous étions installés sur le radeau. Ma mère me serrait dans ses bras. Ce vent n’était pas simplement glacial, mais portait aussi comme un message mortuaire. Mon père et mon frère aîné agitait avec silence les rames. Mais les bruits qu’elles provoquaient dans l’eau dominaient le creux de la vallée. Durant cette traversée, mon père nous racontait, à vois basse, tout ce qu’on lui avait dit.

« Poudlard a traversé tant d’âges, qu’à l’époque, tous les sorciers qui avaient étudié ici disaient que l’école demeurerait pour l’éternité. Et pourtant, l’heure de sa fin sonnait à chaque grand conflit. Reconstruire à plusieurs reprises, elle tentait de garder la tête haute malgré les démons qui rendaient fous certains élèves. Sur la fin supposée des sorciers, on retient, sur les derniers siècles, trois grands Mages Noirs.
-Lord Voldemort, le Mage Llewlyn, et celle qu’on appelait La Saya. » continua Reese. Mon père était d’ailleurs impressionné qu’il se souvenait de ces trois noms.

« Poudlard comptait quatre maisons, chacun portant le nom d’un des quatre fondateurs de l’école… »

Et mon père se lançait dans l’histoire de Poudlard. Les grosses lignes, sa construction. Au départ, tout le monde attribuait Serpentard à ceux qui ont mal tourné, surtout depuis la période de Lord Voldemort. Mais on remit cette association en question quelques décennies plus tard.

Nous arrivâmes sur la berge opposée. Nos habits étaient humides, et le vent semblait encore plus poignardant qu’auparavant. La première scène qui se présenta à nos yeux était déjà terrifiante. Pourtant, il faisait nuit, et nous n’y voyions pas grand-chose. Par automatisme, je regardais derrière moi. Un large manteau de brume recouvrait la forêt où nous nous trouvions il y a quelques temps, et semblait peu à peu à envahir les berges du lac. Le froid n’était plus le seul facteur à me donner la chair de poule. C’était très glauque, et n’avait rien de très rassurant. Mon père sortit des lampe-torches de son sac et nous les distribua. Reese l’alluma en premier, éclairant aussitôt un cadavre. Il sursauta, et moi, je criai. Enfin, il ne restait plus grand-chose du cadavre, son squelette. Allongé le long d’un vieil escalier de pierre, on pouvait facilement lire de lourds traits d’agonie sur son visage, du moins, nous le devinions. Une odeur de moisissure rampait là où nous nous trouvions, et s’amplifia lorsque nous nous approchâmes de l’entrée. Une double porte immense indiquait celle-ci. Seuls six ronds de lumière se déplaçaient ici et là sur le sol et sur les murs. C’était un véritable cimetière. Je restais sans cesse près de l’un de mes proches. Soudain, quelque chose m’intrigua. Les murs du château étaient recouverts d’une multitude de tableaux, mais ceux-ci étaient vides. Il n’y avait plus que la couleur ou l’image de fond. Je fis la remarque et mon père répondit aussitôt qu’à l’époque, les tableaux bougeaient et parlaient. J’étais la seule à l’ignorer. On supposait que les personnes qui y étaient peintes avaient du fuir par on ne sait quel biais, lors de cette dernière bataille, qui fut meurtrière. Certaines toiles étaient même déchirées, et très abîmées.

Des squelettes gisaient de partout. Il y en avait qui était plus petit que d’autres. Ils devaient avoir mon âge. Nous arrivâmes devant une double porte immense sculptée dans du bois massif. L’une des portes étaient à moitié arrachée de leurs attaches. Derrière celle-ci, nous aperçûmes une salle gigantesque munie de quatre longues tables. L’une d’elles était brisée en deux. Mon frère aîné, Julian, précisa que ce fut la table de la maison Serdaigle. Une large couche de poussière recouvrait leur surface, dissimulant qui fut certainement verni et ciré avec soin par le passé. Nous visitâmes ainsi l’ensemble du château, parsemé de cadavres vieux de plus d’un siècle et demi. Les heures passées sans que nous nous en rendions compte. Mon père nous racontait tout ce qu’il savait. Nombreuses batailles eurent lieu ici, mais celle-ci scella à jamais le destin de l’école. C’est à l’issu de ce conflit, que les sorciers abandonnèrent leur savoir-faire, ainsi que leur baguette. Je demandais pourquoi, mais mon père l’ignorait. C’est ainsi que cette pratique fut oubliée, et que certaines familles ignorent encore aujourd’hui totalement que quelques gouttes de magie coulent dans leurs veines. Mais, le ou la Weasley qui vivait à cette époque, ne voulait pas que ce soit oublié. Nous ne sommes certainement pas les seuls britanniques en ce monde à savoir tout cela. Du moins, je l’espérais.


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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 16:52

Chapitre 2

Un Soupçon d'Indice


Visiter Poudlard de fond en comble, sans prendre en compte les haltes pour lire de vieux livres ou observer avec attention certains détails prendrait bien plus qu’une journée. Notre visite ne fut que superficielle et nous décidâmes de rentrer vers deux heures du matin. Je me souviens peu du retour, j’étais épuisée, et j’ai du m’endormir sur le radeau. Quand nous marchions, je baillais sans cesse. Retrouver mon lit fut un soulagement. Enfin, c’était celui de chambres d’hôtes que nous avions pris – nous logions en Grande-Bretagne, notre randonnée était en Ecosse. Le lendemain, à l’abri d’oreilles indiscrètes, nous eûmes une discussion de famille. Nous devions impérativement garder notre découverte secrète, ne le dire à personne. Je ne suis jamais retournée avec ma famille à Poudlard.

Mais mes parents y retournèrent, ou mes trois frères. Ces derniers confectionnèrent une barque plus grande et plus solide, qu’ils pouvaient laisser sur place. Quant à moi, je devais aller à l’école. Je n’étais pas des plus studieuses, et je préférais amplement retourner là-bas que griffonner une multitude de calculs sur du papier. Mais l’autorité parentale prenait le dessus.
Ma famille revenait à chaque fois avec des centaines de photographies ; mon père tenait à ce qu’on laisse tout objet sur place, par principe.


Les années passaient, et je me posais de plus en plus de questions. Je voulais découvrir tous les secrets de Poudlard, comprendre ce qui s’était vraiment passé. Nous savons que la bataille eut lieu suite à une attaque inattendue de la Saya. Mais à ce stade, je n’en savais pas plus. Cela devenait une véritable obsession, et je me fixai alors comme objectif de découvrir tout cela après mes examens. J’avais encore quelques années à attendre, mais je savais que ça valait le coup. Et je ne regrette pas ma décision en ce jour-ci. Etrangement, après m’être fixée cet objectif, j’étais beaucoup plus sérieuse, et je faisais mes devoirs avec attention. Bien évidemment, mes parents se doutaient de quelque chose. Mes notes avaient un peu remonté, et je bavardais nettement moins. Ce dernier point, c’est certainement le plus improbable qui soit.

Mes examens étaient valides. Les résultats n’étaient pas faramineux ni digne d’être sertis d’une couronne de lauriers, mais j’en étais quand même fière. Il fallait que je me mette à chercher. Je ne savais pas où commencer, et la première chose qui me vint à l’esprit fut de faire des recherches à la bibliothèque. J’étais encore très naïve, je le reconnais, et je me disais que je trouverai facilement des informations à ce sujet. Mais que neni ! De l’heure d’ouverture, et celle de la fermeture du lieu public, je bouquinais, survolais, tout livre qui me semblait suspect. Cherchant dans tous les domaines possibles, je ne me doutais que ces recherches me prendraient plusieurs mois. Le personnel du bâtiment commençait même à m’appeler par mon prénom, et me tutoyait sans le moindre gène ! Je pensais avoir tout survolé, et j’étais tellement désespérée que je suis même passée du côté des livres pour enfants, là où il y a plus d’images que de texte.

Je restais ensuite à la maison, pendant cinq mois, à faire les travaux ménagers. Mon père commençait à s’inquiéter quant à mon futur professionnel, il ne me voyait pas vraiment en tant que femme de ménage. Et moi non plus d’ailleurs. Alors pendant que je faisais la vaisselle, passais l’aspirateur, je réfléchissais continuellement aux endroits potentiels où je pouvais trouver ne serait-ce qu’un soupçon d’indice. Un après-midi, je décidai de me promener en ville, toujours aussi rêveuse. Mon sac à main sur l’épaule, je comptais aller m’acheter une pâtisserie à la boulangerie du centre, et je devais passer par la bibliothèque. Je regardais vaguement autour de moi ce qui se passait, et quelques mètres après la bibliothèque, je m’arrêtai, perplexe. Tournant mes talons, je m’arrêtais devant la porte d’entrée du grand bâtiment. Et une illumination me parcourut l’esprit. Un large sourire s’afficha sur mon visage, lorsque je vis cette affiche. Le voilà, mon soupçon d’indice ! La bibliothèque recrutait ! D’un pas déterminé, j’engageais la marche en direction de l’accueil. Enjouée, et un peu trop excitée, je m’annonçais avec fierté comme postulante pour le poste disponible. La standardiste paraissait beaucoup moins amusée. Elle devait avoir la cinquantaine, avec des lunettes sur le bout de son nez crochu. Chignon serré, et rides sévères, elle ne me semblait pas sympathique. Je parlais de la façon la plus polie et respectueuse possible. Me regardant avec dédain, elle redressa ses lunettes avec deux de ses longs doigts osseux. Comment s’appelait-elle déjà ? Ah oui ! Mrs. Mokovski. Son père était russe, me semble-t-il, et elle a été mutée à Londres au cours de sa carrière. La standardiste inspira profondément, et me fit signe de la tête pour la suivre. Elle m’emmenait au bureau du directeur de la bibliothèque, Mr. Stanford. Du même âge que Mrs. Mokovski, il était un bon vivant. Il avait de l’embonpoint, et il était très souriant. Il n’était pas très exigeant, et ne se cassait jamais la tête pour des choses inutiles. Je me souviens encore du large sourire qu’il m’offrit lorsque je franchis la porte de son bureau, et il s’agrandit encore plus lorsque sa standardiste lui annonça que j’étais une postulante pour l’offre d’emploi. Je ne savais pas que l’on pouvait être embauchée aussi rapidement ! Il se contentait juste de vérifier si j’étais majeure, et si j’avais eu mes examens, me posait quelques questions dont je ne comprenais pas vraiment le sens. Et il éclatait de rire, avant de boire une gorgée de sa tasse de thé, ce qui humidifia légèrement sa moustache de couleur poivre et sel.

Le soir, je rentrais avec fierté à la maison, et mon père faillit lâcher son verre de jus de fruit lorsque j’annonçais la nouvelle. Encore une fois, mon père se doutait qu’il y avait quelque chose derrière toute cette mascarade. Cet emploi n’était certes pas très lucratif, il savait donc que je m’étais engagée ainsi pour une autre raison.
A mon premier jour de travail, on me donna un énorme trousseau de clé, entre celles des différentes salles, de l’alarme, des archives et d’autres pièces dont je ne souciais même pas l’existence, il y avait de quoi s’emmêler les pinceaux ! Le restant de la semaine fut passablement catastrophique. Mais, le petit truc qui faisait tout, c’était mes collègues. Tous plus sympathiques et indulgents que les autres, je devais m’avouer très chanceuse de ce côté-là.


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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 16:55

Chapitre 3

La Clé Rouillée


Je travaillais depuis voilà neuf mois, un petit peu plus. Avec le temps, je trouvais plaisir à exercer ce métier, et, la preuve, ce fut le seul de toute ma vie, jusqu’à l’annonce de ma retraite. Je vous assure que même si l’on a passé sa vie entière dans une bibliothèque, on y découvre toujours quelque chose de nouveau, un détail auquel nous n’avions jamais prêté attention. Je devais aller ranger de vieux bouquins dans les archives. Une pièce immense, et très éclairée par des lumières blanches. L’écho y demeure en permanence, bien que la salle soit bien encombrée. Cette pièce se trouvait au sous-sol, et elle était immense ! Le carton que je portais était d’une lourdeur, et c’est avec soulagement que je le lâchais sur une table qui se trouvait là. Je m’épongeais le front, et reprit ma respiration. Je rangeais ensuite les livres selon le nom de l’auteur et la date de parution. J’avais pris le coup de main, j’avais pris du temps, mais je l’avais ! Seuls mes talons résonnaient dans la pièce, et je me mis à chantonner, bouche fermée. Une fois le carton vide, je pris celui-ci, et m’apprêtai à remonter les escaliers jusqu’à ce que je vis une porte sur ma gauche. Elle était scellée fermement. Je gardais cette image en tête, perplexe, et repris ma route.

Une fois avoir atteint l’étage des romans policiers, je croisai l’une de mes collègues, Kate. Elle était la mère de deux petites jumelles, et pourtant, elle restait une grande gamine. Toujours prête à écouter et raconter les derniers potins, elle s’excitait et trépignait d’impatience pour un rien. Elle me faisait beaucoup rire, et nous nous emportions couramment dans des délires que personne ne comprenait. Nous nous trouvions des expressions farfelues, que nous répétions sans cesse dès que nous nous voyions. Elle était la personne des plus adorables et des plus sincères, je me confiais beaucoup à elle. J’en profitai alors pour lui demander des renseignements quant à la porte que j’avais vu. Elle me répondit aussitôt.

« Et bien, je peux te dire que j’en ai strictement aucune idée. A vrai dire, je pense que personne ne le sait vraiment. Pas même notre bonne Mokovski. »

Elle regarda autour d’elle, pour voir si personne ne tenait l’oreille à leur conversation, et ajouta à voix basse.

« Même le big boss ne le sait pas. Mais en tout cas, nous avons tous l’interdiction d’y accéder. A croire qu’ils cachent des morts là-bas. »

Un air malicieux envahit son visage, avant de dire qu’il était temps qu’elle s’en aille. Chercher les gamines, et tout ce qui va avec, demandait beaucoup de temps, surtout avec Kate. Elle n’était pas du genre pressée. Après avoir vu son ombre disparaître, je me précipitai à nouveau au sous-sol, et dégainai mon énorme trousseau de clé. Ma curiosité s’embrasait rapidement et m’incitait à faire des choses qui n’étaient pas systématiquement légales. Ce genre de sensation était difficilement contrôlable. J’arrivai devant la porte mystérieuse, scellée par un gros cadenas rouillée. Il me fallait donc trouver une clé de cette ampleur, et qui avait traversé bien d’âges. Mais aucune de mes clés n’avait ce profil là. Ma conclusion était brève et rapide : soit, c’est la vieille Mokovski qui la possédait, ou soit le patron. Et soudain, un plan s’échafauda dans ma tête, de façon totalement spontanée, et je ne pus m’empêcher de sourire. Je dissimulai alors mon trousseau dans un des cartons des archives, mémorisant le nom de celui-ci, puis me mis à courir en direction de l’accueil, ou la vieille femme triait, comme d’habitude, de la paperasse. Je m’excusai de la déranger, et lui demandai de me prêter son trousseau de clés en prétendant que quelqu’un avait déjà fermé la porte des archives à clé, et que j’y avais laissé les miennes à l’intérieur. Me regardant d’abord d’un air suspicieux, elle finit par me prêter généreusement le sien, avec un sourire pincé. Je commençais à bien m’entendre avec elle. Cela avait prit beaucoup de temps.
Histoire d’être un minimum crédible, je fis le tour de la bibliothèque, tout en contemplant le trousseau. Manque de chance, celui-ci était exactement le même que le mien. Après avoir marché quelques minutes, je le lui rendis son trousseau. Il ne me restait plus qu’une solution, et je ne tardais pas à l’exécuter. Je montais voir Mr. Stanford. Je le surpris en train de savourer un énorme Cookie, dont quelques petites miettes s’étaient logées dans sa moustache. Il m’accueillit avec un grand sourire, m’invita à m’asseoir et me tendit même l’un de ces délicieux biscuit. Je l’acceptais avec un large sourire. Le genre de gourmandise que personne ne pouvait refuser ! Je regardais alors le meuble qui se trouvait derrière lui. Et là, mes pupilles se rétractèrent en une fraction de seconde. Une vieille clé rouillée déposée au bord du meuble. Stanford suivit alors mon regard et s’interrogea.

« Ca vous intéresse ? »

Je clignai des yeux, comme si je me réveillais d’un rêve, et le regardai avec un sourire gêné. Mon cœur palpitait et il fallait que je trouve vite quelque chose à dire.

« Heu…oui… OUI ! Je… je collectionne les clés ! » bégayai-je.

Je me voyais me faire remballer, voire même me faire virer. Les pires scénarios s’entrechoquaient dans ma tête, je crus même un moment que j’en avais la migraine.

« Oh bah… Prenez-la si vous voulez. Elle prenait poussière au fond d’un tiroir. Je rangeais un peu mes papiers, et je suis tombé dessus. Je me demande ce qu’elle faisait là. Je ne sais pas ce qu’elle ouvre, et peu m’importe, si vous la voulez, il n’y a aucun soucis ! »

On ne me le dit pas deux fois, et je ne prenais pas le temps de montrer mon enthousiasme. Je saisis la clé et quitta le bureau en le remerciant quelques milliers de fois. Je n’avais pas remarqué qu’il était déjà si tard. L’heure d’ouverture approchait à grands pas. J’allais alors revoir Mrs. Mokovski, et lui annonça que ce serait moi qui allait fermer toutes les portes lors de la fermeture. Etonnée de mon enjouement pour cette tâche que personne ne voulait, je lui expliquais que je n’avais encore jamais eu l’occasion de le faire, et que je trouvais que c’était le bon jour pour une telle initiation. Elle finit par acquiescer et je me rendis ensuite, avec toute nonchalance, au sous-sol. Je voyais mes collègues partirent au compte-goutte, et je finis vite par être la dernière. La nuit tombait vite, et la bibliothèque prit de suite une atmosphère mystique, comme si on visitait un vieux château, ou quelque chose de semblable. Seuls les talons de mes escarpins brisaient ce silence, en s’entrechoquant avec les dalles qui recouvraient le sol. Je me trouvais à nouveau devant la porte. Je dressai fièrement ma clé, et l’inséra dans le cadenas. Cela coïncidait parfaitement.

Je me souviens encore du poids de la porte. Encore une fois, il fallait mettre à l’épreuve le peu de masse musculaire que j’avais. Lorsque je parvins à l’ouvrir, une vague d’air froid inondait mes narines, et avait l’odeur du renfermé. Depuis quand cette porte n’a-t-elle pas été ouverte ? Je plissais des yeux, et tentait de voir que contenait cette pièce annexe, mais les ténèbres étaient denses, on n’y voyait rien. Un petit nuage de poussière s’échappa de la pièce, et me fit éternuer. Je me décidais alors de pénétrer cette pièce, en faisant des pas feutrés. J’avais peur de ce noir, on ne pouvait deviner tout ce qui se pouvait se dissimuler un peu plus loin. Mais cette petite aventure m’était tellement palpitante que j’étais prête à braver tous les dangers. Je me sentais comme un archéologue qui venait de découvrir un nouveau tombeau, qui n’avait jamais été visité depuis des dizaines et des dizaines de décennies.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 17:39

Chapitre 4

Le Grimoire


La pièce renfermait une fraîcheur considérable, et le parquet sur lequel je marchais était recouvert d’une couche de poussière. Si ma mère voyait ça, elle aurait le balai dans une main et la serpillère dans l’autre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Je tâtai le mur en briques ; je pensais qu’il y avait quand même un interrupteur, mais ce n’était pas le cas. C’était donc si vieux que ça, comme endroit ? Je m’aidais un peu de la lumière qui provenait des archives, mais ce n’était pas suffisant, loin de là. Je gardai pour repaire le mur, en y laissant ma main le caresser. Je tendais l’autre devant moi pour percevoir d’éventuels obstacles. Soudain, ma main effleura une table en bois, et mes yeux commençaient à s’habituer à l’obscurité. Ensuite, ma main frôla un objet, métallique, et je devinai qu’il s’agissait d’une lanterne. Je saisis son anse, et me redirigea vers la lumière. Je cherchais de quoi l’allumer (Lewis, un de mes collègues, fumaient, je lui ai alors emprunté son briquet, et je récupérai le bâton de la brochette que Kate avait mangé à midi). Je prenais du temps à embraser la mèche. Celle-ci n’était pas de la dernière pluie. Il y avait encore assez d’huile dans la réserve, mais je doutais de son efficacité. Je pénétrais une deuxième dans la pièce annexe. Mon cœur battait à folle allure. Enfin ce que dissimulait l’obscurité allait être dévoilé. Mon excitation prenait le dessus, et je m’impatientais, j’étais pire qu’une gamine qui attendait un morceau de chocolat. Je gloussais sans raison, mais mes rires furent vite remplacés par l’émerveillement. Devant moi s’étendaient des étagères en bois. La pièce était beaucoup plus petite que les archives, et mon petit doigt me disait que cette pièce ne devait pas figurer sur les plans de construction de la bibliothèque. Il fallait que j’en ai le cœur, je me notais quelque part dans ma tête cette idée.

Des poutres de bois longilignes soutenaient le plafond, qui était bien plus bas que la salle précédente. Personne ne devait y avoir mis les pieds depuis des années. Des centaines toiles d’araignes tissées accentuaient la vieillesse de la pièce. Sur ces petites étagères –elles me dépassaient à peine-, se trouvaient de gros livres, des grimoires aux mille dorures opacifiées et ternies par l’usure et par le temps. Je parcourais avec lenteur ces étagères, tentant de lire les titres de certains ouvrages. Ils étaient loufoques, incroyables, et les auteurs m’étaient totalement inconnus. Ce qui est une chose plutôt lorsque l’on est bibliothécaire, non ? Les titres parlaient de potions, des biographies, des…Il y en avait tellement ! Je n’en revenais pas. Mais une question appuyait davantage sur le côté curieux de ma personne : Avait-on dissimulé ces livres dans le but que tout le monde en oublie leur pratique, ou alors les avait-on volontairement dissimulés pour qu’ils soient à nouveau découverts ?

Il y avait quelqu’un à cet époque qui ne voulait pas que le monde oublie quelque chose, mais quoi ?

Ces livres d’apprentissage ne semblaient qu’être des formalités, des détails, des annexes qui pouvaient être utiles. Mais mon cœur me répétait sans cesse qu’il y avait quelque chose d’autre ici, qui avait une valeur inestimable. D’avoir trouvé cet endroit, j’avais l’impression d’avoir une découverte encore plus extraordinaire que celle du tombeau de Toutankhamon, au XXème siècle. Je continuais à longer les étagères, lorsqu’une nouvelle table se présenta à moi. Juste en face, on y avait déposé dessus un énorme grimoire, fermé. Celui-ci m’intriguait bien plus que les autres, et, encore une fois, des centaines de questions se mélangeaient et se bousculaient dans ma tête. Je posai la lanterne sur la table, et m’installa sur la chaise qui l’accompagnait. J’avais peur qu’elle ne se brise, elle me semblait si fragile.

J’ouvris le grimoire avec précaution. Il n’était pas aussi bien décoré que les autres, et paraissait des plus banals. Mais je me disais que mon cœur avait raison, et que c’était peut-être ce livre là, le véritable trésor de cette pièce. Les pages étaient jaunis, mais l’écriture restait encore très lisible, ce qui m’étonna. Elle était manuscrite, et son auteur devait avoir pris beaucoup de temps pour l’écrire. Les majuscules se mélangeaient à des courbes gracieuses, ainsi que certaines lettres, telles que le «g», le «l» ou le «j» par exemple. Sur la première page, il y avait ce qui devait être le titre de l’œuvre. Correctement centré et rédigé avec adresse, je lis :

« Celle que l’on surnommait La Saya »

Et il n’y en avait pas des masses que l’on nommait ainsi. Je n’avais jamais pensé auparavant que quelqu’un aurait pu écrire un récit à son nom, bien que, d’un sens, elle le mérite. Lord Voldemort avait mis fin à des centaines de vies, et tout le monde le haïssait, et pourtant, jamais les sorciers n’avaient oublié son nom. Je tournai ensuite cette page, pour commencer cette histoire. En savoir tous les jours un peu plus sur cette sorcière, c’était mon objectif. Je vous ai dit précédemment que toutes ces découvertes inattendues, deviendraient mon obsession, et à l’heure qu’il est, c’est toujours le cas. Bien que je sache bien plus de choses que lorsque je découvris cette pièce, j’ai l’impression qu’il manque toujours des pièces du puzzle.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 17:41

Chapitre 5

Le Chemin de Traverse


Voici ce que je lis :

« Qui aurait cru, un jour, qu’une enfant aussi insignifiante devienne celle qui fut crainte par tous ?

Eva McKilyan, c’était son vrai nom. Elle naquit en Irlande, tout comme ses parents, et son grand frère, Alex. Native de la capitale, Eva vit le jour le 17 mai 2011, en une journée ensoleillée et estivale. Dans la famille, tout le monde n’était pas sorcier. Le père, Ric, en était un, et avait rencontré sa dulcinée par simple hasard. C’est ce qu’il prétendait. Mais dans tous les cas, ce fut un coup de foudre simultané, si bien que trois après leur rencontre, ils se dirent oui, pour le meilleur et pour le pire, devant un autel d’architecture typiquement celtique. Deux ans plus tard, le premier enfant des McKilyan ouvrait ses yeux dans une maison de vacances, accouché avec délicatesse par un médecin de campagne sympathique. Mais Alex n’hérita pas du don paternel, mais ça ne l’empêchait pas de se fondre parfaitement avec le monde des Sorciers. Il était dans ses habitudes, plus tard, de faire quelques courses dans des endroits que seuls les Sorciers sont supposés connaître. Et comme nous l’avons dit précédemment, Eva fut la deuxième à rejoindre notre monde, mais le don du père était présent dans les gènes, cette fois-ci. Il fallait dire que le moyen de le montrer fut mémorable, que ce soit pour la famille, que pour les murs de la cuisine. Elle avait deux ans, et les McKilyan dînaient tranquillement. Lorsqu’Eva, décida d’éternuer, et à ce même moment, le gratin qui trônait au centre de la table explosa. Il y en avait partout, le plancher, les murs, le plafond, les meubles. Bien que ce ne fût guère divertissant de tout nettoyer, c’était sur le ton du rire et de la bonne humeur qu’ils le faisaient.

Quelques mois après cet instant mémorable, la famille dut déménager à Londres. Ils s’installèrent dans la banlieue de la capitale, le genre de quartier où toutes les maisons se ressemblent, mais au moins, ils y étaient tranquilles. C’était Ann, la mère d’Alex et d’Eva qui était mutée. Elle travaillait en tant qu’expert comptable dans une entreprise fabricant des cosmétiques. C’était une occasion sans pareil, et même s’il était difficile de quitter ces landes peintes d’un vert émeraude, ils n’hésitèrent pas très longtemps. En contrepartie, Ric, se trouvait un nouvel emploi au Ministère de la Magie, mais bien plus tard. Il préférait rester avec ses enfants, jusqu’à ce que le premier parvienne à devenir un peu près indépendant, et que l’autre parvienne à contrôler un tant soit peu la magie. Lorsqu’Alex avait douze ans, Ric décida de retourner dans la vie active. Eva allait dans une école de Moldus pour qu’elle apprenne les bases nécessaires. Depuis son plus jeune âge, elle était toujours très active, joueuse, et trop souvent trop énergétique. Moulin à paroles sur pattes, elle n’a jamais vraiment eu la langue dans sa poche, qu’elle parle à quelqu’un de son âge ou à un adulte. Ses remarques lui ont souvent coûtés quelques réflexions, mais ça ne l’a jamais vraiment arrêtée. Un rien l’impressionnait, et elle était une de ces fans déchaînées du sport préféré de tout Sorcier : le Quidditch. Héritage de père dans la peau, elle avait toujours soutenu l’équipe de son pays natal, qui possédait déjà de nombreux trophées. Ric se débrouillait toujours pour avoir des places pour chacun de leur match. Il était dans la même maison à Poudlard que l’un des deux batteurs de l’équipe. Ils étaient de bons amis, et avaient gardé contact. Voir un match de Quidditch, émerveillait la jeune fille. Elle rêvait de faire partie d’une équipe, comme beaucoup d’autres Sorciers de son âge, de frapper dans un des Cognards, tenter de saison le Vif d’Or, ou même marquer un but avec le Souaffle.

