Le Grimoire d'HPU
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 The Last Words...

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Edwin Lane

Edwin Lane


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MessageSujet: The Last Words...   The Last Words... Icon_minitimeSam 23 Oct - 22:03

   Terré dans une maison appartenant à une famille de moldus en vacances, Edwin tremblait. Ce n’était pas la peur, depuis longtemps il s’était détaché de cette sensation. Non, tous ces frissons qui secouaient son corps n’étaient que le résultat du froid intense qui régnait en plein hiver au cœur de Reykjavik sans la moindre source de chaleur. Il n’avait pas voulu se rendre repérable en allumant un feu dans l’immense cheminée de la bâtisse. Pourtant, en s’asseyant à un bureau, une plume à la main, il le regrettait. C’était tellement difficile de contrôler sa main dans ces conditions, alors rendre son écriture lisible... Ajouté à cela la faible luminosité que procurait la bougie placée devant lui et le cocktail rendait sa tâche bien plus compliquée. Pourtant, prenant une profonde inspiration, le sorcier d’à peine quarante ans commença à gratter le parchemin avec un rythme saccadé. Doucement, douloureusement, la lettre prit forme.



                    Ma chère Amber,

   Cela fait bien longtemps depuis la dernière fois où nous nous sommes vus. Peut être même ne veux tu plus avoir un quelconque rapport avec ma personne depuis cette triste soirée. Ne rien te dire durant cette conversation, cette dispute plutôt, fut sans doute l’une des choses les plus dures qu’il m’ait été donné de faire. Même si ces quelques mots auront autant d’effet que cette fois là, je veux de nouveaux les répéter, te les écrire… Me taire était la meilleure façon de te protéger, de sauver ta vie qui comptait tant à mes yeux, et compte toujours aujourd’hui. Comme par le passé, tu dois sans doute rétorquer que tant d’amour aurait dû m’ouvrir à toi et non m’éloigner comme je l’ai fait. J’espère simplement qu’à la lecture de cette lettre ainsi que de cet écrit, tu me comprendras. Que tu me pardonneras…
   Pourquoi avoir tant attendu pour te l’écrire ? C’est sans doute la question qui te caresse l’esprit en lisant ces quelques lignes, non ? Une question… Quelle ironie alors que tu ne pourras me répondre. Mais peu importe ma personne, l’important est que tu saches. Autrefois, quand tout se passait si bien, une peur incontrôlable emplissait chacune de mes respirations. Tu le sais à l’époque, je n’étais pas spécialement un ange. Mon comportement laissait parfois à désirer et combien de fois m’as-tu reproché de faire trop de secrets ? Ce que tu ignorais, c’était la dangerosité exacte de ma situation. On me recherchait avec une volonté de fer, usant de tous les artifices possibles pour me rattraper. Ces deux ans passés à Liverpool furent les plus stables que je connus depuis la fin de mes études. Les détails te seront donnés à la lecture du mémoire. Toujours est-il que mes poursuivants ont fini par me rattraper, resserrant l’étau autour de ma position, et je devais quitter la ville aussi vite que possible, pour ne pas te voir utiliser comme appât, pour ne pas les voir m’atteindre à travers toi… Je t’entends déjà malgré la distance qui nous séparera quand tu liras ces mots, un doux « imbécile » murmuré avec ton accent écossais. Mais tu me connais, cela fait entièrement partie de moi. Aujourd’hui comme il y a dix ans, l’étau doucement m’oppresse, et cette fois, tout espoir de survivre m’a quitté. Je n’ai plus la force. Je n’ai plus le courage. Mon existence touche à sa fin, et malgré mes erreurs du passé, je voulais à tout prix que tu saches, que tu comprennes, que tu me pardonnes…
   Je t’en supplie, même si je te dégoutte au plus haut point depuis ce jour, lis le livre. Prend cette phrase comme la dernière volonté d’un condamné, car c’est ce que je suis aujourd’hui...
   Il ne me reste qu’une chose à te dire à présent, aussi étrange qu’elle puisse te paraître : je t’aime Amber, je t’ai toujours aimée...


                    Pour la dernière fois, je t’embrasse.

Edwin L.



   Une larme s’écrasa sur la dernière phrase, écartant l’encre tout juste étalée. Le tout lui sembla malgré tout lisible et il se dépêcha de rouler le parchemin avant de le marquer d’autres bavures. Sa main se mit à trembler encore plus lorsqu’elle traça l’adresse obligatoire.