Eva ressemblait plus à sa mère. Ses cheveux étaient d’un brun très foncé, porche du noir, bouclés avec légèreté et discrétion. La gamine les coiffait toujours de toutes les manières possibles, c’était l’une de ses petites habitudes qu’elle adorait pratiquer. Sa peau était pâle, elle ne bronzait jamais. Au milieu de son visage se pointait un nez long et fin, et on avait dessiné aussi une bouche rose, joliment tracée. Seuls ses yeux noisette étincelants venaient de son père. Elle adorait s’habiller de couleur vive. Mais on avait l’habitude de la voir vêtue en rouge, en noir, ou blanc, bien qu’elle appréciait toutes les autres couleurs.

A l’âge de ses neuf ans, il y eut un nouveau et dernier membre dans la famille. Une petite Cassie, qui naquit durant l’été. La petite était comme son frère aîné, dépourvue de magie. Mais ces différences n’empêchaient en rien la très bonne entente au sein de la famille. Entre les âneries et les nombreuses plaisanteries, sous le toit McKilyan, l’ambiance était toujours très réjouissante. Un jour, ils discutaient ensemble des projets professionnels de chacun des enfants. Alex comptait allait dans une école supérieur, afin de devenir ingénieur, Eva hésitait entre joueuse professionnelle de Quidditch, et Cassie semblait bien déterminée à devenir une princesse. Très prometteur, cela dit.

Les onze ans de la benjamine arrivèrent à folle allure. L’été pointait le bout de son nez, et il était temps qu’Eva pointe le sien au Chemin de Traverse. L’excitation était à son comble. Ric et Cassie l’accompagnaient. Le temps était plutôt médiocre, d’épais nuages embellissaient le ciel, mais leur blanc écarlate ne menaçait guère ceux qui passaient en dessous d’une pluie quelconque. Ric salua quelques connaissances en passant dans le Chaudron Baveur, pour ensuite se rendre dans la réserve. A l’aide de sa baguette, il tapota quelques briques du mur qui se trouvait en face d’eux. Chaque élément s’imbriqua et se replaça pour donner accès à la zone la plus commerciale des Sorciers, le Chemin de Traverse.

« Alors ça, Papa, c’est complètement dingue, faudra que tu m’expliques comment tu as fait ! »

Ric souriait en lui répondant que de toute façon, elle connaîtrait les manœuvres par cœur, un jour ou l’autre. Il y avait beaucoup de monde, et la grande majorité était des élèves de Poudlard, que ce soit de nouveaux arrivants ou des habitués. Une odeur de sucreries alléchante envahissait le quartier bondé. Eva sortait ensuite la liste des affaires nécessaires pour la rentrée de sa poche. Chaudrons, plumes, parchemins, livres…Il y avait de quoi faire. Connaissant sa fille comme s’il avait contribué à sa création, Ric décida de commencer par le moins intéressant. Le balai et la baguette allaient alors en dernier sur la liste, sans hésitation. Pas de grandes fantaisies au niveau des fournitures, Eva n’était pas difficile pour ce genre de choses. Tant que ça fonctionnait comme il fallait, ça lui convenait. Il ne manquait que les deux derniers éléments nécessaires. Ou plutôt, indispensables. L’heure était déjà tardive, et le ciel avait récupéré des couleurs qui rappelaient un peu plus l’été. Mais il y avait toujours autant de monde. La prochaine étape était d’aller chez Ollivanders. Le magasin était toujours aussi reconnu. Voir toutes ces étagères remplies de boîtes contenant des baguettes, réjouissait Eva. Son premier essai, n’était pas le bon. Par contre, la seconde baguette coïncidait parfaitement.

« Très bon choix, Mrs. McKilyan. Saule, 28,5 cm, et crin de licorne. Il me semble que ton père a aussi du crin de licorne, mais c’est du chêne, non ? »

Ric acquiesça. Le vendeur replaçait la baguette dans son boîtier en ajoutant qu’elle était facile à manier, malgré son poids. Il salua ses derniers clients, et la future élève récupéra la boîte avec un large sourire. Le meilleur pour la fin, le balai. Eva entraîna son père au magasin approprié. Un groupe de passionnés était collé contre la vitrine, qui exposé la nouveauté de l’année. Le Platinum 500, beaucoup plus rapide et agile que ses prédécesseurs. Gardant ce rêve pour un autre jour, Eva se contentait de sautiller sur place, pour le voir un peu plus, mais sans grand succès. Elle choisit un balai plus commun. Mais, il était quand même fabriqué en Irlande, et nous pouvions le constater facilement car il se prénommait S.Shamrock. Un trèfle à quatre feuilles était minutieusement gravé et peint en vert au bout du manche à balai. »
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 17:42

Chapitre 6

Le Dernier Compartiment


«
« Allez Maman, je vais louper mon train ! Mais arrête de te pomponner ! … Oui M’man, tu es très belle comme ça, allez, on y va ! »

Les McKilyan étaient sur le pied de guerre. Il fallait une vingtaine de minutes pour arriver à la gare. Face au mur des voies neuf et dix, Ric dit à sa fille.

« Allez, fonce ! »
-Mais t’es complètement malade, je vais me faire mal !
-Fonce, et tu comprendras. Dépêche-toi !
-Si je me casse quelque chose, je…
-Allez ! »

Eva s’exécuta, en fermant les yeux et en fonçant tout droit. Elle s’arrêtait d’un coup, laissant ses yeux clos. Elle entendait des sifflements, un brouhaha incroyable, et une odeur de fumée. Un main la saisit, et la jeune élève sursauta.

« C’est bon, tu es toujours vivante »

Elle ouvrait un œil, puis l’autre, et la voie 93/4 s’affichait devant elle. Le train allait démarrer, Eva devait se dépêcher. Sa famille l’accompagna jusqu’à l’entrée de l’un des wagons, et un contrôleur l’aida à transporter ses nombreux bagages. Elle n’avait plus que son sac à dos à emmener avec elle, pour aller à la recherche d’une place. La majorité des compartiments était occupée. Il y avait même des élèves qui étaient restés dans le petit couloir pour pouvoir parler tranquillement. Arrivée à l’autre bout du wagon, Eva soupira par désespoir. Par réflexe, elle jetait un coup d’œil dans le dernier compartiment. Il n’y avait que trois élèves dedans, et ils étaient grands, au moins en cinquième année. Déjà vêtue de sa tenue d’écolière, elle ouvrit la porte pour y accéder et demanda :

« Heu… Il n’y a plus de place nulle part…Je peux m’installer ici ? »

Eva s’attendait à être rejetée, bizutée, maltraitée et s’imaginait des scènes parfois un peu trop exagérées. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’on lui répondre ceci :

« Bien sûr ! » s’exclama le jeune le proche d’elle. Il dégagea du banc un petit tas de magazines portant sur le Quidditch. Il lui offrit un magnifique sourire, très charmeur, et ses dents étaient parfaites, autant leur blancheur que leur alignement. La nouvelle élève le remercia et s’installa sur la place libérée. Durant la première demi-heure du trajet, elle ne soufflait pas un mot, mais elle prêtait une oreille attentive à la conversation des « grands ». A vrai dire, elle n’avait que ça à faire. D’après ce qu’elle avait entendu, celui qui lui avait libéré la place se nommait Davis, le deuxième adolescent s’appelait Eva, et la fille, Natalie. Ils abordèrent comme sujet la Coupe du Monde de Quidditch, qui avait eu lieu cet été là. Les Irlandais avaient triomphé une nouvelle. Ils discutaient des diverses stratégies élaborées, et des figures spectaculaires qu’avaient effectué certains joueurs. A ce moment là, ils parlaient d’un des Poursuiveurs américains, aux demi-finales.

« Et là, il est tombé pour rattraper le Souaffle, tout en lançant un Accio pour rappeler son balai, c’était vraiment incroyable !
-Et c’est qui qui lui avait envoyé le Cognard en plein dans le torse ?
-C’était pas Kokovich ?
-Nan,nan… ah je ne me souviens plus !! »

Eva les voyait hésité, se creuser les méninges pour retrouver le nom du batteur russe. Mais ça ne leur revenait, et la jeune élève prit alors parole avec timidité, pour éclairer leur lanterne :

« C’était Morokov qui lui a balancé le Cognard. »

Les trois amis la fixèrent, étonnés, et Davis afficha une nouvelle fois son sourire magnifique. Natalie, quant à elle, répondait avec soulagement.

« Ah ! Voilà ! Morokov !
-Tu as suivi la Coupe du Monde ? » demandait Evan, intéressé.
« Bien sûr ! Je pouvais pas manquer ça, il fallait que je soutienne les Irlandais ! »
- Je parie que ton joueur préféré, c’est O’Brian ! » dit Davis, toujours aussi souriant.
« Loupé ! Je l’aime bien, mais je préfère Livingston.
-Ce mec là, c’est un pro ! » s’exclama Evan.
« On t’avait pourtant pas vu dans les gradins…
-Nat’, on est des milliers à venir pour cet évènement planétaire, on n’avait aucune chance de la voir ! »

Natalie haussait les épaules, disant qu’ils auraient pu se repérer par un heureux hasard.

« Evan, Natalie, et moi, nous faisons partie de l’équipe de Quidditch des Serdaigle. »

Le visage d’Eva s’illumina, et on pouvait lire dans ses yeux un brin d’excitation. D’une voix montant tel un crescendo, elle s’exclama avec un large sourire :

« Mais c’est trop bien ! Tout simplement génial ! … Complètement dingue ! Et quels sont vos postes ?
-Evan est batteur, Davis et moi sommes poursuiveurs. »

Elle était passionnée, et s’avouait chanceuse d’être avec eux. Et durant tout le reste du voyage, ils discutèrent tous ensemble. Ils faisaient plus ample connaissance, et parlaient surtout de Quidditch. L’ensemble de la conversation était jalonné de rires et de plaisanteries, Eva commençait à trouver son aise. Avec ses petites injures très particulières lorsqu’ils critiquaient un joueur. Ses expressions faisaient rire les cinquièmes années. Davis lui offrit même un Chocogrenouille. Bien qu’elle reçoive une carte des plus communes, Eva était ravie de ce petit présent. Le temps passait bien trop vite et il faisait déjà nuit dehors. Aucun soupçon de nuage, on voyait la quasi-totalité des étoiles. La lune ne formait qu’un croissant, mais dominait le ciel nocturne. Les freins grincèrent soudainement, émettant un bruit strident, bien désagréable à l’oreille. On voyait à travers la fenêtre de la fumée jaillir d’en dessous du train. Il prenait beaucoup de temps à être totalement arrêté, mais Eva remarquait que les autres élèves commençaient déjà à s’agiter. Elle tentait alors de garder dehors, mais la vitre n’affichait que son propre reflet, la lumière du wagon étant trop vive.

Quelques minutes plus tard, les quatre élèves du compartiment se levèrent à leur tour, et descendirent du train. Natalie précisa à Eva qu’il fallait qu’elle rejoigne le groupe des Premières Années, qui se trouvait un peu plus loin. Celui-ci était accompagné par le garde forestier de Poudlard. C’était une personne robuste, à la barbe grisonnante. Une paire de lunettes rectangulaires chevauchées sur un nez légèrement rouge. Il tenait une énorme lanterne en main, qui abritait une flamme dansant au rythme de la brise automnale. De sa voix rauque et grave, ils rassemblaient tous les nouveaux venus, tandis que tous les autres élèves allaient plus loin, pour rejoindre le château par un autre moyen de locomotion. Le petit groupe suivait le garde-forestier, qui les guida jusqu’à un pont qui longeait une partie de la rive du lac. De petits piliers, fixés sur celui-ci, maintenant les barques en place grâce à une épaisse corde nouée minutieusement. L’homme robuste expliquait comme les élèves devaient s’y prendre, et ceux-ci s’exécutèrent sur le champ.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:16

Chapitre 7

Les Pages Déchirées


La traversée du lac fut silencieuse. Tout le monde parlait à voix basse ou regardait le château éclairé devant eux. Toutes ces lumières reluisaient dans les yeux de chaque élève. Si l’on regardait au loin cette traversée annuelle, on pourrait croire que ces petites lueurs étaient des âmes vagabondes, glissant sur l’eau avec silence, en toute sérénité. Ils arrivaient sur la berge de l’école, et les nouveaux arrivants suivirent le garde forestier jusqu’à l’entrée de l’école. Un professeur les attendait en haut des escaliers. Mr. Leeford, le professeur d’enchantements. Grand et élancé, il ne devait pas avoir plus de trente-cinq ans. Il était quelqu’un de très calme, et juste. Ce professeur était le Directeur de la maison Poufsouffle.

« Bienvenue à Poudlard. Bien que vos estomacs réclament un festin bien mérité, il faudra avant tout vous répartir dans l’une de nos quatre maisons qui sont Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. J’appellerai vos noms, et vous viendrez vous installer sur le tabouret qui se trouvera à côté de moi, et je vous mettrai de le Choixpeau sur votre tête afin qu’il détermine votre maison. Sachez que celle-ci sera définitive, et qu’elle sera semblable à une seconde famille.»

Certains élèves avaient déjà un large sourire marqué sur leur visage, comme s’ils savaient déjà dans quelle maison ils allaient se retrouver. Mr. Leeford tourna ses talons et les portes de la Salle Commune s’ouvrirent, accompagné d’un grincement grave qui résonnait dans la pièce qu’elles contenaient. Le groupe s’avança alors que toutes les têtes coiffées d’un chapeau se mirent à le regarder. Au loin, la table des professeurs, où trônait Mr. Jay McFly, le Directeur de l’école. Bien qu’on lui ait toujours dit que les fantômes avaient l’habitude d’apparaître au milieu de leur assiette pendant le dîner, Eva remarqua qu’il y en avait un qui était déjà là. A droite de la table des professeurs, se tenait parfaitement droit, l’air neutre. Il l’intriguait beaucoup. Un de ses camarades, qui se trouvait devant elle, fit d’ailleurs la réflexion à celui qui traînait à côté de lui.


« C’est Shawn Gryffondor, le descendant d’un des fondateurs de Poudlard ! Il a légué sa place à Mr. McFly, après sa mort. »

Eva fixait l’ancien Directeur pendant un moment, puis regarda à nouveau devant elle. Le groupe s’était arrêtait. Mr. Leeford annonça à voix haute que la Cérémonie de Répartition allait démarrer, et le brouhaha qui régnait dans la salle s’atténua aussitôt. Il déroula un long morceau de parchemin, et citait, les uns après les autres, les noms de chaque nouvel élève. A chaque maison attribuée, il y avait un tonnerre d’applaudissement. Vint le tour d’Eva, son résonna dans la salle. Elle montait les deux marches, et s’installa sur le tabouret, sceptique. Mr. Leeford lui sourit, et elle le lui rendit, mais de façon plus gênée. Le fait qu’on lui couvre la tête d’un chapeau, d’habitude, ne la gênait pas. Mais là, un accessoire qui gesticulait dans tous les sens et qui parlait à voix haute, la mettait mal à l’aise. Le Choixpeau paraissait même un peu trop pensif. Pour Eva, des heures entières passaient alors que ce n'était que quelque secondes pour… »


Je m’arrêtai de lire pour regarder l’heure. Il était déjà très tard, et il fallait que je rentre à la maison. Et je devais à tout prix montrer ça à Liam, mon frère aîné. Même s’il venait de rentrer d’Australie, même s’il était épuisé, il fallait que je lui montre ça ! Je fermai le grimoire si vite qu’une partie de la poussière qui recouvrait la table s’envola. Je pris l’œuvre sous mon bras, de l’autre main, je pris la lanterne, et me hâtait pour sortir d’ici. J’éteignis le luminaire et le remis à sa place initiale, fermai la porte, bien que j’eus beaucoup de mal. Je pris quand même soin de fermer la bibliothèque.

Quand j’entrais dans la maison, j’étais étonnée de voir qu’il y avait encore de la lumière. Liam était vautré sur le canapé, regardant un film d’action. Je me mis inconsciemment devant la télé, et mon frère tentait de décaler sa tête pour mieux voir l’écran.

« J’ai découvert un truc de malade, tu vas jamais me croire ! »

« Quoi ? »

Je lui expliquais alors toute mon aventure de la journée, pour terminer par le grimoire. Il ne prêtait pas une oreille très attentive, alors je posais devant lui le gros livre, que Liam regardait sans grand intérêt. Il regardait d’un air interrogateur le livre, puis son regard glissa sur moi.

« Ecoute sœurette, je comprends que tu es une passionnée de toutes ces histoires, je le suis aussi, mais là, ça déraille complètement ! »

Je m’installais à côté de lui, en le fusillant du regard, et j’ouvrai le livre devant lui.

« Je l’ai trouvé dans une pièce, au sous-sol de la bibliothèque. Personne n’avait mis ses pieds dans cette pièce depuis des décennies. Et ce livre là, raconte l’histoire de la Saya, sa biographie ! »

Liam se redressa, perplexe, et survola les pages que je lui tournais. Je lui expliquais que j’avais lu le début, jusqu’à son arrivée à Poudlard. L’objectivité à laquelle avait été écrit ce livre m’intrigue encore aujourd’hui. Comment peut-on tellement en savoir sur une personne, et la décrire, tout en restant aussi extérieure à ce que l’on écrit. C’est un mystère que je n’ai toujours pas résolu.

« Il y a tout dedans, du moins, pour ce que j’en ai lu. Peut-être que là dedans, il y a l’explication de la disparition du Monde des Sorciers. Il faut que je finisse de le lire et… »

Je regardais mon frère tourner les pages. On voyait que l’auteur se pressait de plus en plus d’écrire, les courbes étaient de moins en moins belles, et certaines lettres étaient négligées. Mon frère et moi, nous nous regardions, les sourcils froncés. Il continuait, avec la plus grande délicatesse, et nous dépassâmes la moitié du bouquin, quand soudain, à notre plus grande stupéfaction, nous ne trouvions plus que des gribouillis, des pages entières déchirés. Je me mis alors à tourner les pages avec rapidité à la place de Liam, et je regardais avec désespoir les feuilles blanches qui défilaient devant moi. Je ne trouvais pas de mot à dire, je ne savais pas quoi ressentir.

« Je pensais avoir trouvé un truc de dingue…
-Ca l’est Maggy, c’est le seul ouvrage où on ne parle que d’elle. Lis le peut-être jusqu’à la fin, peut-être que tu y trouveras des indices pour la suite. Je pense que des vacances s’imposent, si tu veux mon avis.
-Une bonne partie de sa vie est là-dedans. Peut-être même des adresses ou des choses dans le genre. Peut-être même que j’arrivais à remonter à l’auteur de ce livre. C’est ce qui me laisse le plus perplexe. »

Mon frère se mit à lire alors quelques lignes au hasard du bouquin, et il comprenait tout à fait mon étonnement, car il acquiesçait par un signe de tête. D’un pas déterminé, je me levai, referma le grimoire, et le serra contre moi, j’allais continuer à le lire dans ma chambre. Liam s’inquiétait toujours un peu pour moi, quand je me lançais dans une de ces aventures. Parce que quand on commence à faire le premier, on ne sait jamais où cela peut nous mener. Mais je voulais aller aussi loin qu’il fallait pour résoudre tous ces mystères. A cet âge, je me fichais d’être licenciée, ou mal vue, ou même être prise pour une folle. Moi, je savais que c’était vrai, ma famille aussi, et le reste m’importait. Je montais l’escalier pour accéder à ma chambre. Je posai sur mon bureau le grimoire, et j’en profitai ensuite pour ôter ma veste et mon écharpe. Je jetai un coup d’œil par la fenêtre. Je m’avouais chanceuse car il se mit soudainement à pleuvoir des cordes. Les flaques se formaient rapidement. M’installant sur ma chaise, j’allumais ensuite ma lampe de bureau, et m’attela à la lecture de la biographie. Mon cœur palpitait, à la fois déçue de ne pas tout y trouver, mais cette déception allait m’entraîner, je l’espérais, dans une nouvelle aventure.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:18

Chapitre 8

Banalités


« … alors que ce n’était que quelques secondes pour tous les autres. Soudain, le Choixpeau dit à haute voix, et d’un ton très solennel, la maison « Serdaigle », et comme tous les élèves précédents, Eva eut droit à un tonnerre d’applaudissement. Ne pouvant s’empêcher de sourire, elle descendit du tabouret, pour aller rejoindre ses camarades. Elle s’installa à côté d’une autre nouvelle. Cheveux blond platine, et des yeux d’un bleu magnifique. Elle se présenta avec un beau sourire à Eva, disant qu’elle s’appelait Jill. Une dure à cuire, dirait-on. La petite blonde n’était pas du genre à se laisser faire, c’était encore pire qu’Eva. C’est pourquoi elles s’entendaient plutôt bien.

Le dîner touchait à sa fin, et les préfets en chef guidaient les nouveaux élèves vers leur Salle Commune. Eva était mêlée à la foule, et pendant qu’elle montait les escaliers, elle ne cessait d’admirer les hauts murs qui étaient dans cette tour. Chacun d’entre eux était recouvert d’une multitude de tableaux, et ceux qui étaient représentés dessus bougeaient et parlaient librement aux élèves qui passaient. Des animaux de la savane passaient d’une toile à l’autre, bousculant certains êtres illustres. Les élèves arrivèrent enfin devant la porte qui menait à la Salle Commune. Le préfet en chef leur annonça le mot de passe. Ils pénétrèrent enfin dans la salle, dont la couleur dominante était clairement le bleu. Certains allaient déjà se coucher, d’autres papotaient de choses diverses et variées. Eva restait toute seule, et ne cessait de regarder le décor, émerveillée. Elle apercevait Davis et Evan, qui semblaient bien plaisantés ensemble, et Davis la salua de la main. La première année souriait, puis se décida à grimper les marches pour accéder à son dortoir. Il y avait déjà deux filles qui commençaient à se préparer pour aller se coucher. L’une avait des nattes et une grosse paire de lunettes, l’autre paraissait bien plus excentrique. Eva retrouva toutes ses affaires sur son lit, et se mit à les déballer avec précaution. Elle prenait tout son temps, et lorsqu’elle déposa un livre sur sa table de chevet, Jill apparut, accompagnée d’une autre camarade de la même maison. La petite blonde s’approcha d’Eva, et lui présenta Sue. Cette élève débordait de joie et d’excitation en permanence. Jamais le sourire n’a quitté ses lèvres, et son enthousiasme était incroyable. Rire et plaisanterie étaient les maîtres mots pour la décrire. Eva était heureuse de faire des connaissances si rapidement.

Les trois nouvelles amies discutèrent jusqu’au couvre-feu, partageant leurs intérêts, leurs passions. Les autres élèves du dortoir commençaient à se couvrir de leur couette, et elles décidèrent de faire de même. Avant de se coucher, Eva jeta un coup d’œil par la fenêtre. Celle-ci donnait droit sur le parc de Poudlard. Le terrain était énorme, et très vert, nous pouvions le deviner même quand il faisait nuit. Mais ce n’était pas les plantes qui interpellaient l’élève. Il y avait ce fantôme, Shawn Gryffondor, qui y errait. Sans but précis. De le voir ainsi, Eva était comme hypnotisée, et restait planté là pendant de nombreuses minutes, silencieuse. C’est en clignant des yeux qu’elle sortit de cette torpeur, avant d’aller se plonger dans les bras de Morphée.

Premières semaines, premiers cours, il n’y pas vraiment de choses intéressantes à raconter. Eva était très studieuse, mais il lui arrivait souvent de rêvasser, et on l’avait déjà rappelée plusieurs fois à l’ordre. Mais elle portait un très grand intérêt pour les cours, et s’y intéressait beaucoup. Les Serdaigle sont supposés être très studieux, et même si l’on s’appelait Eva McKilyan, c’était tout à fait démontré.

Un jour, alors qu’elle descendait du dortoir, Eva aperçut qu’il y avait une note pour les joueurs de Quidditch. L’équipe avait son premier entraînement ce lundi même, en fin d’après-midi. La première année se dit alors qu’elle ne pouvait pas manquer ça, et qu’elle les regarderait faire tout en faisant ses devoirs dans les gradins. Quelques jours après la rentrée, elle avait fait la connaissance d’un élève de Gryffondor, de cinquième année, Will Crow. Un blondinet au cœur un peu trop grand, mais Eva l’appréciait beaucoup. Ils trouvaient toujours une occasion de se voir, et de se raconter les dernières nouvelles. Will sortait avec un élève, plus jeune que lui, mais de la même maison. Chaotic Windy, tout aussi blonde que lui, mais Eva ne lui avait jamais vraiment parlé. La Première Année s’installa donc dans l’un des gradins, à commencer à griffonner pour son cours de Défense contre les Forces du Mal. Et de temps en temps, elle jetait des coups d’œil à l’équipe, et chacun de leur membre dansait dans les airs avec grande assurance. Un des batteurs, frappait avec une force phénoménale dans les Cognards. Ceux-ci allaient valser bien en dehors du terrain, mais ne tardaient jamais à revenir.

Elle venait tout juste de finir son premier parchemin, et elle décida de se mettre au cours d’enchantements. Mais un baiser sur la joue l’interrompit.

« Ce n’est pas l’endroit idéal pour se concentrer, surtout dans ton cas » dit Will en souriant.

« Je trouve ça plutôt chouette. Ils ne me gênent pas trop, et je préfère largement à rester enfermée toute la journée dans la Salle Commune.
-Tu as raison. »

Ils commençaient à papoter, jusqu’à ce que Davis les interrompe. Haut perché sur son balai, il maîtrisait parfaitement celui-ci. Esquissant d’abord un de ces magnifiques sourires à Eva, il se mit à regarder méchamment le Gryffondor. La Première alternait le Poursuiveur et Will du regard, ne comprenant pas trop la situation.

« Tu n’as rien à faire ici, Crow, laisse-la tranquille. »

Will ne disait rien, mais gardait la tête haute. Eva le savait très sensible, un rien pouvait le blesser. Tentant d’adoucir l’atmosphère, elle répondit à Davis, souriante.
« Mais c’est mon ami, tu sais ! Il est très gentil ! Et puis, de toute façon, je viens tout juste de terminer mes devoirs, alors…

-Non, c’est, je devais aller rejoindre Chaotic de toute façon. On se voit plus tard, d’accord ? »

Et le Gryffondor s’éclipsa en un tour de main, sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit. Eva restait un instant silencieuse, n’étant pas sûre de tout comprendre, puis se demander à Davis, les sourcils froncés.

« Pourquoi es-tu si méchant avec lui ? C’est pourtant pas un de ces ribosomes de mandragore défaillants de Serpentard ! »

Davis sourit en entendant l’expression, très peu commune d’Eva, puis lui dit, d’un air préventif.

« Ce n’est pas le genre de personnes avec qui il faut s’attacher. Peut-être que tu l’apprécies aujourd’hui, et encore pendant plusieurs années, mais tu verras que ça changera vite. Je ne veux juste pas que tu sois déçue, surtout pas sa faute. »

Il lui dit ensuite qu’il devait reprendre l’entraînement, et la salua. La Première Année le regarda partir, puis s’en allait aussi, pour rejoindre Jill et Sue. Elles se trouvaient dans la cour extérieure, adossée contre les arcades, et se réjouirent en voyant leur amie arriver. Celle-ci lui racontait ce qui lui venait d’arriver, et ses deux interlocutrices s’interrogeaient tout autant qu’elle quant au comportement de Davis. Peut-être que ce n’était pas encore de leur âge. Puis elles commençaient à parler de l’automne. En effet, tous les arbres du parc étaient de couleur d’or et de rubis, et donnaient un ton chaleureux au château, malgré les vents glacials qui longeaient les murs extérieurs. Le temps passait déjà bien vite pour Eva. Déjà plus d’un mois s’était écoulé depuis la rentrée, et il s’était déjà passé tellement de choses ! Thomas et Danny, deux autres amis dont les trois filles avaient fait connaissance il y avait deux semaines de cela, les rejoignirent, et parlaient encore de balais, notamment de la nouveauté de l’été dernier. Ils étaient vraiment des tordus de Quidditch, c’était encore pire qu’Eva. Les cinq compères restaient ensemble jusqu’à la fin du dîner, à parler de la pluie et du beau temps.

Les jours se ressemblaient, mais personne n’éprouvait une quelconque lassitude. La maison d’Eva devenait effectivement comme une seconde famille, ce qu’elle ne croyait pas lorsqu’on lui en avait parlé en début d’année. La Première Année était rentrée chez elle pour les vacances de Noël et de Nouvel An. Ses parents avaient pu prendre congé au même moment, et la Sorcière était prête à faire n’importe quoi pour les retrouver. Poudlard était peut-être synonyme d’indépendance, loin des parents. Mais c’était un véritable soulagement de pouvoir les enlacer à nouveau près d’un feu de cheminée très familier, et un sapin de Noël totalement enguirlandé.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:21

Chapitre 9

Balade Nocturne


Nous étions à la fin de l’hiver. Les températures se radoucissaient, et, chaque jour, le paysage se faisait de moins en moins blanc. Jusqu’à l’aube cette saison, il n’y avait rien à noter de particulier par rapport à Eva, si ce n’est que ses résultats sont tout à faits satisfaisants. Poudlard passait du bon temps, malgré la menace quasi permanente du Mage Llewlyn et de ses partisans. Bien que tout le monde savait l’état actuel des choses, ils restaient calmes, et profitaient de leur temps libre, comme tout autre élève de leur âge. Eva faisait partie d’un bon groupe d’amis, dont deux membres se sont rajoutés depuis, Allan et Kate. Mais, depuis le début de l’année, Eva restait perplexe vis-à-vis de l’ancien Directeur. Elle ne le voyait pas si souvent que ça, et à chaque fois que c’était le cas, il l’intriguait davantage. Même s’il restait là, à veiller sur quelqu’un, ou quelque chose, il paraissait totalement absent, en dehors des affaires de l’école. Tué par le Mage Llewlyn en personne. Eva se sentait désolée, et n’arrivait pas à s’imaginer la scène, d’autant plus qu’elle ne savait même pas à quoi ressemblait le Mage Llewlyn. C’était à cause de ce fantôme qu’Eva rêvassait tellement, essayant de comprendre ne serait-ce qu’un soupçon de sa vie. Elle désirait tellement faire sa connaissance, mais elle se disait que, pour lui, elle ne devait être qu’une élève parmi d’autres.

Eva bouquinait un jour, tout en marchant. Elle le faisait assez souvent, et ne se rendait jamais compte d’où elle allait. Pourtant, elle savait quand il y avait des escaliers ou tout autre obstacle plus ou moins commun. Cette technique de lecture la mena droit au bureau du Directeur. Involontairement, bien sûr. Elle pensait atterrir dans une salle de classe, et songeait à s’installer, sauf qu’elle se retrouva face à face avec Mr. McFly. Pour tout vous dire, Eva avait horreur de la décoration de la pièce, et celle-ci était d’ailleurs très mal rangée, un véritable chantier. Elle ne se gênait évidemment pas pour lui faire la remarquer, et le directeur reconnaissait qu’elle disait vrai mais la rappela quand même à l’ordre, pour sa manière de parler. Leur conversation ne durait pas très longtemps. Eva sortait de la pièce, vexée, et s’en allait dehors. La susceptibilité, c’était un grand classique chez elle.

Il ne faut pas se dire qu’Eva était un ange durant sa scolarité. Bien de loin de là, à vrai dire, même si ses notes sont tout à fait convenables, le comportement lui, ne trônait pas toujours. Mais personne n’en savait rien, c’était tant mieux pour elle. Transgressant de temps à autre les règles parce que sa curiosité ou son malice l’exigeait, Eva n’hésitait pas à mettre les pieds dans le plat. Sauf qu’il y avait une chose qu’elle n’avait pas encore fait depuis la rentrée. Visiter le château, mais pendant la nuit. Elle trouvait ça particulièrement palpitant, et se dit qu’elle allait le faire la nuit qui venait. Et ce n’était pas le genre de choses qu’elle oubliait de faire. Quand elle était allongée dans son lit, elle n’arrivait pas à fermer les yeux. Elle était si excitée par cette balade nocturne, qu’elle ne pouvait même s’empêcher de sourire. Peu après minuit, elle se vêtit de sa couette, et descendit à pas feutré les escaliers du dortoir. Le plancher de la Salle Commune était très grinçant, et elle grimaçait à chacun de ses pas. Elle se hâta d’atteindre la porte, et descendit jusqu’au couloir qui joignait de nombreuses salles de cours.

Munie de sa baguette, elle effectua un petit Lumos, et continuait d’avancer avec lenteur. Soudain, elle se figea complètement. Elle était près des arcades, et elle aperçut une ombre à une vingtaine de mètres d’elle. Cela devait être un homme encapuchonné, ayant une immense cape noir. La silhouette ne bougeait pas non plus. Eva ne savait pas si elle devait avoir peur ou pas. Mais sa main tremblait, et l’autre se serrait pour former un poing. En bégayant, elle demanda à voix basse.

« Qu…qui êtes-vous ? »

La tête de la silhouette bougea vivement. L’homme vêtu de la cape se mit à marcher, très lentement, en direction de l’élève. Lui avançait, et elle reculait. La respiration d’Eva était saccadée, et ceci s’accentua lorsque l’homme tendit une main gantée. Eva voulut reculer plus vite, mais elle trébucha sur un tapis, et se retrouva par terre. Mais l’homme continuait d’avancer, et Eva se débrouillait autant qu’elle pouvait pour ramper en arrière. Il leva alors sa main en l’air, comme s’il s’apprêtait à jeter un sort, et Eva ferma les yeux, envahie par la terreur.

« Qui va là ? »

Le cœur de l’élève ne fit qu’un bond, et elle écarquilla ses yeux noisette. Shawn Gryffondor se trouvait non loin d’elle, puis se mit à flotter en sa direction. La Première Année, quant à elle, regardait autour d’elle, pour voir si l’homme à la cape n’était plus là. Le fantôme se trouvait désormais à ses pieds.

« Ce n’est pas très raisonnable de se promener la nuit, qui plus est, vous êtes en Première Année… »

Elle ne faisait pas attention à ce qu’il disait, et se redressa pour s’asseoir, continuant de regarder aux alentours.<

« Vous…vous avez pas vu le gars, là… ?
-Qui ça ?
- Un…un homme avec une longue cape noir, et…et il avait des gants.
- Ma foi, nous sommes tout seul dans ce couloir, mademoiselle. Puis-je savoir votre nom ?
- Heu Eva. Eva McKilyan.
- Bien.
-Mais ....vous allez pas me punir, hein ? »

Il esquissa un sourire, très léger, et répondit, d’un ton neutre.

« Ce n’est plus mon trôle de punir les élèves, Miss McKilyan. J’aurai bien aimé vous tendre la main afin de vous aider à vous relever, mais je n’en suis pas disposé, je suis désolé.
-Oh, c’est pas grave, dit-elle en s’appuyant sur les mais, ça, je peux y arriver toute seule. »

Elle était debout, face à lui. Tout près de lui. La différence d’âge entre ces deux personnes était peut-être très grande, mais Eva était séduite par la beauté de Shawn. Peut-être que pour certaine, ce n’était pas le cas, mais pour la Première année, si. Des cheveux en bataille, qui devait être châtain, une mâchoire plutôt carré, et des yeux brillants. Ce n’était peut-être qu’une description superficielle, mais elle suffisait à l’élève.

« Maintenant que vous êtes là, suivez-moi. Si jamais nous croisons un professeur, vous aurez peut-être plus de chance de vous en sortir avec moi. »

Et le fantôme se retourna, engageant sa route. Eva restait un long moment immobile, les bras le long du corps, après avoir récupéré sa baguette. Puis elle se décidait à le suivre. La marche fut totalement silencieuse, et ils arrivèrent au bord du lac. Elle ne comprenait pas pourquoi il tenait tant à aller ici. Mais il répondit vite à sa question, d’un ton absent.

« J’aime cet endroit, très peu de personnes y vont. Nous n’entendons que la nature ici, c’est paisible. C’est à cet endroit où je peux me rappeler de ma vie, lorsque j’étais encore humain. Mon âme rôde encore dans les parages, sans but précis, je n’y trouve pas grand intérêt. Je vagabonde pour me trouver cette raison.
- Ca reste votre école, et vos élèves, vous savez ! J’veux dire, c’est comme ça pour tous les directeurs de Poudlard. Je suis aussi l’élève du Professeur Dumbledore, par exemple.
-Vous êtes tellement jeune, Miss McKilyan, et pleine de vie. Je ne vous demanderai pas de me trouver une raison de rester ici, je voudrais plutôt que profitiez du temps qui vous est offert. »

Et son regard se retourna pour regarder le lac. Eva avait l’impression d’avoir fait une grossière erreur et disant ceci, et baissa la tête, songeuse. De longues minutes de silence traînèrent autour d’eux, sans qu’aucun mot ne puisse le rompre. Elle n’osait plus rien dire. Parfois, elle le regardait, timidement, mais il ne semblait qu’il ne lui prêtait plus aucune attention.

« Dites…M’sieur Gryffondor… »

Il ne répondait pas, et restait immobile, à regarder toujours la même chose.
« Vous vous vexerez aussi si je vous demande si nous pouvions devenir ami ? »
Shawn sourit, un peu plus, peut-être même qu’il riait un peu. Il regarda Eva d’un air attendrissant.
- Je n’étais pas vexé, Eva. Beaucoup de nostalgie, rien de plus. Mais ça me ferait extrêmement plaisir que nous devenions amis »

Le visage de l’élève s’illumina grâce à un large sourire, elle paraissait totalement émerveillée.

« Donc je peux vous appeler Shawn alors ? »

Il acquiesça d’un signe de tête, et fit la remarque de retourner à l’école. Même si la conversation était plutôt courte, le temps était bel et bien passé, et il était temps que la jeune Eva retrouve son lit pour être en forme pour le lendemain. Shawn suggéra de l’accompagner, si jamais il croisait un professeur. Et ce fut le cas. Le directeur en personne se baladait dans les couloirs, et Shawn prit immédiatement la parole avant qu’Eva ne put ouvrir son clapet. L’excuse était qu’Eva avait cauchemardé et qu’elle se promenait pour se changer les idées, et que Shawn l’avait prise en charge. Mais Eva avait plutôt eu l’impression de rêver cette là, pour tout dire.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:22

Chapitre 10

"Je voudrais que tu fasses attention à toi"


Depuis cette nuit là, Eva se débrouillait toujours pour voir quotidiennement Shawn. Même si ce n’était que pour lui dire bonjour, elle tenait à le voir et à raconter ses petites aventures. Bien qu’il lui ait demandé de ne plus se balader durant la nuit, elle continuait quand même. Mais moins longtemps, et en restant proche de la Salle Commune de Serdaigle. Nous étions déjà au moins de mai, et la fin l’année approchait à grand pas, pour tout le monde.

Le jour de son anniversaire, Eva était plus gâtée qu’elle ne l’aurait imaginé. Ses amis lui avaient offert chacun des petites babioles, mais ça lui suffisait amplement. Shawn, quant à lui, ces deux simples mots pour lui souhaiter un joyeux anniversaire faisait plaisir à Eva. Même les mots peuvent devenir de précieux cadeaux. Lors de la pause entre son cours de Potions et de Défense contre les Forces du Mal, Will l’interpella. Il tenait aussi à marquer le coup, mais un peu plus que tous les autres. Il dissimulait quelque chose d’assez gros derrière lui, et Eva était bien trop curieuse pour ignorer cet objet volumineux. Cherchant à se décaler discrètement pour avoir une idée de ce qu’il dissimulait, Will parvenait à contrecarrer ses plans en se déplaçant, lui aussi.

« Je sais qu’on ne se voit plus trop en ce moment, alors je tenais à t’offrir quelque chose d’assez incroyable pour ton anniversaire. »

Et il lui dévoila son cadeau. Une chouette. Les yeux d’Eva pétillait de joie, et elle se mit à sauter sur place, et disant merci quelques dizaines de fois. Le Gryffondor lui tendit la cage, qu’elle prit avec délicatesse. Elle glissait son index entre les barreaux, et l’animal le pinça, sans méchanceté. Il lui fallait trouver un nom, mais avant celui, elle fit une remarque à son ami.

« C’est vrai, tu n’es pas trop là en ce moment. Enfin, je te vois pas beaucoup. Qu’est-ce que t’es en train de faire encore ? » dit-elle d’un air suspicieux, mais amusé.

« Ca, c’est un secret, Eva. »

Elle fit une grimace, et dit qu’elle devait absolument se dépêcher pour aller déposer la chouette quelques part. Eva salua son ami, qui lui esquissait toujours un large sourire en la regardant partir. Pendant sa course, elle réfléchissait toujours au prénom qu’elle pouvait attribuer à la chouette. La première chose qui lui vint en tête, ce fut le mot Silver. Mais c’était une chouette, et décida de transformer ce mot qui caractérisait son plumage argenté, cela donnait donc Silva. Oui, cela sonnait très bien. La jeune élève pressa le pas pour la déposer dans la volière, et redescendre tous ces escaliers pour rejoindre sa salle de cours. Fort heureusement, le Professeur était plus en retard qu’elle. Elle aperçut Jill, qui regardait sans cesse autour d’elle, et fut soulagée de voir son amie débarquée. Elle se fraya un chemin entre ses autres camarades pour demander où elle avait pu traîner. Eva lui expliqua donc tout ce qui s’était passé, et lui promis de lui montrer l’anima en fin de journée. Pendant tout le cours, Eva pensait à ce que Will pouvait si bien cacher. Même de sa part, elle trouvait ça étrange. Ca devait être quelque chose de vraiment important alors.

Après avoir montré Silva à Jill, Eva s’en allait chercher Shawn. Et comme à son habitude, il se trouvait au bord du lac, là où il l’avait emmené quelques semaines plus tôt. Il paraissait plus absent que d’habitude. Elle le salua avec politesse, et il ne se contentait de répondre que par un hochement de tête. Ses yeux restaient fixés sur le paysage qui s’étendait devant lui. L’élève demandait alors s’il y avait quelque chose qui n’allait pas, et l’Ancien Directeur dit que beaucoup de choses le perturbaient, ces derniers temps. Mais il semblait très tracassé. Pour tenter d’apaiser un peu plus l’atmosphère, Eva lui énuméra les petits cadeaux qu’elle avait reçu, en finissant par celui de Will. En citant le nom de la chouette, Shawn souriait, il semblait si heureux de voir Eva si enthousiaste, plus qu’elle ne l’est d’habitude en tout cas ! Elle lui confiait ensuite qu’elle trouvait ça étrange que Will lui cache des choses.

« Tu sais, Eva, même entre amis, on ne peut pas tout se confier. Garder un secret pourrait même sauver des vies.
-Parce que ce secret là, c’est pour protéger qui ? Je sais garder des secrets, tu sais. On dirait pas comme ça, mais c’est vrai !
-Je te crois. »

Eva hochait la tête de satisfaction et souriait à Shawn, puis le silence régnait à nouveau. Les arbres à proximité étaient ornés de fleurs et de bourgeons, ainsi que de feuilles verdoyantes. L’endroit était presque paradisiaque. L’élève s’apprêtait à partir, pour terminer ses devoirs, et prévint son ami. A peine eut-elle le temps de retourner ses talons, il dit d’un ton préventif.

« Eva, je voudrais que tu fasses attention à toi.
-Je l’ai toujours fait.
-Je voudrais que tu fasses vraiment attention à toi, nous allons le répéter encore une fois aux élèves lors du dernier dîner.
-C’est à cause de Mage Llewlyn ? »

Il hocha la tête, le regard sombre. Eva acquiesça puis commença sa marche. Elle savait qu’elle devait faire attention, puisque le danger était permanent. Mais une chose l’interpellait. Tout lui disait que c’était le Mage le « méchant », mais qui était vraiment le méchant dans l’histoire ? Dans les deux cas, des personnes étaient tués, et dans ces deux camps, chacun avait ses raisons du tuer. Elle ne voulait pas vraiment confiée cette pensée, pas même à Shawn ou à Will. Ils auraient cru qu’elle était déjà corrompue, ou quelque chose de similaire. Alors elle gardait cela pour elle. Mis à part cela, la fin de la première année d’études à Poudlard d’Eva se passait tout à fait normalement. Elle fit la promesse de donner de ses nouvelles à ses amis, puisqu’elle avait une superbe chouette à disposition.

Durant les vacances, elle envoyait quelques lettres à Poudlard, pour Shawn. Elle se disait que ça lui ferait plaisir que quelqu’un lui écrive pour lui donner de ses nouvelles, cela devait changer des formalités auxquels il devait faire face lorsqu’il était encore fait de chair et d’os. Depuis qu’elle était rentrée chez elle, Eva parlait encore plus que lorsqu’elle était partie pour la première fois pour Poudlard. Elle avait encore plus de choses à raconter, le silence se faisait alors très rare dans les murs de la famille.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:25

Chapitre 11

Le Calme avant la Tempête


Nous pouvons passer rapidement cette deuxième année scolaire à Poudlard, car il n’y a rien d’exceptionnel à raconter, hormis quelques petits détails. Le temps m’est compté. »

Je m’arrêtai là. C’était la première fois depuis le début du grimoire, que l’auteur employait la première personne. D’autant plus que ce terme est utilisé dans une phrase qui voulait dire tellement de choses. A chaque fois que je le relisais, j’en avais des frissons dans le dos, et je me demandais qu’est-ce qui pouvait menacer cet écrivain. Je levai enfin les yeux du grimoire pour regarder par la fenêtre. Le soleil se levait. Le temps passait tellement vite. Je paniquais à l’idée de devoir travailler, et je me dépêchais d’aller prendre une douche. Une fois lavée, je regardais l’heure sur le réveil qui trônait sur ma table de nuit, et ensuite, j’allais jeter un coup d’œil au calendrier. J’avais la sensation d’avoir perdu toute notion de temps. Je m’étais plongée dans l’époque d’une gamine de onze ans, et quand j’y suis re-sortie, j’ai perdu toute notion. A ma grande surprise, je vis qu’il était dimanche. Je ne travaillais, et je me rendais compte à quel point j’étais stupide de paniquer à ce point. Je ne cessais de bailler, me dit qu’une bonne tasse de café me ferait le plus grand bien. Une demi-heure plus tard, Liam arrivait, avec de petits yeux. Il devinait tout seul que j’avais fait une nuit blanche, et me demanda alors si cela valait au moins le coup. Je répondais de façon positive immédiatement, cela ne faisait aucun doute. Je lui expliquais toute l’histoire de la Sorcière, et je soulignais le fait d’avoir trouvé, pour la première fois, une note personnelle de l’auteur. Mes parents arrivèrent peu après Liam, soulagés de me voir de retour. Ma mère se demanda pourquoi je paraissais si enjouée, et Liam me coupa la parole pour résumer en quelques mots ce que j’aurai fait en quelques centaines. Au début, mon père ne me croyait pas, mais il fut tout à fait convaincu lorsque je lui descendis le grimoire. Il me demanda jusqu’où j’avais déjà lu, et je parvins à lui faire un bref résumé de tout ce que j’avais lu, en ajoutant mes impressions, et je soulignais fortement le fait que le texte était écrit de manière extrêmement subjective, hormis cette petite phrase où je m’étais arrêtée. Ma mère me demanda alors de lire de là où je m’étais arrêtée. Je lui précisais que l’auteur n’avait écrit qu’un résumé de la deuxième année d’Eva. J’en conclus rapidement que cette année ne fut pas décisive pour qui que ce soit. Je me mis à lire.

« Néanmoins, il faut noter que l’ascension exceptionnelle d’Eva au Quidditch ne démarra que par un poste très peu important, et qui ne permettait pas forcément d’être sur le terrain. Elle postula, et devint remplaçante, et c’était déjà un rôle qui lui plaisait énormément, ce qui étonnait beaucoup. Elle participait à chaque entraînement, et cela lui permettait de remplir ses heures perdues. Davis, Evan, et Natalie lui donnait toujours de précieux conseils, et étaient étonnés de ses capacités dans la pratique de ce sport. Elle était plus douée pour manier et attraper le Souafle, et Eva se fixait comme objectif de devenir Poursuiveur.
Que dire d’autre ? Eva remarquait aussi beaucoup que la présence de Will diminuait beaucoup au fil de l’année scolaire. Elle était peut-être parfois naïve, mais pour ce genre de choses, elle était suffisamment intelligente pour se dire qu’il y avait quelque chose de très important derrière tout ça. Et le peu de fois où elle le voyait, il parvenait à dévier le sujet ou à trouver une excuse pour s’éclipser. A côté de cela, Shawn paraissait aussi préoccupé, quelque chose le gênait en permanence, et Eva ne trouvait pas de quoi il pouvait s’agir. Et ce n’est qu’en ces quelques lignes que nous pouvons raconter la deuxième année d’études d’Eva. Rien d’inhabituel. Comme nous le disons, c’est le calme avant la tempête. »


Je m’arrêtais sur cette phrase. Je l’avais lu bien plus lentement que les précédentes car elle me laissait tout aussi perplexe. Je trouvais ça incroyable. C’était à ce moment là, que tout allait commencer. Que ce soit pour cette jeune adolescente, que pour moi-même. J’expliquais aussi qu’il y avait des pages déchirées, et que l’écriture était de plus en plus négligée. Et je comprenais aussi la toute première question que posait l’auteur. Si nous arrêtions la lecture à ce niveau là, nous n’aurions jamais soupçonné que cette gamine aspirant à la joie de vivre puisse devenir celle qui fut crainte de tous. J’étais tellement impatiente de découvrir tout ça, de comprendre ce qui a pu arriver à Eva. L’envie me brûlait de visiter tous les lieux cités dans ce grimoire. Notamment le Chemin de Traverse. Mais les rues de Londres ont tellement changé depuis cette époque. Je ne savais même pas si ce bar, du nom de Chaudron Baveur, existait encore, j’en doutais fort. Mais depuis que j’avais commencé à lire ce grimoire, des tas d’envies, d’obligations se rangeaient dans ma tête. Et ma famille le voyait très bien.

Mon frère tenait absolument à connaître la suite, et il voulait que je reprenne ma lecture. Il était presque plus pressé que moi. Mais je le comprenais, il devait repartir pour bientôt. Alors je ne tardais pas, je m’installais, et reprit la lecture là où je m’étais arrêtée.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:28

Chapitre 12

L'Ombre


« Durant les périodes de vacances scolaires, il arrivait très fréquemment à Eva d’accompagner son père au Ministère de la Magie. Elle emmenait toujours de quoi s’occuper, ou trouvait quelque chose sur place. Elle appréciait aider son père, ne serait-ce que pour faire messager pour l’un de ses collègues. Au mois d’août, entre sa deuxième et sa troisième année, elle faisait de même. Au fil des années, Eva commençait à se faire connaître, et elle pouvait se permettre de saluer un certain nombre de personnes travaillant en ce lieu de manière tout à fait familière. Vêtue d’une robe rouge écarlate, elle accompagnait fièrement son père jusqu’à son bureau. Ce dernier n’avait rien de très somptueux : un plancher grinçant, une sacrée faute de goût au niveau de la tapisserie, d’un vert criard. Ric avait fait une demande pour rénover la pièce, même lui ne supportait plus la décoration. La demande était acceptée, après de longs mois d’attente, et les travaux n’allaient pas tarder. Le seul point fort de la pièce était l’immense baie vitrée qui donnait sur le Grand Hall. A le regarder de là-haut, Eva avait l’impression de dominer tous les Sorciers qui s’y baladaient. Une dizaine de minutes après l’arrivée des McKilyan, Ric remarqua qu’il lui manquait déjà un papier.

Sa fille était toujours d’attaque pour ce genre de petites missions, et se porta immédiatement volontaire. Elle devait se rendre au sous-sol, voir une vieille dame qui était archiviste. Elle était une grand-mère gâteau, la plus adorable qui soit. Elizabeth, elle voulait toujours qu’on l’appelle par son prénom. Au point ou certains en ont même oublié son nom de famille. Eva notait bien dans sa tête ce qu’elle devait réclamer comme papier, puis s’éclipsa aussitôt. Elle descendait les escaliers hâtivement. Non pas qu'elle n’appréciait pas l’ascenseur, mais elle craignait toujours de ne plus s’y retrouver. Elle allait peu souvent au sous-sol, donc autant y aller par ses propres moyens qu’étaient ses deux jambes. En chemin, elle croisa quelques connaissances, qu’elle salua par un signe de tête et un large sourire. Arrivée au grand hall, Eva se noyait dans la foule sans pouvoir réellement retrouver son chemin. Elle parvint à se coller contre l’une des colonnes de la salle, et se mit sur la pointe des pieds pour retrouver un point de repère. Finalement, elle décidait de prendre l’ascenseur. Celui-ci paraissait bondé bien qu’il n’y avait que quatre personnes à l’intérieur, dont un homme obèse. Celui-ci était dos à la porte de l’ascenseur, et ignora totalement qu’une jeune adolescente réclamait qu’on lui laisse le passage derrière. Ce fut seulement au moment où elle le traita de gros plein de soupe qu’il dédaigna se retourna, pour voir apparaître un visage énervé d’une jeune fille, avec les mains sur les hanches. Un autre homme de l’ascenseur, beaucoup plus mince et beaucoup plus gracieux, prit la défense d’Eva, et l’homme gros décida enfin de laisser une toute petite. Eva retenait bien son visage. Il était hideux, laid, et de la plus grande mal politesse. Il reniflait et rotait à foison, et le temps paraissait bien plus long dans l’ascenseur.

L’écolière parvint à descendre où il fallait. Mais se retrouver dans les couloirs, c’était une autre chose. Alors, elle y allait comme elle le sentait. Et plus elle avançait, moins il y avait de monde. Eva s’arrêta au beau milieu d’une salle, munie de dizaines de pylônes. Le carrelage noir verni recouvrait la totalité de la pièce assombrissait son atmosphère. Eva tournait sur place, essayant de voir où elle était.
Soudain, elle entendit des murmures, un souffle d’air froid s’attaqua, et fit virevolter ses cheveux bouclés. Puis, plus rien. Le silence total. L’écolière commençait à avoir peur, elle n’était pas rassurée du tout. Les murmures reprirent, en crescendo, comme si quelque chose s’approchait d’elle.