Amber Mac-Mahon
Hanover Street
Liverpool
England


   Sa plume tomba inerte sur le bureau tandis qu’il se dirigeait vers les escaliers. La lassitude le fit monter à l’étage avec lenteur. Là, dans une cage, un hibou aux couleurs sombres, répondant au nom d’Ares, semblait s’impatienter. Edwin sourit à cette vision. Le vieux volatile l’avait accompagné dans ses derniers périples malgré les mauvaises conditions. Le trajet jusque cette île de l’Atlantique serait le dernier qu’ils partageraient. Le voyage attendant le rapace diurne se ferait en solitaire. Ils ne se reverraient jamais. Réprimant un sanglot, les larmes au bord des yeux, le sorcier ouvrit la porte de la cage laissant libre l’oiseau qui vint aussitôt se poser sur son épaule tendant la patte. Posément, il fixa le parchemin avant d’accrocher le livre posé tout près.
   - Tout ceci est pour Amber, alors sois sûr qu’elle le reçoive. D’accord ?
   Le vieux hibou donna un coup de bec à son propriétaire comme pour le rassurer. Un léger sourire anima ses lèvres alors qu’il s’approchait de la fenêtre. La main sur la poignée, il inspira avant de l’ouvrir en laissant un courant d’air glacé s’insinuer dans la demeure. Sans hésiter, l’animal déploya ses ailes et s’envola. Pendant plusieurs minutes le sorcier ne bougea pas. Il n’avait pu suivre l’oiseau que durant quelques secondes par cette nuit noire, mais c’était une façon pour lui de l’encourager. Ce n’était pas pour le voyage, Edwin avait confiance en lui pour ça, mais après... Perdre son maître serait dur et il avait peur des vaines tentatives visant à le retrouver. Bientôt pourtant, le froid mordant eut raison de ce soutien et ses mains glacées refermèrent la fenêtre. Descendant dans le salon, il s’installa dans le fauteuil le plus confortable dans lequel il s’endormit en à peine cinq minutes. Un repos mérité par une température hostile...


Dernière édition par Edwin Lane le Lun 25 Oct - 21:54, édité 1 fois
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Edwin Lane

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MessageSujet: Re: The Last Words...   The Last Words... Icon_minitimeLun 25 Oct - 17:36

   Lorsqu’il ouvrit les yeux le lendemain matin, Edwin eut l’impression de s’être reposé. Pour la première fois depuis des années, il avait passé sa nuit sans guetter chaque bruit suspect, ne dormant que d’un œil pour être prêt à fuir à tout instant. Cela lui avait souvent sauvé la vie par le passé, mais le sentiment de plénitude qui l’envahissait depuis la veille et l’envoi de sa lettre lui faisait reconsidérer la situation. À quoi bon résister désormais ? Les forces le recherchant étaient bien trop proches pour espérer s’échapper encore bien longtemps. Elles en avaient trop appris ces derniers temps ou peut être avait il fait trop d’erreurs. La deuxième solution était sans conteste celle se rapprochant le plus de la vérité. À dire vrai, depuis ce jour de mai où il avait débuté la rédaction de ce mémoire, le sorcier s’était montré de plus en plus négligent. Il ne quittait ses abris qu’au dernier moment, oubliant derrière lui des affaires importantes, des indices trop directs leur permettant de le pister. Il n’était donc plus question de reculer et autant être en pleine forme lors de l’affrontement qui l’attendait.
   De plutôt bonne humeur, le quarantenaire alla se faire le premier café de sa journée, celui qui le débarrassait des dernières traces de sommeil se lisant sur son visage. L’arôme légèrement amer emplit aussitôt la pièce ravivant une lueur dans ses yeux. Les souvenirs du dernier petit déjeuner pris aussi tranquillement vinrent flirter avec la surface de son esprit. Amber en robe de chambre, qui débarquait sans sourire jusqu’à apercevoir la table prête à l’accueillir pour son premier repas de la journée. En y songeant, même la douce odeur de ses cheveux parvenait à traverser le temps pour venir jusqu’à lui. Bien qu’agréable ce souvenir lui serra le cœur, c’était encore une douleur à fleur de peau malgré le poids des années. Et puis son hibou... Parviendrait-il à retrouver cet amour d’antan ? À cette pensée, ses lèvres s’étirèrent. Il osait encore appeler ça le passé alors que son esprit se perdait toujours dans ce mirage féminin. Chassant cette idée, Edwin passa le reste de sa journée à visiter la maison, attendant son heure au sein de ce cocon apaisant. Mais pour combien de temps encore ?