« Qui est là ? » demanda-t-elle d’abord à haute voix.

Mais personne ne répondit. Elle regardait continuellement autour d’elle. Les murmures parlaient une langue qu’elle ne comprenait, mais parfois, quelques mots de sa langue s’y intégrèrent. Et ces mots n’évoquaient que les ténèbres et la mort. Sa respiration s’accélérait, son cœur bondissait dans sa poitrine, ses bras tremblaient comme une feuille tentant de résister aux vents puissants de l’automne. Il faisait soudainement plus froid, si bien que l’air qu’expirait Eva formait un nuage blanchâtre à proximité de sa bouche rose. Un soupir dit soudainement, très lentement « tu es là… », et d’instinct, Eva se retourna aussitôt. Elle restait totalement figée, incapable de faire le moindre mouvement. Elle ne savait pas si elle devait avoir peur, ou se dire que ce n’était que son imagination. Mais c’était bien là. Sa respiration devenait irrégulière, et au fur et à mesure que cette chose avançait, Eva reculait.

On ne pouvait pas vraiment définir ce qui se trouvait en face d’elle. C’était une silhouette, aussi noire que les ténèbres, formées par d’épaisses fumées. On pourrait croire que c’était un homme, vêtu d’une longue, avec une capuche sur la tête qui dissimulerait entièrement son visage. Le premier mot qu’Eva avait en tête pour le décrire, était une ombre. On ne savait dire si cette créature était vraiment matérielle. L’ombre susurrait alors à plusieurs reprises le prénom de l’écolière, s’avançant vers elle. Il glissait sur le sol. Une colonne de fumée se sépara du reste de la silhouette noire, formant ainsi comme un bras qui tentait de saisir l’écolière. Eva n’avait pas sa baguette sur elle, et ne savait pas quoi faire. Paniquée, elle tournait ses talons et se mit à courir. Le départ fut si précipité que ses semelles glissèrent sur le sol, et elle tomba à terre. De justesse, elle parvint à se rattraper avec ses mains, mais l’ombre gagnait de la distance. Au bord des larmes, elle demanda.

«Qu'est-.... Qu’est-ce que vous voulez ? »

Mais l’ombre ne se contentait que de répéter inlassablement son prénom. L’adolescente se releva avec hâte, et se dirigea vers la première porte qu’elle vit. Une fois arrivée, elle s’acharna sur la poignée, terrorisée, mais en vain. Des fines lignes de larmes traversèrent ses joues. Elle se retourna et se colla contre la porte. La seule idée qui lui vint en tête, fut la suivante.

« Papaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa »

L’ombre n’était plus qu’à deux mètres d’elle, et Eva fermait les yeux forts, s’attendant au pire. Mais rien, quelques secondes passaient, avec toujours quelques murmures à peine audible.

« Eva ? »

L’élève ouvrit les yeux, et regarda à sa gauche. Jimmy Wilson, un Auror. Le meilleur ami de son père, et ce fut un véritable soulagement pour elle de le voir ici. Mais avant de se jeter dans ses bras, elle regardait autour d’elle. L’ombre n’était plus là, elle était partie. Jimmy était surpris de la voir arriver aussi paniquée, et lui caressa les cheveux avec tendresse.

« Qu’y a-t-il ? »

Il fallut un certain temps pour Eva, pour le regarder, et tout lui raconter.

« Y’avait un truc qui était là. C’était… c’était pas humain du tout. J’ai…j’ai eu tellement peur. Si tu savais, j’ai eu tellement peur. »

Jimmy lui répétait ensuite que tout était fini, que cette chose n’était plus là, et lui proposa ensuite de remonter rejoindre Ric. L’Auror prenait le rythme qu’Eva prenait, jugeant que c’était le meilleur moyen pour elle de se remettre de ses émotions. Une fois arrivé à l’étage du bureau de son père, Eva allait bien mieux. Elle se disait que ce n’était que quelque chose de passager, qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Se répétant ces phrases dans sa tête, elle retrouvait le sourire, et remerciait Jimmy avant d’entrer dans la pièce. Ric était ravi de voir son ami débarqué, mais un peu moins lorsqu’il aperçut sa fille sans le papier nécessaire, mais Jimmy prit sa défense en disant qu’il y avait un petit imprévu, et expliquait la situation. Ric enlaça sa fille, lui demandait si elle allait bien. Le sourire qu’elle fit était tout à fait rassurant.

Le reste de la journée se passait sans mésaventure, bien qu’Eva pensait de temps en temps à ce qu’elle avait vu. Elle jugeait bon d’en parler à Shawn, il devait nécessairement en savoir quelque chose sur cette ombre mystérieuse. Mais une chose était certaine, ce n’était pas ce qu’elle avait vu la nuit où elle s’était promenée, juste avant que Shawn ne l’interpelle.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:30

Chapitre 13

Une Période Critique


Vint sa rentrée en troisième année. Tout se passait normalement, et Eva n’avait qu’une seule hâte ; raconter ce qu’elle avait vu durant les vacances estivales à Shawn. Mais elle ne le vit pas durant la première semaine de cours, ce qui l’inquiéta. Au lieu de le chercher constamment, elle passait du temps avec Jill et Sue, à raconter les dernières aventures de l’été. Eva ne leur confia pas ce qu’elle avait vu. Elle se disait qu’elles la prendraient pour une folle, oui lui diraient qu’elle avait simplement rêvé. Jill et Sue étaient pourtant deux amies formidables, entre elles trois, elles se confiaient presque tout, elles étaient très liées. La semaine suivante, Eva allait directement demander à Mr. McFly où Shawn pouvait se trouver, mais il répondit qu’il était indisponible, et qu’il ne pouvait plus se permettre de passer du temps avec elle. Eva croyait sur le coup qu’il en était jaloux, et elle le regardait avec perplexité lorsqu’il s’éclipsa pour régler d’autres affaires.

Une nouvelle transgression à la règle s’imposait. Une balade nocturne, elle commençait à avoir l’habitude. Si Shawn ne se trouvait pas à l’endroit habituel, près du lac, il y avait vraiment de quoi s’inquiéter. Quelle comble pour une jeune élève de tomber amoureuse d’un fantôme. Elle s’en était véritablement rendue compte durant les vacances. Le fantôme de son cœur qui rôdait en permanence dans ses pensées encore quelque peu enfantines. Eva avait l’habitude de marcher seule dans la nuit. Elle connaissait parfaitement le chemin qui menait à cet endroit secret, et y arrivait tout aussi bien de jour que de nuit. Elle descendait la légère pente du parc, et arrivait en quelques minutes près de la rive du lac. Ce fut un véritablement soulagement de le voir là. Eva souriait et s’approchait doucement de lui.

« Ne t’avais-je pas déjà dit d’arrêter de te balader en pleine nuit ? » dit-il en se retournant.

L’élève continuait à sourire, et dit alors, les yeux emplis de malice.

« Tu me le dis tous les ans !
-En effet, et tu ne m’écoutes toujours pas.
-Shawn, si déjà j’écoute pas mes parents, je verrais pas trop pourquoi je t’écouterai toi. »

Elle disait cette phrase d'un ton amusé, en riant un peu. Elle se mit ensuite à côté de lui, pour regarder elle aussi le paysage. La lune était entière, et se reflétait gracieusement sur l’eau du lac, plus miroitante que jamais. Pas l’ombre d’un nuage, on pouvait observer toutes les constellations existantes. Eva adorait regarder les étoiles, ça l’émerveillait. Il lui arrivait souvent, durant les nuits d’été, de s’allonger dans son jardin, et de regarder le ciel interminablement. A chaque fois qu’elle les regardait, elle souriait. Comme si chaque étoile émettait une lumière, d’espoir, de joie, et de tout autre sentiment positif dont nous avons tous besoin. Mais, en pensant à ce qu’elle devait lui dire, Eva souriait moins. Presque pas. Shawn se pencha et la regarda, constatant la différence immédiatement.

« Quelque chose ne va pas ?
- Il…il s’est passé un truc cet été. Je sais pas si je deviens complètement folle à lier…ou…je sais pas, c’est complètement dingue.
-Que s’est-il passé ?
-Comme je t’ai dit, l’été, je vais souvent avec Papa au Ministère, et je l’aide comme je peux. Et un matin, je devais aller lui chercher un papier au sous-sol, mais je me suis perdue en cours de route. J’ai atterri dans un lieu b…bizarre, c’était limite flippant.
-Comment était-il, cet endroit ?
-Un grand hall, couvert de carrelage noir verni, avec des portes tout aussi étranges partout. Et… donc je suis arrivée, et d’un coup, il faisait beaucoup plus froid. J’entendais des murmures et il y avait des courants d’air et il…il…y’avait…
-Oui ?
-C’était pas humain, c’était comme une ombre, une silhouette entièrement composée d’une fumée noire. Ce truc est apparu, et il…il arrêtait pas de dire mon prénom. Il tendait son bras vers moi, et donc j’ai décidé de m’enfuir, je voyais pas quoi faire d’autre. Ce truc voulait m’attraper, et un ami à Papa m’a entendu criée, et dès qu’il est venu dans le hall, cette…cette chose avait disparu. »

Shawn restait d’abord silencieux et pensif. Quant à l’élève, elle faisait tout son possible pour ne pas le regarder, et se contentait d’observer la monotonie et l’homogénéité du lac. Elle craignait de revoir cette ombre, rien que d’avoir cette idée en tête la terrifiait. Remarquant que Shawn ne disait plus rien, Eva l’interrogea.

« Alors ? »

Il soupira, et répondit ensuite.

« Je ne sais pas de quoi il peut s’agir. Je n’avais jamais entendu parler de créatures qui portent la description que tu viens de lui donner. Mais je vais aller faire des recherches de mon côté, peut-être que des Aurors ou certains de mes proches en ont entendu parler. En attendant, je voudrais que tu fasses extrêmement attention à toi.
-Tu me le dis aussi tout le temps, ça…
-Ce conseil n’est pas sans fondement, loin de là, Eva. Je ne voudrais que l’on s’en prenne. Il y a beaucoup de personnes qui tiennent à toi, et qui ne voudraient pas te perdre, et j’en fais partie. De nos jours, plus aucun lieu n’est vraiment sûr, pas même ceux qui sont supposés l’être, alors il faut doubler de vigilance. Personnellement, je ne risque plus grand-chose, mais toi…
-J’ai compris. T’inquiète pas, je ferai plus attention… et j’écouterai encore plus que je ne le fais déjà en cours de Défense contre les Forces du Mal si ça peut te rassurer. »

Shawn souriait. Elle savait très bien qu’il était sérieux, mais tourner de façon gamine la situation actuelle donnait au malheur un goût bien moins amer qu’il ne l’est d’habitude. Le fantôme suggéra un peu plus tard à Eva de retourner se coucher, et elle accepta sans broncher. Souhaitant bonne nuit au fantôme de son cœur, elle se mit à courir pour rejoindre son dortoir. Néanmoins, une fois dans son lit, elle prit beaucoup de temps pour s’endormir. Comme chaque depuis qu’elle avait eu l’ombre en face d’elle. Il lui arrivait d’en faire des cauchemars. Des cascades d’images incompréhensibles, où il lui semblait voir un Mage Noir, l’Ombre, et dans ces funestes rêves, elle criait, pleurait. Et à chaque fois, elle se réveillait, la respiration saccadée, avec de grosses gouttes de sueur froide recouvrant son visage de porcelaine.

Quelques jours après avoir mis au courant Shawn, il y avait les nouvelles sélections pour les équipes de Quidditch. Eva, étant remplaçante depuis l’année précédente, fut choisie sans hésitation en tant que Poursuiveur. Elle allait donc jouer principalement avec Davis. Les deux là s’entendaient toujours aussi bien, malgré la rivalité qu’il avait avec Will. Eva n’avait jamais osé lui demander pourquoi ils ne s’entendaient pas bien. Mais qu’importait, elle faisait partie de l’équipe de Quidditch de Serdaigle ! Pour Eva, il y avait de quoi ouvrir le champagne et faire la fête durant toute une soirée. C’était comme un honneur, une promotion hors du commun. Le soir même, elle envoyait un hibou à ses parents pour les prévenir. Il fallait reconnaitre que Danny et Thomas était juste un tout petit peu jaloux, mais ils devinrent les deux premiers fans de leur amie. Le premier entraînement ne tardait pas. La semaine suivante, ça commençait déjà. Les batteurs s’entraînaient ensemble, les Poursuiveurs eux, se faisaient des passes simples en guise d’échauffement et abordèrent des gestes un peu plus techniques par la suite, et ils s’entraînaient aussi à divertir le gardien afin de marquer. C’était le passe-temps favori d’Eva, et ce, jusqu’à la fin de ses études.

Une chose la troublait depuis la fin du premier trimestre. Elle ne voyait pratiquement plus Will, et à chaque fois qu’elle demandait des renseignements à son sujet, on se contentait de lui dire qu’il était en déplacement. Mais par miracle, il réapparut à la fin de l’hiver. C’était dans la cour extérieure. Eva se précipita sur lui et se ils se saluèrent chaleureusement. Ils s’en allèrent ensuite dans le parc, histoire de se parler tranquillement.

« Toi, t’as des trucs à me dire. Parce que c’est pas normal de ne donner strictement aucune nouvelle pendant des mois entiers.
-J’étais très pris Eva, j’en suis désolé.
-Excuse accepté. Mais, comme tu l’as dit, des amis, ça se dit presque tout, et ce que tu me caches là, c’est pas que un « presque », on dirait que c’est toute ta vie ! » s’exclama-t-elle, en utilisant un ton comique, et en faisant de grands geste pour imager.

Wil riait et l’enlaça une nouvelle fois.

« Tu joues à Superman ou quoi ?
-A qui ? »

Eva le regardait, étonnée.

« Tu… Tu NE connais PAS Superman ?
-Bah non…
-Toi, tu regardes pas assez la télévision. Tu dois êtres trop vieux pour ça.»

Will riait aux éclats. Utiliser des appareils moldus ne faisait pas partie de ses pratiques quotidiennes, loin de là. Donc il ne connaissait nécessairement pas les séries télévisées. Après avoir ri plusieurs minutes sur ce sujet, Eva redevenait sérieuse.

« Sans déconner, Will, qu’est-ce que tu fabriques ? »

Il semblait hésiter à lui dire ou non ce qu’il cachait, et s’assura finalement qu’il n’y avait pas d’oreilles attentives aux alentours. A voix basse, il s’expliqua alors.

« Tu as déjà entendu parler de l’Armée de Dumbledore ?
-Bien sûr ! Créée par Harry Potter et tout ça contre Voldemort. Mais ça existe plus.
-Et si ! Et j’en fais partie. Il faut un peu plus qu’une poignée d’Auror pour arrêter le Mage Llewlyn.
-Mais tu es Auror. Et tu es prof aussi. Prof qui a toujours du être remplacé jusqu’ici.
-J’avais des priorités bien plus importantes que d’enseigner à monter sur un balai Eva. Le Ministère le cache très bien, mais nous sommes dans une période relativement critique, il est grand temps que nous mettions tout en place. Et étant donné que Mrs. Jaivanti s’est démise de ses fonctions depuis la morte de Mr. Gryffondor, j’ai hérité du poste de Chef des Aurors.
-Quoi ?, fit Eva, surprise.
-J’espère que tu comprends un peu mieux ma situation. Mais j’ai bien reçu tous tes hiboux, et toutes tes lettres, et je n’ai pas eu l’occasion de te répondre, je suis sincèrement désolé. Mais si Shawn insistait tant pour que tu ne te balades plus la nuit seule, ce n’était pas pour rien.
-Je peux me…
-Je sais que tu connais les sorts essentiels pour se défendre, mais face à des Mangemorts, ce n’est pas suffisant Eva. Si je pouvais, je t’aurais prévenu tous les jours des dangers. Ils sont omniprésents, seulement, nous ne disons rien pour ne pas affoler la population, c’est la procédure.
-Je peux comprendre tout ça…Je suis pas une gamine, je joue plus à la poupée moi ! Je veux aider Will, je veux me rendre utile. »

Encore une fois, Will semblait hésiter. Il tenait énormément à Eva, et s’il arrivait quelconque malheur par sa faute, il ne se le pardonnerait jamais. Mais disons qu’il avait du mal à résister à la bouille qu’avait Eva lorsqu’elle le suppliait. Et c’était le cas.

« Si tu veux vraiment te rendre utile…hmmm… nous avons une réunion dans deux semaines, à Pré-au-Lard. Il y aura tous les adhérents à l’Armée de Dumbledore. Ce sera le meilleur moyen pour toi de te mettre à jour. Si déjà tu es au courant du danger, tu auras une marge d’avance, et tu sauras à quoi te fier. »

Eva fit un sourire de satisfaction. Ainsi, elle faisait partie de l’Armée de Dumbledore. On entendit soudainement les cloches retentirent, Eva devait filer en cours. Elle enlaça très fort Will et le remercia, et courut ensuite rejoindre sa salle. Finalement, au fond de lui-même, il n’était pas si fier d’avoir engagé Eva là dedans. Mais ça la rendait heureuse, et il savait qu’elle en serait capable. L’inquiétude était alors à peu de chose près compensée.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:31

Chapitre 14

La Mélodie des Ténèbres


Durant le mois qui précédait cette fameuse réunion, il y avait deux semaines de vacances, bien méritées. Avec sa famille, l’élève se rendait en Irlande, pour revoir la famille. Eva adorait les revoir, elle passait d’excellents moments avec eux à chaque fois. Si déjà ils ne se voyaient pas souvent, alors autant profiter de ces moments dans la joie et la bonne humeur, plutôt que de se crêper le chignon pour des détails sans importance. La famille McKilyan se rendit dans leur pays d’origine par Portoloin. Ce fut la première fois qu’Eva en utilisait un, et elle reconnaissait avoir l’estomac bien retourné une fois qu’elle atterrissait dans le jardin de sa tante. Celle-ci les accueillit avec grand enthousiasme, et enlaça fort son frère cadet. Ils passèrent tous ensemble un agréable moment, mais Eva tenait absolument à chercher quelque chose pour Shawn. Ric l’accompagna alors à Dublin, les autres préférant rester pour faire un jeu extérieur avec les cousins.

Le temps était radieux, bien qu’il y avait encore une légère fraîcheur hivernale en arrière plan. Eva savait exactement ce qu’elle voulait chercher. C’était le genre de babiole que l’on trouve dans de petits magasins, typiquement irlandais. Il suffisait de se perdre dans Dublin pour en trouver. Ils trouvèrent ce lieu rapidement, et juste en face, se trouvait une librairie. Ric dit alors soudainement qu’il voulait chercher un bouquin pour Ann, et qu’il la rejoindrait une fois qu’il l’avait trouvé. L’adolescente entrait dans le magazin. Il y avait d’interminables étagères où était déposée toute sorte d’objets. La pièce était surtout très longue, et Eva s’en allait jusqu’au fond, regardant avec hésitation chaque babiole. Soudain, elle trouvait exactement ce qu’elle voulait. Une petite boîte, peinte en verte avec des dorures minutieusement taillées dessus. Elle était ovale, et sur son couvercle était gravé un Léprechaun, ces petits êtres légendaires. Dès que quelqu’un en voit un, il est supposé devenir très chanceux, et obtenir des chaudrons remplis de pièces d’or. Eva s’apprêtait à ouvrir le boîtier, lorsqu’elle entendit un bruit. Elle leva rapidement la tête, et regardait autour d’elle. Il n’y avait personne. Elle reprit alors son attention d’écouter la mélodie, mais un nouveau bruit l’interpella. Une femme, au maquillage noir bien trop exagéré, avec des cheveux de même couleur. Jetant un regard sombre à Eva, elle leva sa baguette, et l’adolescente ne put faire quoi que ce soit, elle se sentit s’évanouir. Le vendeur du magasin entendit quelque chose tomber, mais ce n’était rien, c’était juste une boîte à musique qui était tombée par terre, chantant d’un air cristallin une mélodie des plus fantastiques.

Eva avait une migraine affreuse. Son front était posé contre un sol froid et humide. Faisant d’abord quelques grimaces, elle parvint à ouvrir les yeux. Tout était si flou, mais elle percevait tout de même les couleurs de la pièce. L’image s’éclaircit, et elle parvenait ensuite à se redresser. Plissant les yeux, elle regardait autour d’elle. Elle se croyait dans un donjon. Tout était de briques de pierres grises, et il y avait très peu d’ouvertures qui donnaient sur l’extérieur. La dame mystérieuse était adossée contre le mur, les bras croisés, et semblait attendre quelqu’un. Eva lui demanda alors de décliner son identité, mais elle ne souffla pas un seul mot. L’élève se releva, et entendit des bruits de pas qui se rapprochaient. Un homme, entièrement vêtu de noir était là. Le regard neutre, et qui paraissait vide de tout sentiment, toute émotion. Il ne paraissait pas si humain que ça. Eva fronçait les sourcils, et le regarda avec plus de détails. Et ceux-ci ne trompaient pas. Etonnée, elle s’exclama.

« C’était vous ! C’était vous, il y a deux ans, en pleine nuit !
-Bonne mémoire, Miss McKilyan. Si ce Mr. Gryffondor n’avais pas été là, nous aurions pu avancer ce que nous avons à faire aujourd’hui. »

Elle ne comprenait pas. L’homme s’approchait calmement d’elle, sans présenter quelconque signe de menace.

« Si c’est pour m’entraîner dans une secte gothique, j’dois vous dire que j’suis pas franchement intéressée. »

Il ne marquait aucune expression, et s’arrêta à un mètre d’elle environ. Eva le défiait du regard.

« Savez-vous qui je suis, Miss McKilyan ?
-Je devrais ?
-C’est le genre d’informations qui pourrait coûter votre vie. Si je vous disais que j’ai tué votre ami fantôme, pour qui vous éprouvez un peu trop de sentiments, cela éclairerait-il un peu plus votre lanterne ? »

Eva ne savait que répondre. Comment pouvait-il savoir tout cela ? Elle tentait de répondre quelque chose, mais ne fit que bégayer bêtement, totalement démise par ces quelques mots. Il lui fallu un certain temps pour reprendre ses esprits.

« Vous…vous êtes le Mage Llewlyn…
-Et je vous ai choisi. Car la mélodie des Ténèbres sera bien plus douce à vos oreilles que celle que l'on vous a déjà promis. »

Ces dernières paroles résonnèrent et s’étendirent pendant de longues secondes. Elle avait ce même ressenti que lorsqu’elle était apparue ici. Eva entendit ensuite en crescendo son prénom, qui se répétait inlassablement. La voix lui semblait familière, et devint de plus un plus clair. Elle ouvrit les yeux à nouveau, et clignait les paupières à plusieurs reprises. Deux visages étaient juste au dessus d’elle. L’un d’entre eux était celui de son père et ce fut un véritable soulagement de le voir. Elle se redressa, et Ric lui demanda.

« Eva ? Tu vas bien ? Le vendeur t’a retrouvée évanouie ici… »

Ils se trouvaient devant le comptoir du magasin. Elle expliqua qu’elle avait fait un rêve très étrange, mais elle ne s’en souvenait plus. Elle ne se souvenait de plus rien, plus aucun détail. Répétant qu’elle se sentait très bien, elle se releva, et frotta sa veste, recouverte d’un peu de saleté. Ric lui demandait ensuite si elle avait trouvé ce qu’elle voulait. D’un sourire, elle acquiesça, et courut récupérer la boîte à musique. Elle ne coûtait pas bien chère, mais elle avait grande valeur sentimentale.

Au retour des vacances, Eva s’empressait d’offrir son petit présent à Shawn. Elle ne lui avait jamais demandé sa date d’anniversaire, et s’est dit qu’elle choisirait elle-même les jours où elle lui offrirait quelque chose. Pour une fois, elle le retrouva, se baladant dans les couloirs. Il semblait assez nerveux, mais fit un effort pour dissimuler son inquiétude lorsqu’il aperçut la jeune élève. Celle-ci lui raconta toutes ses vacances, et avouait ensuite qu’elle était nerveuse, car dans les jours qui venaient avait lieu le match de Quidditch, face aux Serpentards. Eva annonça alors qu’il avait une surprise pour lui. Perplexe, Shawn suggéra d’aller dans le bureau du Directeur. Mr McFly étant absent pour une durée indéterminée, ils y seraient tranquilles. L’élève lui tendit alors un paquet, mal emballé, et le fantôme lui demanda de l’ouvrir pour lui. Son regard s’adoucit lorsqu’il découvrit la petite boîte. Souriante, Eva lui expliquait tout :

« C’est une boîte à musique que j’ai trouvé quand j’étais en Irlande. Il suffit de tourner la manivelle là, et regarde, ça s’ouvre ! C’est une mélodie très connue de là-bas. La chanson parle d’amitié, ou d’amour, je sais plus trop. Mais Maman me la chantonnait toujours quand j’étais plus petite, quand je faisais des cauchemars, ou pour m’endormir. Ca me rendait tout de suite plus heureuse, et même quand je l’écoute aujourd’hui, ça me fait sourire. Alors peut-être que quand tu l’écouteras, tu seras aussi heureux. »

Shawn la remercia, et lui promit de garder la boîte à musique toujours près de lui. Après cela, Eva dut se rendre à son entraînement de Quidditch, car un grand match l’attendait.

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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:33

Chapitre 15

Une Nuit de Cauchemar


Eva se préparait pour cette fameuse réunion de l’Armée de Dumbledore. Son enthousiasme était au plus point, d’autant plus que son équipe de Quidditch avait remporté le match face à l’équipe adverse. L’assemblée avait lieu en début de soirée, mais l’élève voulait prendre de l’avance, de peur de manquer le début. Par prévention, elle pensa cette fois-ci à dissimuler sa baguette sous sa veste. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’école, et elle se retourna pour visualiser cette dernière. Pour on ne sait quelle raison, elle pensait à toutes les personnes qu’elle connaissait ici. Depuis que Will l’avait tenu informée de cette réunion, elle ne le voyait plus du tout, et il en était de même pour un autre de ses professeurs, Mrs. Jaivanti. Elle était d’origine indienne, une excellente enseignante, quoiqu’elle paraissait parfois un peu trop songeuse. Et puis, il y avait un Shawn. Penser à lui la faisait sourire. Remettant les pieds sur terre, elle se décida enfin à partir, comme on le lui avait indiqué.

Le soleil rougeoyait dans le ciel, et Eva marchait tranquillement dans la rue, et remarqua que d’autres personnes prenaient la même direction qu’elle. Il y avait même d’autres élèves de Poudlard qui venait, elle reconnaissait leur visage. Empruntant les escaliers de pierre pour arriver au sous-sol, Eva ouvrait ensuite une porte de bois. Celle-ci dissimulait un grand brouhaha. L’élève n’aurait jamais pensé que l’Armée de Dumbledore avait pris une telle ampleur. Certains la regardaient étrangement lorsqu’elle fermait la porte derrière, et Eva les regardait bêtement, histoire de montrer qu’elle n’était pas une bête de cirque. Une voix familière l’appela, derrière elle. Eva se retourna, et vit avec surprise Davis. Lui était tout aussi stupéfait de sa présence, mais son amie expliqua brièvement toute l’histoire. Le simple fait d’évoquer le prénom de Will assombrit son visage. Et cette expression voulait tout dire, il aurait quelques mots à dire au blondinet. Quelqu’un tapait alors soudainement sur la table pour réclamer le silence et invita les membres à s’installer. Davis dit à Eva de le suivre, pour s’asseoir sur deux chaises cote à cote. Eva reconnaissait celle qui présidait, elle avait son prénom sur le bout de la langue. Quelques minutes plus tard, elle affichait un large sourire de satisfaction lorsqu’elle se disait qu’il s’agissait de la petite amie de Will, Chaotic. Elle commençait son discours en souhaitant la bienvenue à tous, et enchaîna de suite en disant qu’il fallait sérieusement s’organiser, et s’attendre à n’importe quoi des adeptes du Mage Llewlyn. Certains membres suggéraient ensuite quelques idées, mais la réunion fut rapidement interrompue. Soudain, une horde de personnes, majoritairement habillée de noire apparut d’un coup, dans toute la pièce. Deux hommes baraqués bloquaient l’entrée, un sourire mesquin sur le coin des lèvres. Une femme apparaissait en dernier, les cheveux d’un blond platine, semblant être le chef de cette petite armée. Elle était d’une beauté insaisissable, même si elle n’avait pas l’air très rassurante. Quelques membres de l’Armée se levèrent, dégainant leur baguette. Davis en faisait partie, protégeant Eva de son bras libre. Chaotic grinçait des dents en voyant l’autre femme, qui répondit d’un air certain.

« C’est vrai, on ne sait jamais quand les Mangemorts peuvent intervenir. Mais à chaque fois qu’il vienne, c’est sûr, il y a de grosses pertes. »

A peine eut-elle fini sa phrase qu’elle lança un sort à son adversaire principal, qui fut violemment propulsée sur le mur qui se trouvait derrière. Et les autres Mangemorts enchaînèrent aussitôt, faisant valser à foison les sorts impardonnables. Davis mena brusquement Eva vers le bas, la faisant ainsi esquiver une attaque. Accroupi à côté d’elle, il lui disait de sortir sa baguette, et de faire très attention à elle. Après ceci, Davis passait immédiatement à l’offensive, prenant les avants. Eva restait allongée, regardant tout ce qu’il se passait autour d’elle. Terrorisée, elle maintenait très fort sa baguette, et tremblait comme une feuille. Il lui fallut quelques instants pour prendre son courage à deux mains, et se relever pour faire face. Elle avait suffisamment de sorts en mémoire pour savoir quoi faire. Après une profonde inspiration, elle se releva, sourcils froncés, et se mit en position d’attaque, scrutant chaque Mangemort avec attention. L’élève restait d’abord sur des sorts défensifs, tel que le Protego, elle se sentait incapable de faire quoi que ce soit d’autre. C’est à peine si elle réalisait ce qui se passait autour d’elle. Une scène des plus monstrueuses, surtout à travers les yeux d’une adolescente de treize ans. Quelques corps gisaient déjà, les yeux dépourvus de toute lueur de vie, leur peau pâlie par un sort qui leur avait été fatal. D’autres étaient blessés, plus ou moins grièvement. Une élève avait la cuisse tranchée profondément, et s’efforçait d’appuyer la plaie pour diminuer l’hémorragie, mais ça ne fonctionnait pas tellement. Eva restait immobile, les yeux embuées, totalement perdue. Elle voulait faire quelque chose, elle voulait aussi faire face, mais ne savait pas comment.

C’était lorsque Davis criait son nom qu’elle se réveillait de cette torpeur. Elle clignait des yeux une fois, et vit soudainement un Mangemort, et pas des plus charmants, s’apprêtant à s’en prendre à la jeune adolescente. Il enchaîna quelques petits sorts, qu’Eva contrait sans problème par des sorts de protection, mais elle reculait à chacun d’entre eux. Elle se disait enfin qu’il était temps de riposter, en lançant des Expelliarmus à tout va. Elle s’arrêta à un moment, réfléchissant comment l’immobiliser. Le Mangemort s’apprêtait à lancer un sortilège impardonnable, mais juste avant qu’il ne prononce la dernière syllabe, Eva le devança en faisant cracher des flammes ardentes de sa baguette. L’homme criait de douleur, une agonie qui paraissait interminable. La torche humaine se débattait sans cesse, espérant éteindre ne serait-ce qu’une étincelle de ce flambeau immense. Il s’affaissa, se trouvant à genoux, puis finit par relâcher tous ses muscles pour se retrouver, par terre, brûlé de la tête au pied. Que diriez-vous à une gamine qui avait tué à l’âge de treize ans ? Car les remords resteront à jamais graver dans son cœur et dans sa mémoire, même en tentant de la raisonner par les mots les plus doux qui soient.
Eva gardait sa baguette serrée, et respirait fortement, paniquée. Ses yeux baignaient dans de grosses larmes formées spontanément. Un cri à en déchirer le cœur résonnait dans toute la pièce, mais personne n’y faisait attention. C’était à peine si on pouvait le remarquer. Elle pleurait à chaude larme, mettant une main devant sa bouche pour étouffer ses pleurs. L’image de cet homme qu’elle venait de tuer se répétait sans cesse dans sa tête, sans qu’elle puisse arrêter ce cycle infernal.Elle sentit ensuite deux mains sur ses épaules, qui la secouaient légèrement. Eva savait de qui il s’agissait, mais c’était comme son âme se trouvait ailleurs. C’était Zina Waltz, elle faisait aussi partie de l’équipe de Quidditch de sa maison. Elles avaient fait rapidement connaissance, lors de sa première année à Poudlard. Eva ignorait totalement qu’elle faisait aussi partie de l’Armée.

« Eva ! Eva ! Écoute-moi ! On va tous s’en sortir d’accord ? Je te le promets, on va tous s’en sortir. »

Zina, telle une grande sœur protectrice et attentionnée, l’enlaça dans ses bras, lui caressant les cheveux délicatement. Mais la jeune femme ne s’attarda pas trop sur son amie, la menace étant omniprésente. Eva restait figée, dépourvue d’âme. Zina l’embrassa sur le front, pensant lui donner un peu de courage, puis s’en allait réduire à néant le Mangemort qui s’en prenait à elle.
Soudain, une explosion fit rage dans toute la pièce, et Eva fut propulsée, se cognant violement la tête par terre. Totalement sonnée, elle voyait flou, les couleurs s’atténuaient. Elle pensait qu’elle irait mieux si elle clignait plusieurs fois des yeux, mais en vain. Elle mena sa main jusqu’à son front, et constata qu’elle saignait. Il y a avait une quantité importante du ce liquide rouge, qui dégoulinait le long de ses doigts. Le temps semblait interminable. Tous les bruits, les cris, les fracas qu’elle entendait ne semblaient qu’être des échos interminables, à en donner une douloureuse migraine. Eva n’arrivait plus à se relever, elle n’avait plus aucune force. Malgré tout, ce genre d’intervention se révélait très épuisante. Entre esquiver les attaques, en donner, tout en gardant une certaine endurance, c’était peut-être un peu trop demandé pour une jeune fille de cet âge.

Des murmures s’élevèrent, Eva les avait déjà entendues. Rien qu’en repensant à cette ombre malfaisante, elle pleurait, elle ne parvenait pas à s’en débarrasser. Paralysée, elle ne pouvait toujours pas bouger, et l’ombre se montra, face à elle. Comme un épais nuage noir horizontal suspendu au dessus de l’élève. Celle-ci gémissait, et tentait de pleurer, malgré le sang présent dans sa bouche. L’ombre répétait son prénom, comme la première fois qu’elle l’avait vue. Une main se forma de la silhouette, et frôla la joue de l’adolescente. Autour d’elle, personne ne semblait voir l’ombre, personne n’y prêtait attention. Sentir sa main près de la joue, était tout aussi poignardant qu’un blizzard transportant des particules de glace qui s’incrustent dans la peau. L’ombre semblait rire, rire de satisfaction. Eva avait terriblement peur, et n’était pas vraiment soulagée lorsque l’ombre disparut, d’une lenteur extrême, comme pour faire durer de mauvais souvenirs.

Elle ne faisait plus que penser, ne prêtant plus trop attention à ce qu’il se passait autour d’elle. Mais il devait y avoir un renversement de situation, car elle finissait par constater que ça se calmait. Elle tournait sa tête douloureusement, et tentant de reconnaître les silhouettes, qui semblaient gérer parfaitement la situation. L’une d’entre elles s’approcha de l’élève, puis se baissa. Tout était si flou. L’inconnu la prit dans ses bras, et ce simple mouvement faisait gémir l’élève de douleur. La respiration saccadée, elle avait l’impression d’étouffer, mais l’homme qui la portait la calma, d’une voix douce et rassurante. Cette voix lui disait que tout était fini, qu’on allait prendre soin d’elle. L’homme marchait le plus délicatement possible, et ordonna à ses hommes de chercher les autres blessés, disant qu’il allait s’occuper d’elle. Eva ouvrait les yeux le plus grand qu’elle pouvait, tentant de deviner le visage de la personne qui la transportait. Un seul prénom glissa entre ses lèvres ensanglantées. Shawn.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:34

Chapitre 16

Sans Adieux


« Oui ! Je suis énervé ! Parce que personne n’est foutu de me dire ce qui est arrivé à ma fille. Vous la voyez là ? Elle est inconsciente, couverte blessures, et vous me demandez de me calmer ? »

Ric était furax de n’avoir aucune explication. Les médecins de Sainte Mangouste ne voulaient rien dire, et les infirmières n’en savaient pas plus que lui. Depuis voilà trois jours, il faisait les cent pas autour du lit de sa fille. Il y avait d’autres blessés de cette soirée meurtrière dans toute la pièce, chacun des parents se questionnant sur ce qui avait bien pu se passer. Soudain, un jeune homme apparut, accompagné de deux autres, semblant être des Aurors. Toujours aussi furieux, Ric se précipita sur lui, n’hésitant pas à parler à voix forte, afin de bien exprimer sa colère.

« Vous avez intérêt à me donner des rép…
-Une attaque surprise, Monsieur. Une soirée avait été organisée par l’école, pour la victoire des Serdaigle. Et les Mangemorts sont arrivés par surprise.
-Vous vous fichez de moi ?
-Pas du tout, Monsieur.
-N’allez pas me dire que vous êtes suffisamment stupide pour se dire qu’il y a l’ennemi qui rôde et qui menace en permanence, et vous n’êtes pas foutus de prendre des mesures de sécurité comme il se doit ?
-Des adultes, et autres personnes majeures étaient présentes. Nous n’aurions jamais pu prévoir une attaque de cette ampleur. Diana Mortador était à leur tête, et a fait libérer plusieurs Mangemorts du Centre de Détention. »

Le père d’Eva avait bien du mal à contrôler ses émotions. Au bord de la crise de nerfs, il pensait pouvoir se calmer par de profondes inspirations. Sa fille avait un traumatisme conséquent à la tête, et plusieurs égratignures sur l’ensemble de son corps. Les seuls signes de vie qu’elle connait étaient des tremblements, des sueurs froides, et des larmes coulant le long de ses joues, beaucoup moins roses qu’à l’habitude.

« Et puis, qui êtes vous ? Je ne vous ai jamais vu au Ministère.
-Mr. Michael E. Styles, je viens d’Amérique. Le Ministère compte sur moi pour tout remettre en place et gérer ce genre d’affaires.
-C’est vrai… les Américains sont tellement plus compétents » dit Ric d’un air ironique et dédaigneux.
Le dénommé Michael ne répondait pas, et se contentait de regarder Eva.
« C’est moi qui ai secouru votre fille, Monsieur.
-Certainement la seule bonne chose qui soit arrivé, c’est ça ?
-Vous pouvez porter plainte, le Ministère paiera le prix qu’il faudra pour débourser…
-Débourser quoi ?»

Ric était exaspéré. Il répéta ce qu’il venait de dire, encore plus fort, si bien que les autres parents de la pièce le regardèrent. Il continua de parler sur le même ton.

« Parce que vous, vous donnez un prix à la vie d’une adolescente ? Y-a-t-il un prix à sa joie, sa bonne humeur, son énergie ? Sont-ce le genre de choses que l’on peut racheter dans un simple magasin de pacotille ?
-Calmez-vous, Monsieur, s’il vous plaît, tout le monde entend notre conversation ici.
-Parce que vous pensez peut-être qu’ils ne pensent pas la même chose ? »

Les Aurors ne faisanet rien face à ce qu’il disait. Peut-être ne pouvaient-ils pas comprendre ce sentiment d’inquiétude permanent, jusqu’à ce que cela nous empêche de ne fermer ne serait-ce que quelques secondes les paupières. L’infirmière qui prenait soin d’Eva appela de sa voix douce le père de la victime, annonçant qu’elle allait se réveiller. En effet, l’adolescente bougeait légèrement ses sourcils, et plissait les yeux. Ric se précipita sur elle, lui caressant délicatement les cheveux, un sourire d’espoir suspendu aux lèvres. Eva ouvrait lentement ses yeux noisette, ne voyant d’abord que des couleurs, sans contour, ni contraste. Au fur et à mesure qu’elle retrouvait ses esprits, l’image devenait plus net, et ce fut un véritable soulagement que de voir le visage de son père, et de sentir sa main frôler ses mèches bouclées. Elle se sentait déjà mieux par rapport à cette affreuse soirée, mais il lui fallait encore quelques jours pour se rétablir pleinement. Bien que ses parents étaient en désaccord avec elle, Eva tenait absolument à retourner à Poudlard pour la fin de l’année. Il ne reste qu’une poignée de semaines, elle pouvait tenir le coup. Et puis, elle avait des choses à faire là-bas.

La semaine qui suivait, elle était de nouveau à l’école comme convenu. Accueillie par Jill et Sue, qui étaient mortes d’inquiétude, elle ne pouvait que sourire, bien que son rictus ait déjà bien changé. Durant les quelques heures de cours qu’elle suivait, elle était totalement absente, perdue dans ses pensées. Mais les professeurs savaient qu’il ne fallait pas insister avec elle, donc la laissèrent tranquille. En fin d’après-midi, elle déposa à la va-vite son sac au dortoir, et se mit à la recherche de Shawn. Elle avait besoin de lui raconter tout ça. Tout ce qu’elle avait fait semblait être le crime des plus odieux, surtout le fait d’avoir accepté de faire partie de l’Armée de Dumbledore. Regrets sur regrets, Eva semblait paniquée lorsqu’elle courait pour le retrouver. Mais il n’était nul par, pas même près du lac. C’était le dernier endroit qu’elle visitait. Seule face à l’étendue d’eau, elle se sentait seule. Déboussolée, elle avait l’impression de n’avoir plus personne sur qui s’accroche. L’élève reste seule, debout, les yeux perdus dans le vide, dépourvu de cette lueur de malice qu’elle avait quelques jours auparavant. Le temps passait vite, elle ne s’en rendait même plus compte.

« Miss McKilyan ? »

Eva se retourna sans grand enthousiasme. C’était Mrs. Jaivanti, la femme indienne. Elle esquissa un sourire, à peine forcé, avant de laisser un long moment de silence régner. C’était à peine si l’élève la regardait. Mrs. Jaivanti- son prénom était Shanta-, lui tendit alors un petit bout de papier, plié en quatre. Eva alternait alors son regard sur le visage du professeur et sur ce qu’elle lui tendit, ne comprenant pas. Elle finit par le saisir, de sa main froide, et Shanta menait son bras le long de son corps. D’un air désolé, elle se tourna, et dit, avant de partir.

« Je… Je suis désolée. »

Elle comprenait encore moins. Regardant son professeur partir, elle tentait de deviner la signification de cette phrase. Espérant que le morceau de papier puisse lui apporter davantage d’informations, elle l’ouvrit délicatement, lisant ces quelques mots.
Quelqu’un viendra te protéger, je le te le promets.
Shawn


Que fallait-il comprendre ? Percevait-elle le même sous-entendu que Shawn lorsqu’il avait écrit ce mot ? Avant, c’était lui qui disait qui la protégerait, d’autant qu’il le pourra. S’il avait demandé à quelqu’un d’autre de le faire, cela signifierait qu’il n’était plus capable de le faire, ce dont Eva doutait. La seule option qui restait, était de se dire qu’il était parti, pour de bon. Les yeux d’Eva se gorgèrent de larmes. Ils regardèrent à nouveau le lac, puis l’horizon, alors qu’un filet humide se formait sur ses joues. Son cœur voulait qu’elle crie, d’une tristesse qu’elle n’arrivait plus à contenir. Ses mains voulaient qu’elle frappe le sol, par refus de le voir partir. Ses yeux voulaient qu’elle pleure interminablement, pensant évacuer ainsi toutes les horreurs qu’elle avait fait, tout ce qu’elle avait vécu et ce qu’elle regrettait. La vie lui laissait un goût bien amer dans la bouche. Perdant toute force, elle s’effondra, à genoux. Saisissant dans ses mains la terre qui l’entourait, elle ne cessait de penser à Shawn, à ce Mangemort qu’elle avait tué. Ces pensées s’accumulant dans sa tête, elle n’osait plus défier les horizons qui se présentaient à elle, et abaissa sa tête, jusqu’à ce que celle-ci touche aussi le sol. Elle recouvrait ses cheveux de ses bras, pleurant de plus belle, et ne trouvant aucun moyen de s’arrêter.

Puisque nous étions en été, le crépuscule était tardif. L’heure du dîner était passée, mais Eva s’en fichait. Depuis, elle s’était juste redressée, mais toujours à genoux. Elle entendit soudainement des bruits de pas derrière, puis ceux-ci se stoppèrent.

« Je t’ai cherchée partout, Eva. »

Elle restait de marbre, elle ne bougeait. Mais elle reconnut la voix de Davis, qui s’installa quelques temps après à côté d’elle. Il la regardait, attristé de la voir ainsi. Totalement détruite. Il savait pour Shawn, et qu’elle tenait beaucoup à lui. Le jeune homme avait quelques égratignures sur le visage, mais rien de plus, il se défendait très bien. Restant silencieux, il regardait finalement comme elle le paysage, jusqu’à ce qu’Eva décide enfin de dire quelques mots, noyés dans les larmes malgré tout.

Will qui disparait, Shawn qui part loin d’ici, et toi, tu seras plus là l’année prochaine…Qu’est-ce que je vais devenir moi ? »

Sa question était accompagnée d’une nouvelle vague de pleurs. Davis l’enlaça affectueusement, lui caressant le dos avec douceur, alors qu’Eva recommençait à déverser des larmes de plus belle.

« Je vais être toute seule…Je suis toute seule.
-Tu ne seras jamais seule, Eva. Même si j’en ai fini avec Poudlard, cela ne m’empêchera pas de venir te voir, j’en aurai l’occasion. Je pourrais te voir grimper les échelons avec la facilité que tu as toujours eue. Tu feras gagner notre équipe de Quidditch, peut-être même que tu deviendras Capitaine. Et ces jours là Eva, que cela me coûte de l’argent, ou ma vie, je viendrais les voir. Moi, je serai là, quand tu en auras besoin, tout le temps.
-Donc si je t’envoie un hibou… tu viendras ?
-Même pas la peine. Je le saurai quand tu le sauras. Et aussi, de là où il est, Mr. Gryffondor te verra aussi, et je pense qu’il aimerait te voir forte, te voir surmonter tout ça. Et moi aussi. Et s’il faut te tenir la main, j’te la tiendrai, s’il faut détruire une montagne, je la détruirai. Parce que je veux que tu voies ces beaux jours avec le sourire que j’ai connu.
-Ces beaux jours ?
-Tu ne le sais pas ? La même nuit de l’attaque, le Mage Llewlyn a péri. Tout est fini.
-Vraiment ?
-C’est à la une de tous les journaux. »

Eva fit un petit rictus, il y avait enfin une bonne nouvelle. Elle leva les yeux au ciel, qu’elle admirait quelques instants, jusqu’à demander.

«Tu crois vraiment que Shawn verra tout ça ? Tout ce que je ferai, comme tu l’as dit ?
-J’en suis certain. »


Dernière édition par Eva McKilyan le Jeu 21 Oct - 21:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:41

Chapitre 17

Sous la Véranda


Encore un cauchemar. Eva se réveillait avec des sueurs froides, la respiration saccadée. Elle s’assied sur son lit, et jetait un coup d’œil par la fenêtre. Une belle nuit étoilée, annonciatrice de beau temps pour le jour suivant. La fin de l’année était proche, plus que quelques jours, et passer du temps avec ses amis faisaient beaucoup de bien à l’adolescente, non pas qu’elle riait à cœur joie comme auparavant, mais elle oubliait de temps en temps ce qui la hantait depuis plusieurs semaines. Ne parvenant pas à retrouver le sommeil, elle se lançait une nouvelle fois dans une balade nocturne. Traînant les pieds, elle marchait sans but. Elle était épuisée, mes ses paupières refusaient de se fermer. Elle se dirigeait vers la véranda. Tout en étant à l’abri de brises légères, elle pouvait regarder librement les étoiles.

Les admirer lui rappelait les nombreux moments passés avec Shawn. Eva croyait que lorsqu’on mourrait, on devenait une étoile. Levant les yeux au ciel, elle cherchait la lueur du fantôme disparu. Mais il y en avait tellement, qu’elle en était hypnotisée. Tournant sur elle-même, elle reconnaissait facilement les constellations. L’astronomie était sa matière préférée. Les étoiles l’intéressaient au plus haut point, sans vraiment savoir pourquoi. Ca la faisait rêver. Alors qu’elle espérait que l’ambiance allait se réchauffer un tant soit peu, celle-ci se gelait, par une présence qu’Eva avait pris l’habitude de percevoir. Les visites de l’Ombre devenaient quasi quotidienne, comme si elle cherchait à entraîner sa victime dans un cycle sans fin, la menant dans une folie des plus sombres et agonisantes. Mais Eva la craignait toujours, elle ne pouvait jamais prévoir ses intentions. Elle ne savait même pas pourquoi elle venait la harceler. Eva avalait difficilement sa salive, et la vit, à quelques mètres d’elle. Les murmures reprirent, glissant un vent froid dans la nuque de l’élève. Celle-ci tentait de garder son sang-froid, de dissimuler au mieux ses craintes et ses faiblesses. L’Ombre semblait rire, face aux moments tragiques que lui avait réservés le destin.

« Tout le monde meurt autour de toi…
-Ce n’est pas vrai !
-Qu’en est-il de ton bien aimé, dans ce cas ?
-Il…Il était un fantôme, il fallait bien qu’il parte un jour.
-Départ des plus amers, d’autant qu’il n’est même pas venu te dire au revoir…
-Il ne pouvait pas quitter le château, et il devait certainement avoir beaucoup d’autres choses à faire avant qu’il ne parte. »

L’Ombre riait continuellement. D’un ton menaçant, elle dit alors.

« Ils vont tous mourir… Toutes les personnes que tu chéris tant, tu vas les voir mourir. »
La colère bondissant en elle, Eva se précipita sur un gros pot de fleur, pour y saisir un galet gris. Sa surface était lisse et froide.
« La ferme ! »crie-t-elle tout en lançant de toutes ses forces la pierre polie.

Elle traversa l’ombre comme si elle traversait un manteau de fumée, puis s’en alla briser une des fenêtres de la véranda en mille morceaux. Eva n’arrivait jamais à l’atteindre, que ce soit par des sorts, ou de simples objets comme ce petit rocher, rien ne l’atteignait. Regardant la vitre brisée, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Mais sa réflexion prit bien trop de temps car un professeur était déjà sur les lieux.

« Puis-je savoir ce qu’une élève fait en dehors de son lit à une heure aussi tardive ? »

L’adolescente se retourna, et se trouvait face au Pr. Jaivanti. Elle avait le visage dur, les bras croisés. Aucune des deux ne dirent un traitre mot pendant plusieurs minutes. Eva ne la regardait même pas des les yeux, encore trop abasourdie. C’était bien la première fois qu’elle se faisait prendre la main dans le sac, d’autant plus qu’il s’agissait de l’un des professeurs les plus stricts au niveau du règlement. Eva savait que Mrs. Jaivanti était très proche de Shawn, qu’elle l’avait même connu avant qu’il ne meurt. Une fois les yeux de Shanta habituer à l’obscurité de la pièce.

« Miss McKilyan… Que comptiez-vous faire fuir en lançant ce galet à travers cette fenêtre ? J’espère que ce n’était pas moi que vous visiez, car je n’étais pas bien loin. »

Le regard triste, Eva avala sa salive, et répondit d’une voix faiblarde.

« A quoi bon le dire, de toute façon, vous ne me croirez pas.
-Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
-Il y a seulement Shawn qui savait… Maintenant plus personne ne sait. »

Remarquant que l’élève fut bien déterminée de ne rien dire sur la raison de son acte, Shanta décidait d’aborder un autre sujet, qui devait nécessairement affecter son état. Elle paraissait déjà un peu plus douce et attendrie vis-à-vis de son élève.

« Je sais que vous avez beaucoup souffert, Miss McKilyan. Que ce soit par cette attaque dont vous n’auriez jamais du vivre, tout comme la disparition d’une personne qui vous était chère. Mais, vous saviez qu’au fond de vous-même, il partirait, un jour ou l’autre.
-Et vous, vous vous étiez faites à l’idée ?
-C’est le cycle de la vie, rien de plus.
-Vous ne répondez pas à ma question, Professeur. Parce que Shawn me parlait si souvent de vous, alors que j’avais l’impression que vous ne faisiez que l’éviter, volontairement. Parce que moi, je tenais à lui, et j’y tiens toujours, je veux pas l’oublier. »

Au bord des larmes, Eva avait posait un regard insistant sur son professeur, qui elle, semblait déboussolée, noyée par des milliers de remords qu’elle tentait de garder au plus profond d’elle-même. L’adolescente ne la comprenait vraiment pas. Réagir de cette façon, tenter de raisonner, alors qu’elle ne parvenait même pas à se raisonner elle-même. Tout cela n’avait aucun sens.

« …Eva ? »

Une voix masculine s’interposa. La silhouette d’où elle provenait restait d’abord dans l’ombre, mais il n’était difficile pour Eva de deviner de qui il s’agissait. Il était enfin réapparu, après tous ces longs mois sans la moindre nouvelle, il était revenu. L’élève le fixait, peinant à réaliser qu’il était bien là. Elle ne savait pas si elle devait sourire, ou lui en vouloir, du fait de n’avoir donné aucune nouvelle. Shanta paraissait moins ravie de le voir ici, elle baissait la tête sans dire mot. Will la regardait avec insistance, mais rien n’y faisait. Il enlaça ensuite Eva, lui racontant tout ce qu’il savait sur l’attaque, et à quel point il était soulagé de la voir saine et sauve. Peut-être pas si sauve que ça, mais Eva ne préférait pas en dire davantage.

« Pourquoi tu n’as donné aucune nouvelle, hein ?
-C’est tellement long à raconter, Eva, je suis désolée…
-Moi aussi j’ai toujours des trucs longs à raconter, et tu m’as toujours dit que tu avais la patience pour m’écouter, tu crois que j’en suis pas capable ? »

Le ton d’Eva n’était pas coléreux, mais plutôt attristé, avec une certaine déception, en soi. Encore sous les émotions des quelques minutes auparavant, et de la nouvelle funeste qu’elle avait appris plus tôt.
« Moi aussi il m’est arrivé des trucs horribles, Will. J’ai aussi vécu des trucs qu’une ado comme moi aurait jamais du vivre. Pourtant, j’étais là, et j’ai vu tout ces gens mourir. Alors ne viens pas me dire que tu as de lourds secrets, encore, à garder, parce que dans ce cas, moi aussi, j’en ai des tas.

-Peut-être devriez-vous allez vous recoucher Miss McKilyan. »
Will ne prêtait pas la moindre attention à ce que venait de dire Shanta.
« Je sais que j’aurai du être là, mais Eva…
-Sauf que tu ne l’étais pas, jamais. Et me dire que Shawn est parti, c’est aussi un si lourd secret que ça ?
-Eva, je…
-Tu sais exactement à quel point il compte pour moi, Will. C’était vraiment la seule personne à qui je disais tout, qui trouvait le temps à écouter tout ce que j’avais à lui dire. Que ce soit pour des problèmes qui s’interposent depuis que je suis à Poudlard, tout comme les petites histoires courantes de tous les jours. Il m’a toujours écouté, et il m’a toujours aider à sa façon, comme il le pouvait. Même, lui, trouvait du temps pour moi alors que des tas d’autres trucs devaient le préoccuper. Maintenant, il est parti, et je suis vraiment toute seule.
-Pourquoi ne me dirais-tu pas ce que tu lui confiais.
-Parce qu’il me croyait, Will. Il ne posait pas la question si je délirais complètement ou si je n’avais fait qu’un seul cauchemar. Il me croyait pour tout ce que je disais, et maintenant, plus personne ne voudra me croire. »

Will tentait une fois de plus de trouver de quoi dire, mais Shanta l’interrompit aussitôt, disant qu’il ne fallait plus insister. L’Indienne posa délicatement sa main sur le haut du dos de la jeune fille, disant qu’elle allait la raccompagner jusqu’à son dortoir. Sa voix était douce et rassurante. Elles commencèrent la marche, et l’Auror attrapa subitement le bras de Shanta. Le regard de celle-ci s’assombrit, et dit à voix basse.

« Elle est déjà assez tourmentée comme ça, Will. Trop d’évènements douloureux en trop peu de temps, et pour son âge, il n’est pas nécessaire d’en rajouter une couche, je crois. Tu devrais comprendre, pourtant.
-Je veux juste l’aider, je te le jure.
-Je n’en doute pas une seconde. Alors si tu veux commencer à l’aider, laisse la respirer, et penser à tout ça. Laisse-la panser elle-même des blessures qui ne guériront peut-être jamais, mais au moins, le sang n’y coulera plus.
-Etait-elle si proche de Shawn que ça ? »

Shanta ignorait d’abord la question, et guidait son élève, qui elle paraissait absente, ne faisant pas attention à la discussion. Sentant le regard de Will pesait sur elle, le professeur soupira, et dit alors.

« Il se confiait à elle, Will. Alors tu vois à quel point il pouvait l’adorer. »

Ces mots étaient un gros coup de massue pour Will. Lui qui pensait qu’il avait toute l’attention d’Eva depuis le début. Il se demandait même si elle n’était pas amoureuse de lui, mais il était bien loin du compte. Il était trop tard pour agir, trop tard pour tenter de se faire pardonner, trop tard pour savoir ce qu’il s’était passé cette nuit là. Will était démuni, et s’effondra, à genoux, seul face à la nuit, sous la véranda. Voilà qu’il tombait de bien haut.


Dernière édition par Eva McKilyan le Dim 17 Oct - 15:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 16 Oct - 21:49

Chapitre 18

Le Duel


Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur la quatrième année d’Eva. Mais nous pouvons noter qu’elle fut bien différente des années précédentes, au niveau de l’attitude et du comportement. Si on ne la décrivait que par ceci, elle serait méconnaissable. Ses résultats ne variaient pas trop, elle restait très sérieuse de ce côté-là. Jill et Sue savaient ce qu’il s’était passé, du moins, la version que les Aurors avaient adopté, et la soutenaient du mieux qu’elles pouvaient. Jouer au Quidditch faisait partie des rares occupations où Eva retrouvait un temps soit peu le sourire. Elle oubliait les mauvais moments pour se centrer sur son Souafle. Ses amis l’encouragèrent alors à jouer, et eux-mêmes prenaient plaisir à la voir ainsi. Il n’y a rien dire de plus, hormis qu’elle était rongée par les remords et la tristesse, et que l’Ombre prenait un fin plaisir d’aggraver ses blessures.
L’année scolaire suivante couvèrent de lauriers la jeune élève. Non seulement elle devenait la capitaine de son équipe de Quidditch, mais en prime, Préfet de sa maison. Ces promotions lui mirent du baume au cœur, et prenait ses rôles très au sérieux. Aider les premières années, organiser les entraînements. Elle se fixait même pour objectif de faire gagner les Serdaigle cette année-ci, et même celles qui suivaient, du moment qu’elle était capitaine. Un soir, alors qu’elle montait les escaliers pour rejoindre son dortoir. Regardant par la fenêtre, elle se figea subitement en remarquant une étrange lueur dans la Forêt Interdite. Elle fronça les sourcils, trouvant cela suspect.

« Eva, tu viens ? » demandait Sue.

L’élève fit un léger sursaut, comme lorsqu’elle sortait de ses pensées, et regardait son amie. Il lui fallait inventer quelque chose de plausible, afin d’aller voir de quoi il s’agissait.

« Heu… Je viens de penser que j’ai oublié mon livre d’Enchantements dans la salle d’études en bas. Ne m’attendez pas. »

Les deux Serdaigles s’échangèrent un sourire, et le Préfet descendit avec hâte les escaliers. Il n’y avait presque plus personne qui déambulait dans les couloirs à cette heure ci, hormis les professeurs qui faisaient une dernière tournée dans le château pour s’assurer que tous les élèves soient bien montés dans leur Salle Commune. Par expérience, Eva avait bien appris à les éviter. Se dissimuler dans les zones ombragées, faire des pas feutrés. Il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver dans le parc et se précipiter à la lisière de la forêt. Il faisait déjà nuit, mais pénétrer dans la forêt rendait cette obscurité d’autant plus intense. Eva avait peut-être déjà manqué de respecter certains points du règlement, mais le coup de la Forêt Interdite, est une grande nouveauté. Si Michael savait ça, elle se ferait étriper. Avec le petit mot laissé par Shawn, elle avait vite compris que la personne dont le fantôme parlait était Michael. Ils étaient cousins tous les deux, d’où leur ressemblance frappante. C’est pourquoi elle crut aussi que c’était l’ancien Directeur qui était venu à son secours lorsque les Aurors prenaient le contrôle des Mangemorts, lors de cette soirée sanglante. Depuis, ils s’étaient beaucoup rapprochés, et Eva finissait par se confier à lui. La dernière tension avec Will ne lui donnait pas la moindre envie d’aller lui parler. Alors, l’élève racontait tout à Michael, qui était d’origine américaine. Même sur l’Ombre, et il avait assez vite compris les sentiments qu’elle éprouvait envers son cousin. Suite aux dangers grandissants après la morte du Mage Llewlyn, le jeune homme répéta sans cesse à sa protégée qu’il fallait qu’elle fasse extrêmement attention à elle. En effet, depuis la disparition du Mage, des créatures assoiffées de sang rôdent dans les rues de Londres, comme dans le reste du monde.

Au diable les conseils de Michael pour cette soirée, se disait Eva, et elle fonçait la tête foncée. Le plus étrange, c’était qu’il n’y avait aucun bruit. Le calme plat dans une forêt est une chose bien peu commune. L’élève marchait lentement, ses yeux noisette regardant chaque détail. Il était impossible de se repérer, ni de savoir approximativement d’où provenait cette lueur qui l’interpellait. Soudain, elle entendit des brindilles. Eva eut le souffle coupé, et son cœur battait la chamade.

« Qui est là ? »

Elle se sentait observée, et chuta brusquement pour atterrir allongée à terre. Le sol était sec, et de petites brindilles sèches se logèrent dans sa chevelure. Puis, un jeune apparut, baguette à la main. Il semblait fier de ce qu’il venait de faire, vu le rictus qu’il affichait sur son visage. Eva le fusilla du regard, et se releva, contrariée.

« Il n’est pas très prudent pour une élève de Poudlard de se balader en pleine nuit. »

Elle lui fit une grimace en guise de réponse puis le regarda plus attentivement.

« Mais j’te connais toi ! »
L’inconnu le regardait d’un air interrogatif.
« T’étais à l’attaque de l’AD. Si si ! T’es un de ces enfoirés !
-Oh ! On reste poli là.
-Tu es un de ces p*tains de Mangemorts, je t’ai même traité de ribosome de mandragore défaillant. »

Il tentait de se remémorer cet instant, et son visage s’illumina lorsque ce fut le cas. Il hocha la tête, il se souvenait très bien de ce moment. Après cette révélation, son visage devenait plus sérieux et tendit sa baguette.

« Autant finir le travail maintenant, c’est une excellente occasion. »
A son tour, Eva dégaina sa baguette, et se mit en position.
«J’ai plus d’un tour dans mon sac !
-Quel dommage, un si joli visage… Avada… »

Alarmée, Eva se précipita sur lui, et ne trouvait que pour seule idée de l’embrasser. Elle ne savait pas quelle mouche l’a piquée, mais c’était le seul moyen pour qu’il ne dise pas l’incantation en entier. L’élève se détacha plus vite de ses lèvres, et sourit, satisfaite. Elle recula de quelques pas, par mesure de sécurité.

« Je te l’avais dit. Moi au moins, je sais me servir autre chose que d’une baguette. »

Le Mangemort, qui devait être à peine plus âgée qu’elle, semblait déstabilisé, et bien moins fier qu’auparavant. Il regardait méchamment son adversaire, qui avait toutes les raisons de sourire. Malgré tout, Eva remarqua une expression particulière chez le jeune homme. Ne pouvant manquer cette opportunité, elle ricana –ce qu’elle n’avait pas fait depuis bien longtemps-.

« Je jurerai lire sur ton visage que tu as apprécié le baiser !
-T’es complètement malade !
-Maligne, ce serait un mot plus judicieux, et plus respectueux. Parce que les crétins de ton espèce, c’est vrai, j’avais oublié, leur vocabulaire n’est pas très développé. »

Le Mangemort grinçait des dents, furax de se faire humilier de la sorte. De sont côté, Eva retrouvait une certaine confiance en soir, et une partie d’elle-même. Faire face et dire ce qu’elle pensait d’un ton sarcastique étaient deux choses qu’elle n’avait plus fait depuis longtemps. Et ça lui faisait du bien, pour preuve, nous avions le sourire qu’elle avait fait auparavant. Comme quoi, rencontrer un Mangemort en pleine nuit, pouvait apporter beaucoup de choses. De rage, et par vengeance, il reprit soudainement le duel, enchaînant à une vitesse ahurissante les sorts, qu’Eva parvenait à esquiver ou à contrer. Elle prit un certain temps avant de passer à son tour à l’offensive. Bien qu’il fût moins souple qu’elle, il manquait ses attaques de peu. Entre deux sorts, Eva eut le temps d’ajouter.

« Je n’aurai jamais pensé qu’un baiser pouvait rendre aussi colérique. »

Le Mangemort la regardait vraiment de façon étrange, comme s’il ne parvenait à comprendre le préfet qui était en face d’elle. Capter sa même longueur d’onde ne devait pas être si simple que ça. Eva ajouta, fièrement, qu’elle lui permettait de le reconnaître, et ce qu’il fit. Elle riait, puis s’approcha doucement de lui. Au début craintif, il recula de deux pas. Mais il n’eut pas le temps d’en faire un de plus car elle se trouvait déjà coller à lui. Complètement pétrifié, il ne pouvait que regarder ses yeux noisette. Et là commençait un nouveau baiser, plus long et plus langoureux que le précédent. Eva ne savait pas elle-même ce qu’il lui prenait, mais dans tous les cas, cela déstabilisait au plus haut point son adversaire. Si bien qu’il finit par poser timidement les mains sur les hanches de l’élève. A ce moment précis, Eva écarquilla les yeux et planta, sans la moindre délicatesse, sans baguette dans le ventre du Mangemort, qui fut aussitôt propulsé avec violence contre un arbre. Il atterrit à plat ventre, et toussa ensuite à plusieurs reprises pour retirer les épines de conifères qui s’étaient logées dans sa bouche.

« Vraiment pitoyable. T’es vraiment sûr que t’es un Mangemort ?
-La ferme !
-Non, mais j’dis ça, j’dis rien hein… Tu me parais juste légèrement ridicule. Comment t’as pu survivre jusque là. Après tout, je ne suis qu’une petite élève de rien du tout, pas vrai ?
-J’ai dit, la ferme !
-Voilà qu’il s’énerve ! Pas très bon pour ta tension tout ça. »

Marmonnant dans sa barbe, le Mangemort se releva et n’attendait pas bien longtemps pour lancer un Endoloris à son adversaire, et Eva n’eut que pour seule idée de contrer avec un Expelliarmus. Les deux sorts fusionnèrent entre les deux Sorciers. Chacun des deux ne stoppèrent pas l’attaque, et le long filet qui jaillissait de leur baguette accumulait comme une énorme sphère de lumière.

« Mais t’es encore plus débile que je le pensais ! Pourquoi t’arrêtes pas l’attaque ?
-Et toi ?
-Si on lâche maintenant, ce truc va exploser, à cause d’un surplus d’énergie.
-On fait quoi alors ?
-On lâche ! »

La boule de lumière faisait un bruit incroyable, comme s’il y avait des coups de tonnerre à répétition, et les deux Sorciers durent crier pour qu’ils puissent s’entendre. Le Mangemort trouvait que son adversaire était complètement écervelée, mais il n’y avait pas d’autres solutions, et finit par approuver. Eva comptait jusqu’à trois, et ils annulèrent tous deux leur sort. Comme l’avait prévu Eva, une explosion énorme se déroula, l’éjectant elle et le Mangemort à plusieurs dizaines de mètres de l’endroit initial du duel. Les arbres aux alentours furent calcinés à une vitesse stupéfiante. L’élève atterrit sur le sol, sonnée. Toussant à plusieurs reprises après avoir inhalé des cendres, elle parvint à s’allonger sur le dos, pour reprendre ses esprits. Mais une douleur horrible apparut soudainement, au niveau de son ventre et de sa cuisse. Elle y appuya sa main dessus, et regarda celle-ci. Elle était entièrement recouverte de sang, et le liquide rouge coulait le long de son bras et alla tâcher sa chemise. Répétant sans cesse des injures, elle tentait de se relever plusieurs fois. Mais sans succès, entre l’épuisement et ses blessures, elle était vaincue. Eva restait alors allongée un instant, et fermait les yeux. L’Ombre venait hanter son rêve, et lui glisser sans cesse dans l’oreille qu’elle aurait du le tuer, qu’elle avait des dizaines d’occasions pour le faire. Mais dans ce rêve, Eva n’arrivait plus à parler. Mais l’Ombre continuait. La chaleur émise par l’explosion semblait disparaître pour laisser place à un froid hivernal, qu’Eva ne connaissait que trop bien. Des larmes coulaient le long de ses joues.

Cet instant durait plusieurs heures avant qu’elle ne se réveille, et ait les idées bien à leur place dans sa tête. Il n’y avait plus de flammes, juste quelques nuages de fumée, et le sol tapis d’une nappe brûlée et noire, s’étendant sur de nombreux mètres. Prenant son courage à deux mains, Eva se relevait avec une main, l’autre recouvrant sa plaie sur son ventre. Elle s’appuya sur un arbre, et commençait à marcher. Ne sachant pas trop où aller, elle savait juste que c’était par cette direction qu’elle était venue. Quoi qu’il en soit, elle allait de toute façon aboutir à quelque chose. L’élève avait perdu toute notion d’heure. Elle arrivait enfin dans le parc de l’école.

Mais, à sa grande surprise, il y avait du mouvement un peu plus loin. Eva ne voyait que des silhouettes, dont une qui était loin d’être humaine. Une créature immense, et qui semblait très laide. L’élève continua à marcher, lentement, jusqu’à entendre un dernier cri d’agonie de la bête. Décidant de faire un détour, une voix familière l’interpella soudainement. Elle était dans le pétrin, c’était Michael. Elle leva les yeux au ciel, puis décida de se retourner, avant de voir le visage de son ami totalement alarmé.

« Mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Tu vas bien ? »

Pendant qu’il lui parlait il dégagea la main de la blessure, Eva lui répétait qu’elle allait bien, que ce n’était que des égratignures.

« Ce n’est pas rien ça, Eva, il faut que je t’emmène à l’infirmerie, viens.
-Non, surtout pas. J’te jure, ça va aller, Michael. Faut juste désinfecter, et ce sera parfait.
-Eva, tu saignes encore, tu es couverte de brûlures et de saleté, alors ne me dis pas que tu vas bien. Que s’est-il passé ?
-Michael, écoute, je…
-Non, Eva. Ca ne marche pas avec moi, ça. Dis-moi ce qu’il s’est passé. Et puis, qu’est-ce que tu fais dehors en pleine nuit ? Ne t’ai-je pas assez prévenu pour ça, dans dangers actuels ?
-Si…
-Tout à l’heure, il y avait un monstre qui s’était approché de l’école Eva. Deux de mes collègues y sont passés pour tous vous protéger. »

Le jeune homme était bouleversé et épuisé par cette attaque. Mettant la main devant la bouche, il semblait perdu, et avait l’impression de perdre le contrôle de la situation, et celui d’Eva, aussi.

« Si jamais elle s’était attaquée à toi, hein ? Si jamais tu étais seule, dans la forêt, face à lui, qu’est-ce que je suis censé faire moi ?
-Je suis désolée…
-J’ai fait une promesse Eva. J’ai promis à Shawn de te protéger, mais tu ne fais rien qui m’aide.
-Je sais me défendre, je ne suis plus une gamine. Je pense que j’en ai déjà assez vu pour faire face à tous ces trucs.
-Je le sais bien, mais… Eva, je t’en conjure, ne me fais plus jamais ça. Si tu veux qu’on tue ensemble cette Ombre, il faut que tu arrêtes tout ça. »

Parler de Shawn fit pincer le cœur d’Eva, qui baissait la tête, attristée de savoir qu’elle n’arrivait toujours pas à passer le cap. Michael le constata immédiatement, puis la prit délicatement dans ses bras.

« Si Shawn m’a demandé de te protéger, c’est qu’il devait tenir énormément à toi. Je ne voyais peut-être pas trop souvent mon cousin, mais je sais qu’il lui en faut beaucoup pour s’attacher aux personnes, et qu’il ferait tout son possible pour que celles-ci aient une vie paisible. »

Les larmes montèrent, et dégoulinèrent une nouvelle fois, pour Shawn. Eva tenait fort dans ses poings la chemise de Michael, alors que lui, la berçait, et tentait de l’apaiser en glissant quelques phrases dans son oreille. Une fois calmée, il l’emmena à l’infirmerie pour panser ses blessures, et trouva une nouvelle excuse auprès des professeurs pour ne pas tout dévoiler. Au final, Michael ignorait ce qu’il s’était passé dans la Forêt Interdite, avec Eva, mais elle n’allait pas trop tarder pour lui raconter vaguement ce qu’il s’était passé.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeDim 17 Oct - 13:52

Chapitre 19

Avis de Recherche


« Tiens, Silva, tu as du courrier pour moi ? »

La chouette se tenait fièrement autour de la table de la Grande Salle, entourée d’Eva, Jill et Sue. Elles étaient en train de parler de la pluie et du beau temps, à leurs heures perdues. Depuis le combat contre le Mangemort, étrangement, la Préfète se sentait mieux. C’était comme si on l’avait réveillé d’un sommeil profond. Ses amis en firent même la réflexion, et la trouvaient plus sûre d’elle. Ce changement radical permettait même à son équipe de Quidditch d’être premier sur la liste. La voilà en sixième année, à quelques jours de la soirée d’Halloween. Comme chaque jour, sa chouette lui apportait la Gazette du Sorcier, mais il y avait une lettre en plus. Une convocation venant du bureau des Aurors. Jill ne se gênait pas pour prendre le journal et lire les gros titres. Sue interrogeait du regard Eva, qui elle, contemplait la lettre avec perplexité. Elle se décida à l’ouvrir, et commençait à lire. Elle soupirait.

« Mauvaise nouvelle, ou aucune motivation ? » dit Sue, avec un air moqueur.
Haussant le sourcil, son amie répondit.
« Un peu des deux, je serai pas là demain après-midi. Interrogée par Will Crow, le Chef des Aurors en personne.
-Vous êtes toujours en froid, hein ?
-Ca va faire un peu moins de trois ans qu’on ne s’est plus vu. Je ne donne pas de nouvelles, il n’en donne pas. Certainement trop occupé avec ces histoires louches qui traînent en ce moment.
-C’est vrai qu’y’a une ambiance bizarre depuis la mort du Mage, constata Sue, vous trouvez pas ? J’veux dire… c’est censé être calme, utopique en gros, mais pourtant, on n’est pas tranquille quand on est seul dehors.
-Le Ministère aime tellement nous dissimuler les choses « pour nous protéger et éviter la panique totale » ,ironisa Jill, tout en lisant un article du journal.

Eva rit bouche fermée, et se souvenait soudain qu’elle avait organisé un entraînement le lendemain. Manquer ça, pour une convocation, elle pensait que c’était un véritable gâchis. Elle se notait qu’elle devait afficher qu’elle décalait l’heure du rendez-vous. Eva s’excusa auprès de ses amies, et s’en alla au bureau du Pr. Jaivanti. C’était elle qui gérait les sorties et entrées d’élèves, Eva devait donc lui montrer la lettre pour en avoir l’autorisation. La porte était grande ouverte, et la Préfète toqua sur celle-ci pour annoncer sa venue. Mrs. Jaivanti leva la tête, et esquissa un sourire, invitant à son élève à entrer. Elle s’approcha puis tendit la lettre, expliquant la situation. Son professeur la lut minutieusement, et ne put qu’accepter cette requête du Ministère.

« Je suppose que tu sais de quoi il veut parler, Eva. Te sens-tu prête ?
-Apaiser mes blessures sera certainement encore plus long que le nombre d’années qu’il a fallu pour ce genre d’interrogatoire.
-Je comprends ta tristesse et ta colère, mais il faut que ça passe. Et tu verras, un jour, tous tes soucis s’en iront tout seul, et tu vivras sous de meilleurs jours. Will fait ça dans un but purement professionnel. S’il avait le choix, il ne te ferait pas subir cela.
-L’objectivité n’est pas son fort, vous le savez très bien ? »

L’expression d’Eva était neutre et ce fut ainsi qu’elle acheva la conversation. Remerciant son professeur et récupérant la lettre, elle retourna ses talons et quitta la salle. Durant sa marche, Shanta se leva et regarda tristement son élève partir. Elle qui pensait qu’elle irait mieux après ces trois années passées, il n’en était rien.
Le Ministère était bondé, comme à son habitude. Eva faisait partie de cette troupe comptant des centaines de Sorciers, et elle se dirigeait vers l’étage où se trouvait le bureau des Aurors. L’ascenseur étant occupé, elle opta pour les escaliers qu’elle montait avec tranquillité. Elle eut à peine le temps d’engager le couloir qu’une voix masculine l’interpella. L’émotion au bord de ses yeux, elle se retourna pour se précipiter dans les bras de Davis. Voilà trois ans qu’elle ne l’avait plus vu. Ils communiquaient encore par des lettres, ce qui compensait les choses. Mais de le voir fut sa plus grande source de bonheur pour les jours qui suivaient. Il avait toujours ce sourire magnifique, mais il avait les cheveux plus courts qu’auparavant. Eva l’embrassa chaleureusement sur la joue, et l’enlaça une nouvelle fois, répétant encore et encore à quel point elle était heureuse de le voir. Davis ne pouvait s’empêcher de sourire, et même de rire, car le bonheur était partagé.

« Mais qu’est-ce que tu fais là ?, dit-elle, enjouée.
- Travailler en boutique, c’est pas mon truc. J’ai demandé à faire un stage au Ministère, peu m’importait l’endroit, mais je n’aurai jamais mieux espéré que les Aurors. J’aurai dû t’en parler, je suis désolé.
-C’est pas grave, voyons ! Et… et alors ? Ca aboutit à quelque chose ?
-Et bien, je m’entends bien avec plusieurs Aurors, certains me voient très bien parmi eux, mais après, c’est Crow qui est à leur commandement. On verra, si d’un point de vue purement professionnel, j’en suis à la hauteur. »

Eva savait très bien de quoi il voulait parler, elle en avait parlé la veille même avec son professeur. Elle dit à son ami qu’elle était certaine qu’elle ferait un très bon Auror. Elle ne voyait pas de raison à ce qu’on ne l’accepte pas dans ce bureau, c’était le genre de personnes qui aimait travailler, avec sérieux et motivation. Davis la remercia de ses encouragements, et Eva vit derrière lui, Will sortir de son bureau, et la demanda. L’élève s’excusa, et alla rejoindre le Chef des Aurors. A mi-chemin, Davis l’interpella une dernière fois.

« Je suis vraiment heureux, de t’avoir revue. »

Ils s’échangèrent un sourire et Eva entra dans le bureau. Gêné, Will l’invita à s’asseoir. Une fois installés, il lui proposa des chocolats, qu’elle refusa avec politesse. Le jeune homme s’éclaircit la voix, et lui expliqua tout.

« Eva, depuis voilà trois ans, nous tentons de rassembler un maximum d’informations portant sur la nuit où Diana Mortador et ses acolytes ont attaqué l’Armée de Dumbledore. Pour assurer le secret et la sécurité, nous avions donc dit que c’était une soirée organisée par quelques adultes, comme tu le sais. Néanmoins, il me manque un seul témoignage… et c’est le tien.
-Tu tiens vraiment à ce que je raconte tout ?
-Non, non, bien sûr que non. Néanmoins, je voudrais savoir s’il y avait ces Mangemorts là, de présent à la soirée. La moindre personne nous apporterait une aide précieuse. »

Will lui tendit un tas de photographies, qu’Eva faisait défiler devant ses yeux. Des souvenirs douloureux lui revinrent à l’esprit, et le dominant était bien sûr de voir cet homme enflammé, car sa photo figurait entre ses mains. Eva la lui tendit timidement, la photo, disant qu’il était mort, qu’elle l’avait tué. Mais une nouvelle photo évacua cette pensée mortuaire pour faire place à un duel hors du commun. Ses yeux s’écarquillèrent, et se rivèrent vers le nom attribué à ce visage : Jason… »


« On parle de moi ? »
Je levai les yeux de ma lecture et vit mon frère cadet. Il plaisantait tout le temps, c’était un bon vivant. Je soupirais, en riant.
« Non Jason. Ce Jason là, c’est un crétin. Son QI est au négatif, alors que le tien frôle le zéro, c’est quand même considérable, non ? »

Nous nous taquinions à longueur de journée. Il me demanda ce que je lisais, et ma mère parvint à faire un bref résumé de tout ce que j’avais lu et découvert jusqu’ici. Jason prit une pomme et jouait avec, tout en ayant des yeux aussi ronds qu’un ballon, impressionné par ma trouvaille. Il s’installa avec hâte à mes côtés, me pressant à continuer la lecture. Mais avant de reprendre, je bus une gorgée du thé que mon père avait préparé.

« Jason Winterland. Eva tendit la photo à Will, disant que lui, y était. L’Auror prit un air sombre, balançant quelques injures à voix basse. Il lui demanda s’il y avait encore quelqu’un d’autre qu’elle aurait pu reconnaître, mais Eva hochait la tête négativement. Le jeune homme prenait des notes, et l’élève demanda.
« C’est bon ? Je peux m’en aller ? »

Elle se leva, et commencer à refermer sa veste. Will se redressa précipitamment et bloquait la seule issue de la pièce. Eva le regardait alors d’un air offensé.

« Ecoute Eva, j..je sais qu’on ne s’est plus vu depuis longtemps, et j’ai pas eu le temps de donner de nouvelles, on est surbooké ici.
-Pour une affaire qui date de trois ans ? C’est ça, ce que vous appelez être surbooké ? Ou peut-être que c’était juste un prétexte pour me voir ?
- Calme-toi Eva, j’t’en prie, essaie de comprendre.
-T’as jamais été là, Will. Ca, tu crois pouvoir le comprendre ? Pendant l’attaque, lorsque Shawn est parti, quand on a gagné la Coupe, tu n’étais pas là pour rien du tout. Et tu crois pouvoir renouer les liens comme ça, en claquant des doigts ?
-Ce n’était pas ce que je voulais…
-Moi non plus, Will. Moi non plus, je ne voulais tuer ce pauvre type, moi non plus je voulais pas affronter un Mangemort aussi crétin que ses chaussures. Moi non, je voulais pas voir Shawn partir. Mais c’est fait. J’ai changé Will, je ne suis plus celle que tu as connu.
-Je peux toujours te protéger.
-Trop tard, Michael s’en occupe déjà, et il le fait très bien. Je dois y aller maintenant, au revoir, Mr. Crow. »

Will la prit subitement par le bras et colla ses lèvres et siennes. Eva ne tarda pour le repousser, en lui criant dessus.

« Mais t’es complètement malade ! T’as pas encore compris, ça ? C’est Shawn que j’aime, Shawn ! Et personne d’autre ! »

Will s’était rattrapé sur la table de son bureau, au bord des larmes. Eva quitta la pièce en claquant la porte derrière, et ne songea qu’à une seule chose : quitter cet endroit au plus vite et aller se changer les idées en jouant au Quidditch. Son amitié entre elle et Will n’était plus une simple parenthèse.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeDim 17 Oct - 21:41

Chapitre 20

Renaissance


La suite de cette sixième année se poursuivit sans problème, même s’il y avait toujours l’Ombre qui apparaissait et disparaissait, Eva avait pris l’habitude de sa présence. Elle n’hésitait plus à l’insulter ou à tenter de la contrarier, les injures allaient à tout va sans la moindre gêne. Comme elle se l’était promis, l’équipe de Serdaigle triomphait depuis qu’elle a été promue Capitaine et ses notes avaient déjà bien remontées depuis les jours qui suivaient l’attaque qu’elle avait vécu. On pouvait même dire qu’Eva se retrouvait peu à peu, bien qu’elle fût un peu trop mature pour son âge. Mrs. Jaivanti l’avait bien remarquée, et était heureuse de voir que son élève avait passé le cap, enfin. Will, de son côté, écrivant autant de lettres qu’il pouvait pour implorer son pardon à Eva. Celle-ci ne daigna pas répondre, encore trop énervée vis-à-vis du baiser. Au bout de la septième année, vinrent les examens finals. La majorité des élèves de son année l’eurent haut la main, chacun ayant déjà prévu ce qu’il comptait faire ensuite. Michael avait proposé à Eva de travailler au Ministère, même si elle n’appréciait pas celui-ci, autant dans sa manière de fonctionner que dans ses manières d’agir.

Mais n’ayant pas d’autres idées, elle accepta sa proposition, mais elle ne s’attendait pas à grimper les échelons aussi vite. De moins, elle ne l’avait jamais fait, elle se trouvait sur le podium dès le début, sans n’avoir rien demandé. Durant cette période, le Ministère était en plein remaniement, le tout dirigé sous la baguette de Michael, qui n’eut que pour seule idée de mettre Eva au titre de Ministre des Commerces. Son prédécesseur prenait la retraite, mais se proposa pour l’assister pendant quelques mois. Eva était contre ce poste au départ, et n’y voyait aucun intérêt, mais Michael insistait beaucoup, et lui promit que ce ne serait que provisoire. Elle finit par céder, et accepta le poste.

Huit mois après ses examens, Alex, le frère d’Eva, organisait une sortie avec ses deux sœurs, à Londres. Cela faisait beaucoup temps qu’ils n’avaient plus rien fait ensemble, et pour une fois, ils en avaient l’occasion. Alex au volant, il discutait avec Eva, alors que Cassie jouait tranquillement à l’arrière avec ses poupées. Ils rigolaient bien ensemble. La voiture s’arrêta à un carrefour, et le feu ne tardait pas à passer au vert. En plein milieu de la route, la voiture s’arrêta subitement, sans raison technique valable. Alex tentait à plusieurs reprises de la redémarrer, mais sans succès. Eva regardait à travers la fenêtre du côté conducteur, et la pupille ses yeux se rétracta. Un camion arrivait à folle allure, ne semblant pas vouloir s’arrêter. Eva appelait son frère à plusieurs reprises, alarmée, et Alex finit par lui ordonner de sortir de la voiture. La chose la plus simple qu’est de se détacher était ce qu’il y avait de plus difficile. Alex lui dit de prendre Cassie, qu’il se débrouillera, mais elle eut à peine le temps d’ouvrir sa portière que le camion fracassa la voiture. Eva en fut éjectée par la puissance de choc atterrit au milieu de la route. Le temps paraissait se figer. Des dizaines de klaxons retentissaient dans l’avenue, et des piétons s’arrêtèrent, pour regarder le désastre. La jeune femme se releva, et regarda la voiture où elle était encore installée il y a encore quelques secondes. Ses yeux s’humidifièrent et elle se précipita sur le véhicule détruit. Eva tentait de dégager les bouts de ferraille pour tenter de sauver son frère et sa sœur. Tous deux étaient maculés de sang, inconscient. Leur peau avait blanchi. La jeune femme dégaina alors sa baguette, mais celle-ci se fissura en deux dans ses mains. Elle cria, se sentant incapable de faire quoi que ce soit. Soudain, des bras la retinrent en l’enlaçant, c’était quelqu’un qu’elle connaissait, car il répétait sans cesse son prénom et disait qu’il fallait se calmer.

D’autres voix criaient d’appeler les pompiers, et une ambulance. Quelques personnes dégainèrent le portable, tapant avec difficulté les numéros sur leur clavier. Will la tenait aussi bien que possible, alors qu’elle. Eva finit par se défaire de ses étreintes, bouleversée. Elle lui criait.

« Laisse-moi ! Laisse-moi tranquille ! »

Un autre homme, plus âgé, et Moldu, intervint, éloignant Will d’Eva. Il obligea à Will de partir, et c’est ce qu’il fit immédiatement. Il était médecin, et aida la jeune femme à s’asseoir par terre. Les secours ne tardèrent pas, et la situation fut rapidement prise en main. Perdue une nouvelle fois, les bruits n’étaient plus que de vagues échos, la lumière des gyrophares, que de simples lueurs dans un océan de ténèbres. Tout ce qu’elle voyait, c’était les corps inanimés d’Alex et de Cassie qui étaient en train d’être enveloppés d’un large sac noir. Après, il n’y avait plus rien.


Deux semaines plus tard. Eva était toute seule à la maison. Après une dispute avec ses parents, elle décida de rester en Angleterre, alors que Ric et Ann préférait partager leur tristesse avec le reste de la famille en Irlande. Alors que tout commencer à aller bien, voilà qu’elle retournait six pieds sous terre, seule. Assise au milieu de sa chambre, elle déversait des larmes sans cesse, se rejetant la faute de l’accident. Elle était la seule survivante, qui ne survivait par les remords qui la rongeaient à petit feu. Il faisait nuit, le ciel surplombé de nuages. Un orage s’annonçait, mais elle s’en fichait. Tout ce qu’elle voulait, c’était rester seule. Mais ce moment ne dura pas, car l’Ombre se manifesta dès qu’elle en eut l’occasion.

« Tout le monde meurt autour de toi… Je te l’avais dit…Je t’avais prévenu.
-La ferme ! Fous moi la paix !
-Dois-je me taire, même si j’ai une partie de ta mémoire logée en moi ?
-Raconte pas n’importe quoi.
-Ce court moment de ta vie, ne doit être qu’une illusion pour toi. Tu étais si jeune, si naïve, et pourtant prédestinée à faire de grande chose. »

Eva regardait l’Ombre avec interrogation. Elle essuya les larmes avec la paume de sa main, et se releva. Prise d’un soudain vertige, des images lui apparurent en tête. Parmi elles, le visage du Mage qui avait terrifié durant des siècles le monde entier. Une fois toutes ces scènes visualisées, Eva déchaîna sa colère.

« Tu es un menteur, depuis le début, tu racontes n’importe quoi !

-Pourquoi mentirais-je sur ce sujet ? Il est notre aîné, nous sommes le fruit de sa mort, il nous a ouvert les portes et nous pouvons enfin profiter de la liberté. Il t’a choisi, Eva, tu es son héritière.
-J’ai dit la ferme.
-Tu ne peux nier ton destin. Tu n’as pas le choix. »

Eva dégaina sa nouvelle baguette, composée d’un cheveu de Vélane, de son arrière grand-mère. Elle cria, encore plus fort qu’auparavant.
« LA FERME ! … Avada Kedavra ! »

Des éclairs verts jaillirent de sa baguette et enveloppèrent l’Ombre, qui fut éjectée à travers la fenêtre de sa chambre. Eva ne pensait même pas au fait qu’elle venait de dire un des Sortilèges Impardonnables, cela lui paraissait même… normal. Une haine naissante et grandissante l’envahissait, une colère déchaînée que l’on ne pouvait arrêter brûlait ses veines d’une telle rage, une telle envie de se venger. Reprochant la mort de chacun, accusant l’absence d’autre, elle devenait quelqu’un d’autre. Le visage neutre, la peau plus pâle que jamais. Tous les sentiments qu’elle refoulait la rendaient de plus en plus puissante. Les objets qui décoraient sa chambre se mirent à léviter, et à tournoyer à folle allure autour d’elle. Les meubles se décomposaient, les autres fenêtres se brisaient, les miroirs se scindaient. Ses cheveux d’ébène s’envolèrent. Elle crut entendre des rires. Des rires satisfaits venant d’un seul et même homme. Ses yeux noisette changèrent lentement de couleur, tournant vers un bleu encore plus profond que les océans, qui dissimulait dans ses eaux des secrets qui y resteront à jamais. L’Eva que tout le monde connaissait était morte. Vint alors le temps du règne d’un nouveau Mage Noir, digne héritière de celui qui vécut pendant près de quatre siècles.

Parce qu’il y avait une chose que Shawn et Michael ignoraient… c’est qu’il fallait protéger Eva d’elle-même.

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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeJeu 21 Oct - 21:04

Chapitre 21

Dean Winthrow-Sullivan


Je m’arrêtais de lire, car cette dernière phrase représentait les derniers mots écrits par l’auteur. La typographie était dégradée à la fin, comme s’il voulait en finir vite. Le « e » de même se terminait par un long fil d’encre tremblotait suivi d’une énorme tâche d’encre noir.

« Au moins, on sait le pourquoi du comment maintenant » s’exclama Jason.

Je regardais, désolée, cette dernière page tâchée, avant de refermer avec délicatesse le livre. Personnellement, je n’étais pas satisfaite. Peut-être qu’une partie du mystère était là dedans, mais on me poussait à connaître la suite, qui me semblait être encore plus bouleversante que son ascension vers le monde des ténèbres. J’eus une soudaine illumination, qu’on ne tarda pas à remarquer.

« Le Chemin de Traverse !
-Quoi ?
-Mais oui, mais oui, Liam ! Là-bas, on va forcément trouver des trucs !
-On ?
-Rooh ! Laisse-moi terminer. Après Poudlard, c’était certainement le deuxième endroit le plus fréquenté du Monde des Sorciers, il y aura forcément un indice !
-Maggy, je suis d’accord, c’est super intéressant comme truc… mais tu sais où c’est ?
-Ca c’est la preuve que tu n’étais pas là depuis le début, mon pauvre Jason. On pouvait y accéder à partir du Chaudron Baveur…
-Et tu sais où c’est peut-être ?
-Vous arrêtez de me couper la parole, oui ? »

Toute ma famille me regardait, incrédule. Je les remerciais de leur silence, et continua mon récit.

« Travailler à la bibliothèque, dans certaines situations, ça aide. Je peux toujours accéder aux archives, et aux articles de journal, je trouverais forcément une adresse !
-Tout ceci est judicieusement pensé, mais… le coup des briques qu’il faut taper, t’y as réfléchi, frangine ?
-Heu, je ferai toutes les combinaisons possibles.
-Ca va te prendre des mois, Maggy !
-Tant pis, je prendrai des congés prolongés. Arrêt maladie, le big boss n’y verra que du feu !
-Tu délires !
-Ou peut-être qu’au moment où je serai là, j’aurai une nouvelle illumination et ça s’ouvrira tout seul.
-Et on t’appellera Ali Baba, le deuxième du nom ? »

Je tirai la langue à mon frère, et il répondit avec grand plaisir, sans gêne. D’un sourire rêveur, on avait l’impression qu’il avait pris quelques railles de coke avant de débarquer, mais non, c’était son état normal. Enfin moins normal que d’habitude, mais on n’était pas loin du quotidien.

« Je suis prêt à parier que t’y arriveras pas avant Noël.
-Et tu veux parier quoi ?
-Sept paquets de kick…Kinder Country, pardon.
-Ca marche! »

Je serrai une poignée ferme à mon frère, déterminée comme jamais. A la suite de ce pari dont l’enjeu pouvait sembler ridicule, je me hâtais pour appeler à la bibliothèque et demander congé. Depuis que j’avais été recrutée, je n’avais jamais été absente, pour quelque raison que ce soit. Mon patron n’hésita pas une seconde, et m’accorda deux semaines. Pour un début, cela me suffit, et je regardais avec fierté mon frère. Lui aussi, était sûre de gagner de son côté. Le reste de ma famille ne préférait pas s’en mêler, même si mon père était de mon côté, au fond de lui.

Dès le lendemain, je commençais mes recherches quant à ce Chaudron Braveur. Ce n’était pas évident de trouver des journaux le citant, ou une quelconque adresse. Des papiers qui dataient d’un siècle, il n’y en avait plus énormément, la majeure partie ayant été scanné et mis sous format numérique. Je passais des heures devant des écrans d’ordinateur, à vois défiler des pages et des pages d’annuaires. Jusqu’à ce que je tombe sur un article annonçant qu’un ancien bar avait été rénové, il y a une cinquantaine. Il y avait même eu une mise aux enchères des meubles et des pancartes, où étaient marquées dessus « Le Chaudron Baveur ». Je notais rapidement l’adresse sur un morceau de papier, et me dépêchait pour me rendre à l’endroit. Et cet endroit était bien à sa place, sauf que le bar se nommait désormais « le Nouveau Chaudron ». Il ne s’était pas vraiment cassé la tête pour renommer. Et puis, quel manque d’originalité franchement. Même moi j’aurai pu trouver mieux.

J’entrais alors dans le bar. Majorité masculine à fumer et à boire une bière qui ne venait pas de chez nous –encore heureux-. Les rires étaient au rendez-vous, les nez rouges et les paroles démesurées aussi. Soudain, un homme ne se gênait pas pour déposer avec franchise sa main sur mes fesses. Je n’eus que pour seul réflexe de –comme le dit si bien Reese- lui en coller une belle droite. Si bien que les messieurs qui l’accompagnaient se moquaient bien de lui. Je le traitai de tous les noms et demandai ensuite la direction des toilettes au barman. En passant, celui-ci était tout à fait charmant, mais comme aurait dit ma mère, trop bien pour moi. Je vous assure, je n’avais aucune envie pressante, mais c’était un prétexte pour me diriger vers le fond du bar. J’ouvrais toutes les portes qui se montraient à moi, et je parvins enfin dans une pièce étroite couverte de mur en briques. J’étais tellement excitée, à l’idée de retrouver un nouvel endroit. Mais encore fallait-il trouver quelles briques évoquaient l’auteur dans son ouvrage. J’entendis soudain du bruit derrière, et me hâtait pour me cacher dans un coin de la pièce, recouverte d’un vieux drap qui se trouvaient là.

C’était le barman qui était là. Je pensais qu’il venait chercher quelques bouteilles, ou amuse-bouche, mais non, il restait planté au milieu de la pièce, à fixer le mur que j’observais quelques secondes plus tôt. Il sortit ensuite de son veston, un long bâton de bois, soigneusement sculpté, je me demandais de quoi il pouvait s’agir. Avec l’extrémité de son objet, il tapotait quelques briques qui entouraient un trou dans le mur. Du moins, le béton était toujours là, mais nous avions l’impression qu’il manquait juste quelques briques à cet endroit là. Il y eut ensuite un grondement sourd, j’avais l’impression que la terre allait s’effondrer sous mes pieds. Je fixai le mur, dont ses composants se déplaçaient harmonieusement. Les briques pivotaient sur elle-même, et se déplaçaient, de sorte à dégager le centre du mur. Quelques secondes passaient et j’avais devant une arcade qui s’ouvrait sur une longue rue sombre. Depuis que je m’étais cachée, je tentais de me retenir d’éternuer car le drap que j’avais sur moi éjectait de nombreuses particules de poussière. Le barman entra pénétra dans la rue.
J’attendais quelques instants, avant de me découvrir et de suivre le même chemin. Je me dépêchais de traverser l’arcade et de me cacher derrière la première chose que j’apercevais. Malheureusement pour moi, ce fut un lampadaire. Je me sentais vraiment ridicule, et j’étais persuadée qu’il avait ressenti ma présence. Je me traitais de tous les noms alors que le jeune homme se tournait vers moi.

« Pas très malin, pour quelqu’un de votre genre. Vous n’avez rien à faire ici. »

Il me regardait bêtement, alors je faisais pareil. J’avais là l’occasion de montrer que j’étais un peu plus douée qu’il n’y paraissait aux premiers abords.

« J’ai, au moins, autant de raisons que vous d’être ici, mon cher, si si si ! »

Haussant un sourcil, il me demanda, de manière très sache.

« Votre nom ?
-Et le vôtre ? »

Non, mais je n’allais pas me laisser marcher sur les pieds. Si Reese me voyait, il serait fier de moi. Après un enseignement acharné et intense, j’arrivais à remballer certaines personnes. Excusez-moi, je n’utilise plus vraiment de langage correct. A croire qu’écrire tout ceci me rajeunit ! Revenons à nos moutons. Le barman pointa son morceau de bois sur moi, et je comprenais enfin de quoi il s’agissait.

« Tout de suite les hostilités, t’es vraiment pas cool !
-Ton nom ?
-Certainement aussi sorcier que toi si j’avais un machin pareil comme tu as dans la main, alors on se calme, et on parle. Je suis pour la diplomatie, en particulier pour les négociations musclées, mais là je veux bien le pourparler.
-Le quoi ?
-Quel inculte ! » dis-je, exaspéré.

Je lui expliquais que c’était les Français qui avaient inventé tout ce qui s’en suivait, mais il ne paraissait guère passionné. Vu que je continuais à parler, il comprit que je faisais tout pour qu’il lâche en premier. Il m’interrompit, en disant « OK » en crescendo.

« Dean. Dean Winthrow Sullivan. Ca te cause ?
-Pas du tout.
-Si je te dis Jaivanti en plus ? »

J’écarquillais les yeux. Ce nom résonnait dans mes oreilles, et la première chose que je fis était rire. Je ne savais pas pourquoi, mais j’en avais besoin. Comme si c’était un signe que nos chemins se croisent. Encore heureux, parce que c’est lui que j’ai épousé quelques années plus tard. Il y avait un autre descendant de sorciers en face de moi. Je me sentais moins seule au monde, comme si des centaines de portes et d’opportunités s’ouvraient à moi.

« Alors ça, c’est complètement fou !
-En fait, je t’ai dit ce nom de famille, j’aurai parié que tu ne le connaissais pas.
-On dirait pas, mais je suis une brillante bibliothécaire !
-Oui, oui, j’te crois… Mais toi, tu t’appelles comment ? Comme ça, les présentations sont faites.
-Margaret. Enfin Maggy, Maggy Weasley »

Un petit sourire décorait progressivement son visage, et avoua qu’il s’agissait d’un sacré hasard. Il me demanda ensuite d’où je connaissais le nom de famille Jaivanti. Je trouvais que c’était une personne de confiance, donc je lui avouais tout.

« Il faut que tu me files la clé ! Faut absolument que j’aille voir ça !
-Il faut ?
-Ecoute… Heum… En échange de la clé, je te laisse faire ce que tu veux ici !
-Tu veux marchander ?
-On l’a déjà fait.
-Hein ?
-Ben… tu y es déjà, donc …
-OK, tu gagnes un point. C’est d’accord, mais à condition qu’on se raconte mutuellement tout ce qu’on a trouvé ! »

Pour conclure notre petit marché, nous nous serrâmes la main, et Dean me fit rapidement visiter les lieux en m’indiquant les endroits essentiels, puis il dut s’en aller pour reprendre son service. Je le regardai partir avant d’observer vraiment cet endroit. Le grimoire le décrivait comme un lieu vivant, coloré, j’avais devant moi l’inverse. Délabré, lugubre, l’ambiance me rappelait étrangement Poudlard, sauf qu’il n’y avait pas de cadavres ici. Il y avait encore des produits dans les vitrines, personne ne semblait avoir pris le temps de tout débarrasser. Comme s’ils avaient fui, après avoir appris une nouvelle qui les avait pris au dépourvu. Un quartier commerçant vieux d’un siècle, sans que personne n’y ai jamais mis les pieds, ça faisait peur. J’étais en même temps très excitée, mais je n’avais pas confiance en cet endroit. La curiosité prenait quand même le dessus et je visitais la rue. J’espérais trouver la suite de la Saya ici, ou du moins, un fragment, n’importe lequel. J’arrivais devant une librairie, et je ne trouvais pas le moyen de résister pour ne pas y entrer. Il y avait deux étages, et chaque mur était recouvert d’étagères remplies de livres. Il y avait même, dans le petit hall, des tables rondes où l’on exposait les derniers ouvrages. J’en pris un, et dégagea la poussière avec ma main. C’était un livre d’enseignement de la magie, les sorts de base. Je souris, très émue par ce moment. Je déposais précautionneusement le livre à sa place initiale, et je continuai ma visite. J’arrivais au niveau du comptoir, où se trouvait la caisse. J’eus soudainement comme un malaise, des vertiges à répétition. Ensuite, deux flashs m’éblouirent et j’eus l’impression de me retrouver autre part, mais non, j’étais toujours dans la librairie. Sauf qu’il y avait du monde autour de moi, tous tenant un bouquin en main, qu’ils s’apprêtaient à acheter. La librairie était chaleureuse, rien qu’avec le décor. Un parquet d’un brun vif fraîchement verni, orné d’un tapis rouge brodé d’or. La caisse enregistreuse ne cessait de faire ses bruitages en avalant toutes les minutes quelques pièces de monnaie.
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeSam 23 Oct - 20:21

Chapitre 22

Histoire de Ministres


Je restai focalisée sur cette caisse, et il y eut un nouveau flash, me montrant ensuite une scène désastreuse. Des gens fuyaient, courant dans tous les sens. Des colonnes de flammes apparaissaient de temps à autre. Je restai figée, de peur de me faire repérer. Un homme vêtu de noir, s’arrêta au milieu de la route, au niveau de l’entrée de la librairie. Mon cœur de ne fit qu’un bond, puis il me semblait qu’il s’arrêtait de battre. Il pivota sa tête en ma direction, avec un regard sombre, démoniaque. Mais il paraissait amusé, comme si apeurer et blesser des gens était jouissif. D’un pas déterminé, il pénétra dans la libraire, et pointa sa baguette sur moi. Il dit alors.

« Tu n’as donc toujours pas fait ton choix, Winthrow ? Pourtant, elle a bien été claire. »

Je me retournais et vit avec stupéfaction un autre homme, plus âgé que le Mangemort, avec des yeux d’un bleu ciel, mais à l’allure négligé, ce qui faisait, en soit, son charme. Il était paniqué, mais rétorqua d’un ton assuré.
« Vous n’arriverez jamais à vos fins, pas tant que nous aurons encore le moyen de riposter. Elle n’est pas ce que tu crois, ce n’est qu’une créature qui la possède, Winterland. »

Je voyais enfin le visage de Jason Winterland. Une mâchoire assez carré. C’était un homme, mais il avait encore quelques allures de gamin, ou plutôt, des traits de stupidité. En fait, je n’arrive pas bien à le décrire. Il faisait peur quand même. Jason me traversa, comme si je n’étais qu’un fantôme. J’en avais l’estomac retourné ensuite, mais je restais rivée sur les deux hommes.

« Eva m’a dit ce que tu cachais en toi. Il faudrait déjà que tu arrives à lutter contre ça avant de te frotter à elle. Parce qu’à côté d’elle, cette chose, ce n’est rien du tout. »

Le dénommé Winthrow tentait de fermer avec discrétion la caisse enregistreuse, mais Jason ne tardait pas à le remarquer.

« Qu’est-ce que tu caches là ? Ouvre-le. »

Winthrow s’apprêtait à rouvrir la caisse, comme on venait de le lui ordonner. Mais, avec une grande subtilité, il dégaina sa propre baguette pour propulser Jason en dehors de la librairie. Et la scène s’atténua, les couleurs chaudes disparurent, et je me retrouvais enfin dans le présent.

Je m’installais sur une chaise, trop secouée pour tenir encore debout. Je ne comprenais pas comment cela avait pu se produire, puis, l’ampoule imaginaire qui flottait au dessus de ma tête s’illumina soudainement. Je me levais tellement que je pris quelques temps à retrouver mon équilibre, puis je me précipitai sur la caisse enregistreuse. J’appuyai sur tous les boutons pour tenter de l’ouvrir, sans vraiment faire attention. Je tirai sur un levier, puis le tiroir qui contenait l’argent s’ouvrit. De nombreuses pièces y étaient logées, triées selon leur valeur respective. Mais il y avait un intrus. Un morceau de papier, plié en quatre. J’en conclus que c’était ce que voulait dissimuler le dénommé Winthrow dans ma sorte de vision. Je le dépliai et lus ce qui y était inscrit.

« Si vous connaissez le début, en voici la suite.
174B »

Je me demandais de quoi il pouvait s’agir. Ca pouvait être n’importe quoi, le numéro attribué à une maison, ou encore celui d’un coffre, une référence. Je sortais de la librairie tout en regardant attentivement devant moi. Chaque objet pouvant porter ce numéro, mais il n’y avait rien qui correspondait. A nouveau dans la rue, je décidais de mettre le papier dans la poche de ma veste, et de continuer à m’aventurer. L’avenue menait jusqu’à l’entrée d’un bâtiment immense, qui séparait la rue en deux nouveaux chemins. Dessus, il y avait une pancarte qui portait quelques lettres dorées. Certaines s’étaient en partie décrochées, d’autres avaient disparu. J’entrais dans ce bâtiment, qui donnait sur un grand hall. Chacun de mes pas résonnait. Soudain, une des dalles se brisa sous mes pas. J’eus à peine le temps de réaliser qu’il fallait commencer s’inquiéter que le sol s’effondra.

Je ne savais pas à quelle heure je me réveillais, mais j’avais du me prendre un sacré coup sur la tête. Je me trouvais dans les sous-sols, qui n’en avaient pas du tout l’air. C’était semblable à des mines, des grottes profondément creusé, tout en ayant une architecture, que j’aurais dit, civilisée. L’ai était humide, et il faisait sombre. Je ne trouvais aucun moyen d’éclairage, mais mes yeux finirent pas s’y habituer. Je gardais néanmoins comme point de repère le mur, que je ne cessais de toucher. Mes doigts frôlèrent alors une surface plus lisse, et je regardais de quoi il s’agissait. Reculant de quelques pas, je devinais qu’il s’agissait d’une porte, fermement scellée par je ne savais quel moyen. J’aperçus des lettres et des chiffres gravés. 12B. J’ouvrais une nouvelle fois le papier précédemment trouvé, et je remarquais que l’unique lettre correspondait. Peut-être que ce Winthrow cherchait à indiquer l’une de ces portes. Trop impatiente, je pressais le pas, en alternant mon regard sur chaque haut de porte qui se présentait devant moi. Je me trouvais au niveau de la 170ème porte lorsque j’étais prise de nouveau de ce malaise, identique à celui que j’avais eu à la librairie. Je me retrouvais à nouveau dans l’une de ces visions. Winthrow était de nouveau là, juste devant la porte 174B. Il était en train de refermer la porte. Un homme inconnu passait juste à côté de moi.

« Qu’est-ce que tu fais, Andrew ?
-Une faveur que l’on m’a demandée.
-Dépêche-toi, des Mangemorts sont en train d’attaquer, grouille toi ! »

Andrew fermait la porte, puis fit quelques gestes avec sa baguette. Des boucles, des cercles, que des formes souples et gracieuses. L’illusion s’assoupit doucement, l’endroit redevenant sombre. Me précipitant sur la porte, je tentais de l’ouvrir par tous les moyens. Avec la force que j’avais, il était fort probable que j’y parvienne. Puis je me souvenais de tous ces gestes qu’Andrew avait faits. Sauf que lui, il avait une baguette. Je tentais le tout pour le tout en faisant les mêmes symboles avec mon index. Mais je le faisais en m’attendant que rien ne se passe. A ma grande surprise, tout un mécanisme se déclencha, et la porte s’ouvrit toute seule. Il y avait une espère de meurtrière creusée dans le mur opposé, créant un faisceau de lumière éclairant uniquement un pupitre, sur lequel reposait un autre livre. Le sourire aux lèvres, j’entrai et me dirigeai vers l’ouvrage en question pour l’ouvrir. Le grimoire que j’avais trouvé à la bibliothèque renfermait des textes écrits avec une certaine rapidité, bien que ce fusse soigné. Mais ici, l’auteur avait certainement pris beaucoup plus de temps à le rédiger. Sa propreté et la grâce avec lesquelles il a été écrit était incroyable. Je m’installais par terre, muni de ce nouveau livre, trop impatiente de connaître la suite. Eclairée par l’unique source de lumière de la pièce, je commençais ma lecture, bien trop égoïste de prendre le temps de revenir chez moi pour partager la suite de l’histoire.

« Toute histoire a un début, une suite et une fin. Pour celle-ci, le commencement n’est que secondaire, hâtons-nous donc à se rappeler de la suite.

Cela faisait près d’un an qu’Eva occupait son poste de Ministre. Malgré le second visage qu’elle parvenait à dissimuler parfaitement, elle acceptait à cœur joie l’aide de son prédécesseur, qui, au bout de cette année riche en apprentissage, légua à temps plein le rôle de Ministère à la jeune femme. Il trouvait qu’elle savait tout ce qu’il fallait savoir, et qu’elle parviendrait très bien à se débrouiller toute seule pour les quelques années à venir. Cette nouvelle fit la une de tous les journaux sorciers, et pour marquer le coup, on proposa à la jeune femme une interview exclusive au Chemin de Traverse, pour qu’elle dévoile ses projets professionnels. La jeune Ministre accepta sans hésiter. Elle se rendait compte à quel point cette couverture était parfaite. Etant donné qu’elle était Ministre, elle avait accès à la majorité des dossiers du Ministère, sans avoir forcément des personnes qui vous espionnent.

Elle profita d’ailleurs de cette opportunité deux semaines après avoir pris les pleins pouvoirs de son métier. Après avoir signé toute la paperasse nécessaire, elle se rendit dans la salle où se trouvait tous les dossiers nécessaires, que ce soit en cours ou terminés. Bien sûr, les chemises contenant des informations confidentielles n’étaient accessibles que par certaines personnes. Eva en faisait partie. Elle était intéressée par les Mangemorts, en particulier ce cher Jason Winterland, et leur chef provisoire, Anna Landheart. La Ministre estimait que si le Mage l’avait choisie en tant qu’héritière, elle avait le droit à l’autorité sur les Mangemorts. Arrivant devant l’étagère correspondant, elle récupérait toutes les chemises qui l’intéressaient.

« Puis-je savoir pourquoi une jeune Ministre du Commerce se procure des dossiers confidentiels portant sur des Mangemorts. »
Prise sur le fait, Eva regardait d’où provenait cette voix. Elle esquissa un sourire, et rétorqua.
« Puis-je savoir pourquoi mon cher collègue guette ce que je suis en train de faire ?
-Je trouvais cela plutôt curieux. Dans vos fonctions, je ne vois pas beaucoup de rapports entre nos ennemis et nos boutiques.
-Qui sait… il y en a peut-être bien plus que vous ne le pensez.
-Pourquoi vous faut-il ces dossiers, Miss McKilyan ? »

Agacée, elle prit un air outré, et répondit avec toute franchise.

« Vos questions m’agacent, Mr. Winthrow, maintenant, si vous me le permettez, j’ai du travail. »

Andrew n’eut ensuite que pour seul réflexe de prendre sa baguette en main et viser sa collègue. Eva le regardait d’un air interrogatif, mais restait impassible. Un rictus au coin des lèvres, elle dit.

« Ne jouez pas à ça avec moi, ça pourrait mal finir. »

Il parut hésiter, aux premiers abords, mais lança un premier sort qu’elle put stopper in extremis. Tenant fermement ses dossiers en main. Le Ministre la fixait continuellement, tentant de percer ce mur de glace, mais il n’y parvenait pas. Après plusieurs essais, ils décidaient de passer à l’offensive, en faisant valser des sorts à foison. Des feuilles ne tardaient pas à s’envoler, des étagères à s’écrouler. Après une demi-heure de sorts lancés sans arrêt, les deux adversaires s’arrêtèrent, et observèrent la pièce. Plus aucun meuble n’était debout, plus aucun dossier n’était complet, sauf ceux que tenaient en main la jeune Ministre. Celle-ci profita du moment de répits que s’accordait son collègue pour lui lancer un sort qui l’atteignit de plein fouet. Satisfaite, Eva s’approcha de lui, et s’accroupit à ses côtés.

« C’est plutôt louche Andrew, que vous ayez compris si rapidement, il faudra que je me tourne sur la question, quand j’en aurai l’occasion. »

Il était Ministre de la Coopération Magique, il avait donc beaucoup de relations, que ce soit au niveau national ou international. Alors qu’il tentait de lever la tête, elle le stoppa, tenant fermement son cou avec sa main, et plantant légèrement ses ongles rouge sang dans sa peau.

« Tu dis, ne serait-ce qu’un seul mot, et tu te retrouves en enfer en moins de deux. Je n’hésiterai pas Andrew. Un mot, et vous êtes mort, et je me débrouillerai pour que vos dernière minutes vous paraissent de longues heures d’agonie jusqu’à ce que vous lâchiez prise, pensant trouver le repos éternel… ce qui ne sera pas le cas. On se revoit demain, Andrew ? »

Un clin d’œil, et Eva fit un large geste avec sa baguette pour transplaner.



Dernière édition par Eva McKilyan le Sam 1 Jan - 21:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeDim 24 Oct - 15:21

Chapitre 23

Retrouvailles


Vint le jour de cette fameuse interview. Celle-ci se déroulait au centre du Chemin de Traverse. La Ministre ne s’attendait à voir autant de monde venir pour l’occasion, et pensait que cet après-midi n’allait jamais se terminer. Garder un large sourire et un ton enjoué ne faisait plus partie de ses habitudes, depuis bien longtemps. Mais il fallait jouer le jeu, bien qu’Andrew, lui savait tout. Elle ne se posait même pas la question s’il avait pris sa menace au sérieux. S’il était un minimum intelligent, il savait qu’il ne fallait pas en avertir la foule. Déjà que celle-ci soupçonnait déjà quelque chose vis-à-vis des monstres, il ne fallait pas parler aussi de l’apparition d’un nouveau Mage Noir. Surtout pas. Ce serait la panique totale, et le Ministère lui-même perdrait tout contrôle. Même si Michael avait bien repris les choses en main, le nouveau système était encore fragile car sa procédure n’avait pas encore terminé. Bien qu’il ne restait que quelques détails, ceux-ci étaient essentiels. La Ministre du Commerce se dit qu’une visite de courtoisie s’imposait, chez Mr. Winthrow. Elle soupçonnait quelque chose, pensait savoir d’où il avait pu deviner ce qu’elle cachait.

L’interview dura deux bonnes heures. Les personnes partaient, les journalistes prenaient encore quelques photos, et Eva faisait les dernières poignées de main de la journée. Une fois que plus personne ne la regardait, elle se retourna et fixait une ruelle étroite entre deux magasins. Sourire aux lèvres, elle savait qu’il y avait quelqu’un là-bas, et savait même de qui il s’agissait. Elle s’y dirigea rapidement. Une fois dans cette ruelle, elle saisit rapidement le blouson de son acolyte et le plaqua contre le mur. Large sourire aux lèvres, elle dit.

« Ce cher Jason Winterland, tu commençais à me manquer, tu sais !
-Vraiment ? »

Sourire gêné, il paraissait aussi stupide. Il ne savait pas vraiment s’il fallait rire ou pas, car la jeune femme, elle, riait. Il s’y mettait aussi, et Eva redevint sérieuse aussitôt, le cognant brutalement contre le mur.

« Qu’est-ce que tu me veux ? Te connaissant, tu ne te risquerais plus trop de venir seul près de moi, surtout en ces lieux fréquentés.
-Sûr que non, j’le ferai pas sans y être obligé…
-Alors, qu’est-ce que veut cette chère Anna, pour qu’elle envoie ce larbin ?
-Que je te le dise ou pas, tu vas me défoncer de toute façon alors …
-C’est vrai, tu as raison »

Elle sortit sa baguette et la lui planta dans la joue.

« Mais j’en connais une qui ne s’attendra pas à recevoir le Sortilège de la Mort… Comment s’appelle-t-elle déjà ? Ah oui, Shanaa…
-C…que…ah…C…Comment….Non, je suis pas d’accord. T’as pas le droit de lui faire de mal !
-Et c’est toi peut-être qui va me dicter ce dont j’ai droit ou pas ? Va voir un médecin, tu dois avoir un problème au niveau de tes gaines de myéline, j’te jure !
-T’as pas intérêt à…à la toucher !
-Oh… Jason a un petit point faible, c’est vraiment mignon. Moi qui pensait, qu’en plus du cerveau, tu n’avais pas de cœur. Les baisers de la dernière m’ont prouvé l’existence que tu as entre tes jambes, je ne vais pas en dire plus. Et puis, j’ai pas besoin de la toucher pour la tuer. Et la première théorie que supposeront les Aurors en la voyant morte sera que tu l’as trahi, et que pour la faire taire, tu l’as achevé.
- Arrête ! C’est bon, c’est bon, j’vais tout te dire promis.
-Ta baguette. »

Eva tendit sa main pour qu’il la lui donne. D’abord, le Mangemort hésitait, et marmonnait dans sa barbe, mais le regard insistant et menaçant d’Eva ne le fit plus hésiter très longtemps. Elle la garda près d’elle, attendant les réponses du jeune homme.

« Elle voulait savoir où t’en étais. Anna savait que ça faisait un peu plus d’un an que tu avais changé de camp, et elle commence s’impatienter. En fait, elle est plutôt agacée, et veut que je lui dise quels sont tes projets, pour les années à venir.
-Et elle, elle veut faire quoi ?
-Elle en parle pas, j’en sais rien, pas même moi. On reste planqué, attendant que les choses bougent. Avec toutes ces bestioles qui s’baladent, elle pense qu’on aura de quoi faire avec.
-Et toi, tu arrives à penser ?
-Hein ?
-Vous avez un cerveau pour deux, c’est pitoyable.
-Oh !
-Elle tente de reprendre les rennes, c’est ça ? »

Jason ronchonna une nouvelle fois, et Eva lui rendit sa baguette, plantant une nouvelle fois la sienne dans la joue de Jason.

« Maintenant, tu vas me mener à ton camp, j’ai quelques mots à dire à ta boss.
-Pourquoi je ferai ça ?
-Parce que si tu refuses, c’est Shanaa ET Anna qui passeront à la casserole, je doute que tu le veuilles. Il est temps de remettre les choses à la place. Si tu fais ce que je te dis, je te dirai ce que je compte faire.
-T’as pas le droit de commander, Anna et moi, on est plus vieux que toi.
-Pour une fois, l’âge ne donne pas raison. Va falloir t’y faire, c’est Llewlyn qui m’a choisie, et ta boss était même là ce jour là, je m’en souviens très bien. Maintenant, mène moi à elle où je te jure que…
-Nan, nan, c’est bon, j’veux pas, j’t’emmène. »

Toujours la baguette dans la joue, Jason fit transplaner Eva et lui au lieu demandé. Au milieu de la forêt, un vulgaire campement se dressait. Quelques tentes en tissu, un feu au centre, et quelques personnes qui s’ennuyaient à point fermé. Une fois arrivés, Eva lâcha sa cible, et fit un signe de tête à Jason pour qu’il aille la chercher. Quelques minutes, Anna arrivait d’un pas déterminé, suivi de loin de Jason, qui semblait contrarié et boudeur. Ce fut la Mangemorte qui démarra les hostilités. Même pas de salutations.

« Je t’interdis de menacer mes hommes.
-Tes hommes ? Il faut que je te remémore quelques souvenirs Anna, histoire de tout remettre en place ? Est-ce que « tes » hommes savent toute l’histoire, eux ? Est-ce qu’ils savent qu’un nouveau Mage Noir est sur terre depuis plus d’un an ? »

La dernière question, la jeune femme la dit plus fort, ce qui attira l’attention de tous les Mangemorts aux alentours. La Ministre fit un geste avec sa baguette, et les dossiers qu’elle avait volé apparurent dans sa main. Elle les lança à terre, et Anna les fixa, perplexe.

« Ce sont tous vos dossiers. Le Ministère n’a plus rien sur les Mangemorts, hormis ce qu’il peut rester dans leur mémoire, c’est-à-dire, pas grand-chose. Donc ils ne peuvent presque plus rien prévoir de nous tous. Personne ne sait qui je suis vraiment, hormis une personne, que je vais voir d’ici peu.
-Pourquoi t’as fait tout ça ?
-Parce que je veux qu’on soit les meilleurs. Et je vous parlerai de mes projets seulement si vous me montrez votre fidélité. Tous. »

Ce dernier mot était insistant, et visait Anna en priorité. Celle-ci semblait hésiter. Elle prenait ceci comme un défi, et les autres Mangemorts attendaient qu’elle fasse quelque chose. Eva attendait. Elle pouvait attendre tout le temps qu’elle voulait, jusqu’à ce qu’on se plie à sa volonté. Aux premiers abords, la réponse semblait négative, car Anna ne faisait rien. Puis un sourire mesquin s’afficha et relevait ses yeux en direction d’Eva, muni d’un regard complice. Elle releva la manche de son haut noir, pour montrer la Marque des Ténèbres.

« On commençait à s’ennuyer… Les créatures nous ont pris la vedette, ce n’est même plus drôle. »

Peu de temps après, tous les autres Mangemorts relevèrent leurs habits pour montrer cette même marque. Même Jason fit l’effort. Satisfaite, Eva souriait, confiante. Anna passait, quant à elle, aux choses sérieuses.

« Alors, qu’est-ce que tu prévois de faire ?
-Mettre les monstres de notre côté.
-Quoi ?
-Vous avez très bien entendu ce que je vous ai dit.
-Mais ils n’écoutent personne, ils tuent de leur plein gré.
-S’ils ne veulent pas m’écouter, dans ce cas, on se débarrassera, ce qui, en soit, serait une opportunité gâchée. Pour la suite de mes projets, on verra la manière dont vous me suivez. »

-Et comment comptes-tu aller à leur rencontre ? » demanda Jason, incrédule.

Eva sourit et lui répondit, de façon tout à fait ironique.

« C’est toi qui servira d’appât. » Il devint subitement pâle et avala bruyamment sa salive. « Tu gobes vraiment n’importe quoi… Non, pour être plus sérieuse, je dois d’abord aller voir quelques personnes, dont une en particulier. D’ailleurs, je m’y attèle de ce pas, mon absence apporterait quelques doutes. »

Elle se rhabilla, dressant son veston correctement, et remettant sa coiffure en place, avant de s’apprêter à transplaner. Anna, paraissait toujours méfiante, et posait une dernière question.

« Et nous ? On fait quoi en attendant ?
-Echauffez-vous, quand je reviendrai, vous passerez à l’action, et on ne fera pas vieux jeu. »
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MessageSujet: Re: Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier   Mémoires de ceux que l'on aurait jamais du oublier Icon_minitimeJeu 28 Oct - 21:34

Chapitre 24

Celui qui était


La semaine suivante, Eva s’en alla à la réception du Ministère pour se fournir l’adresse d’Andrew Winthrow, ce cher collègue qui en savait un peu trop. Par curiosité, la standardiste demanda pourquoi elle en avait besoin, et la jeune Ministre répondit avec un sourire qui l’agaçait elle-même, qu’elle avait besoin de quelques informations dans l’immédiat.

Sans grande surprise, l’immeuble où le Ministre était dans un état peu recommandable. Le bâtiment avait de l’âge, et ça se voyait. Comparé aux autres habitations qui étaient autour, celui-ci avait été bien négligé. Eva s’engagea les marches, et se dirigeait vers l’étage indiqué. Elle n’eut aucun mal à ouvrir la porte, il suffisait d’utiliser un sort qu’on devait apprendre en Première Année, à Poudlard. De là à négliger sa propre sécurité, la jeune femme fut désespérée d’avoir un collègue. Et ce qui avait à l’intérieur ne remontait rien. Un modeste deux pièces, et le désordre était total. Le lit défait, des cadavres de bouteilles d’eau, la vaisselle non faite, et on ne voyait même plus le bois du bureau, tellement il y avait de papiers posés dessus. Après un vague soupir, elle observait rapidement la pièce, avant de s’installer sur le fauteuil du bureau, et regarda le paysage que lui offrait une immense baie vitrée. C’était là bien le seul avantage de cet appartement. Il ne lui restait plus qu’à attendre Andrew, qui ne devrait plus tarder. Dix bonnes minutes passèrent, et elle commençait à s’impatienter. Pour passer le temps, elle survolait les divers dossiers étalés sur le bureau. Du boulot, que du boulot, Eva pensait d’abord qu’elle ne trouvait rien d’intéressant, jusqu’à qu’une lettre, qui était adressé à Andrew, l’interpella. Elle venait à peine de commencer à lire l’en tête que la porte d’entrée s’ouvrit subitement. Eva afficha un sourire de satisfaction, et Andrew sortit immédiatement sa baguette de la poche.

« Tout de suite les hostilités, Andrew… Je te pensais plus pacifique que ça. »
Il tentait de la regarder d’un air dur, mais ça ne marchait pas.

« Que faites-vous chez moi ?
-Pour discuter. Je viendrais pour quoi d’autre ton avis ? »
La jeune femme se releva, et s’approcha un peu plus d’Andrew.
« Tu sais des choses, que personne d’autre sur cette Terre ne sait, ça me laisse perplexe, voilà tout.
-Que veux-tu dire ?
-Et tu me poses encore la question ? Ce n’est pas en surprenant un collègue à loucher sur des dossiers de Mangemorts, qu’on devine immédiatement que cette personne n’est pas très nette, si tu suis ma pensée. Et si tu veux mon avis, il y a quelqu’un qui te chuchote à l’oreille toutes ces choses là.
-N’importe quoi. Tout ceci me semblait tout à fait logique. »

Elle le regardait d’un air suspect, loin d’être convaincue. Faisant quelques pas lents dans la pièce, elle réfléchissait à plusieurs choses. Notamment au fait qu’Anna ait voulu se plier à ses ordres sans broncher, ça lui paraissait un peu trop facile. Elle demanda subitement.

« Dis moi, Andrew, passes-tu des nuits tranquilles ?
-Pourquoi cette question ?
-Et… aurais-tu du mal à contrôler tes colères ?
-Mais qu’est-ce que…
-Ou tout simplement, n’aurais-tu aucune autorité sur partie de toi-même ? »

Le sourire malicieux qui était tracé par ses lèvres d’un rouge intense ne faisait que s’élargir, et Andrew remarquait qu’elle aussi, elle arrivait à deviner des choses que l’on tentait de cacher au plus profond de soi-même. Voyant qu’elle venait toucher son point faible, elle se rapprocha de lui, de sorte à ce qu’il puisse entendre ce qu’elle disait à voix plus basse.

« Je ne suis peut-être pas douée pour la discrétion, mais ressentir où le Diable se loge, ça je sais. »

Andrew était déstabilisé. Ne pouvant cesser de regarder les yeux d’océan de la jeune femme, il bégayait, pendant longtemps, avant de tenter de rétorquer quelque chose qui n’avait rien de convaincant.

« Tu raconte n’importe…
-Je sais très bien ce que je dis. » dit-elle d’un ton plus fort, sec, et énervé, comme s’il venait de mettre la goutte qui fit déborder le vase.

Le regard sombre, elle avait perdu tout trait de cette malice et de cette certitude qu’elle avait quasi en permanence. Le visage glacial, on avait l’impression que le temps s’était figé autour d’eux.

« Laisse-moi lui parler.
-De qui parles-tu ? »

Perdant toute patience, Eva n’hésita plus à le menacer d’une manière un peu plus radicale. Le plaquant contre le mur, entre la porte d’entrée et son lit, elle le fit loucher sur sa baguette. Sans répondre à sa question, elle répéta ce qu’elle avait dit. La lueur des yeux d’Andrew semblait s’affaiblir peu à peu, comme s’il cédait sa place à un vide qu’il ne pouvait remplir à nouveau. Comme s’il s’avouait finalement vaincu face à quelqu’un qui lui était bien plus supérieur. L’atmosphère se rafraîchit d’un coup, le ciel devint plus sombre, couvert d’un nuage épais ne laissant aucun rayon de lumière passer. Le jeune homme semblait subitement posséder. On avait l’impression de perdre toute notion de temps et d’espace. A la fois étonnée, et quelque peu apeurée, Eva recula de quelques pas, et le corps d’Andrew se mit à léviter. Puis son corps se mit à changer, comme une mutation morphologique inédite. Les traits qui dessinaient son corps fin et rectiligne laissaient place à des courbes plus délicates, marquant une musculature un peu plus prononcé. Un air de dégoût sur les lèvres, Eva regardait ce spectacle peu plaisant, en restant appuyée sur le bureau. A l’extérieur un orage éclata, puis tout redevint normal. Seule une seule personne avait vraiment changé. Andrew n’était plus Andrew. Que ce soit psychologiquement, ou physiquement, ce n’était plus le Ministre. Mais le Mage Llewlyn.

Eva ne savait pas si elle devait avoir peur, ou le défier. Ni si elle devait être heureuse, ou encore colère, ni si elle devait l’aimer, ou le haïr. En cet instant, il lui fallut juste réaliser ce qui venait de se passer. Elle voulait le voir, lui parler, mais elle ignorait elle-même ce qu’elle voulait lui dire. Son cœur battait la chamade, alors que le Mage restait de marbre. Enfin, elle retrouvait ses esprits et son expression habituelle, tendant dissimuler un tant soit peu sa surprise.

« Ca doit pas être drôle, pour quelqu’un d’aussi illustre que toi de devoir posséder un homme pareil.
-Personnage idéal pour t’observer avec attention.
-Tu ne me fais pas confiance ?
-Loin de là, mais je tenais à voir comment tu te débrouilles. »

Se sentant plus à l’aise, Eva sourit, et retourna devant le bureau, pour regarder plus attentivement les papiers dissimulés. Tout en fouillant, elle dit.

« Je suis allée voir Mrs. Landheart, l’autre jour. Histoire de… voir comment elle supportait l’idée de ne pas être, comme tu le dis, ta digne héritière.
-Et ?
-Je suis quelque peu troublée qu’elle ait accepté aussi facilement.
-Vu le temps que tu as pris pour lui apparaître, peut-être s’est-elle fait à l’idée. »
Elle se mit à rire, et le regardant.

« Ca, tu vois, j’en doute. Mais je ferai ce qu’il faut, si elle chercher à m’éliminer, je ferai de même, et à cœur joie. »

Le Mage la saisit subitement au niveau de la mâchoire. Légèrement douloureux pour la jeune femme, ça ne l’empêchait pas de le défier du regard, sans sourire. Il lui murmura, menaçant, non loin de son visage.

« Tu ne lui feras rien. Elle te sera plus utile que tu ne le penses, elle m’a beaucoup servie. Tu ne la tueras pas.
-Sinon quoi ? Tu me tueras ? Ce serait dommage de gâcher tellement d’années de travail de ta part, et de celle de tous tes petits pantins.
-Mes menaces ne sont jamais vaines, Eva, tu devrais le savoir. »

Eva saisit la main qui la maintenait, et la dégagea, plantant ses ongles dans sa peau. Ceux-ci se maculèrent de quelques gouttes de sang.

« Et les miennes non plus. Tu es mort Mage, c’est moi qui ai tout. Tous tes pouvoirs, tous tes stupides larbins, et j’en fais ce que je veux. Va falloir te faire à l’idée, et songer à quitter ce monde. Tu n’as plus ta place ici. »
Le silence s’imposa entre les deux personnes, se fixant mutuellement. Finalement, le Mage Llewlyn lâcha son étreinte, regardant sa main ensanglantée.

« Tu as tué le seul homme que j’ai jamais aimé. S’il n’y a qu’Anna pour te rendre un temps soit peu triste, je prendrai un certain plaisir pour la faire agonir, et je ferai tout mon possible pour que tu entendes ces cris. Je pourrirai ce quoi doit être ton repos éternel, tout autant que tu as détruit ma vie. »

Le Mage Llewlyn la regardait, sans dire mot. Il se reconnaissait, à travers elle.

« Ah, aussi… Je me suis aussi mise à sa recherche. Puisque tu ne l’as pas trouvée pour sauver ta dulcinée, je suppose qu’il est toujours disponible. »

Les yeux perçants, une expression de glace et de sang, Eva observait le Mage, et se décida à partir. Saisissant la poignée de la porte, elle dit alors.

« Et ce sera mon monde, pas le tien. Salue Andrew pour moi, le pauvre, il va être épuisé après ton passage. »

Elle s’attendait à ce qu’il s’interpose, à ce qu’il lui ordonne quelque chose. Mais il ne faisait rien. Il restait
immobile à la regarder partir, sans dire le moindre mot. Sans opposition, d’aucune sorte. Il méditait longuement sur cette femme, qu’il venait de voir. Tout comme lui n’était plus Andrew l’espace de quelques minutes, elle, elle n’était plus Eva pour le reste de sa vie.
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