   Loin de ses considérations métaphysiques, au dessus de l’océan atlantique, Ares battait de ses ailes à une cadence régulière. La fatigue qu’il ressentait depuis son départ était de plus en plus pesante, mais difficile de se reposer au dessus de cette étendue liquide. Ses uniques chances étaient ces courants d’air chaud pouvant le porter pendant quelques miles sans qu’il ne débourse la moindre énergie. Cependant, ils devenaient rares depuis quelques heures et ses muscles le brûlaient. Il aurait sans doute déjà abandonné s’il n’avait pas lu dans les yeux de son maître ce désespoir, comme une dernière volonté. Ce n’était certes qu’un oiseau mais il comprenait que quelque chose d’essentiel allait se produire. Ce qu’il ignorait, c’était à quel point cela pourrait bouleverser sa vie. En réalité, il n’avait aucune autre envie que de revoir un jour ce maître qui, malgré les épreuves, ne l’avait jamais laissé derrière lui. Et, comme le présage que cela arriverait, loin devant lui se dessinèrent les côtes irlandaises. Dans deux heures au plus Ares devrait pouvoir reposer ses ailes avant de faire la fin de son périple d’une traite. Cette femme tant importante, il la trouverait ! Il le fallait, pour sa fierté, mais surtout pour ce sorcier tant apprécié...

   En Islande, l’horloge affichait l’heure d’un repos mérité et, comme la veille, Edwin s’assoupit sans tarder. Cette fois, son sommeil fut bien plus agité. La vision du carnage le plus marquant de son existence, celui là même qui faisait de lui ce qu’il était aujourd’hui. Tournant et se retournant sur le fauteuil confortable, il finit par ouvrir les yeux, en sueur. Ça, ce n’était pas bon signe du tout ! Si ces visions revenaient avec tant de puissance, alors Ils approchaient ou peut être même étaient Ils déjà là. Soudainement tout à fait réveillé, le sorcier se leva en attrapant sa baguette. Il aurait aimé avoir un peu plus de temps pour se remettre en accord avec lui-même, mais ce n’était pas ce que Eux avaient prévu. La dernière inconnue était de savoir qui arriverait en premier. Ses sentiments les plus sombres firent de nouveau surface. Sa main se mit aussitôt à trembler, mais cette fois, le froid n’y était pour rien. Il avait sous-estimé la distance qui leur restait à parcourir. Comme pour lui confirmer, ce fut à cet instant que le mur explosa de l’autre côté de la pièce.

   Pendant ce temps, en plein cœur de Liverpool, Ares tapait de son bec contre la vitre d’une maison tranquille. Cela faisait une petite minute qu’il maintenait ce rituel, attendant d’entendre le son caractéristique d’une fenêtre qui s’ouvre pour transmettre son message. Le hibou dût en attendre deux de plus avant d’y parvenir. Dès que l’espace fut assez grand, l’oiseau s’introduisit avec un hululement dans la pièce. Amber qui vivait depuis longtemps en marge du monde magique mit un certain temps à comprendre ce qu’il se passait. Ce fut seulement lorsque la température devint trop froide pour elle que son instinct la fit fermer la fenêtre avant d’avancer vers Ares qui tendait déjà sa patte en gonflant fièrement le buste.
   - Qui donc peut bien t’envoyer ? se demanda la femme qui décrochait avec lenteur lettre et paquet.
   Ses mains, avec lenteur, déroulèrent le parchemin. La fatigue qui imprégnait chaque cellule de son corps se dissipa rapidement dès qu’elle reconnut l’écriture. Un étau sembla compresser sa cage thoracique au point que respirer devenait difficile. Son cœur calme et reposé se mit à battre dans sa poitrine avec une force insoupçonnée. Un frisson traversa son corps en commençant la lecture. Chaque mot murmuré chassait un peu plus cette haine qu’elle entretenait à l’égard de l’ancien Serdaigle jusqu’à révéler ce qu’elle avait toujours su. Une larme roula le long de sa joue pour venir s’écraser sur ce baiser écrit qui lui était envoyé. Le ressentiment restait tout de même bien présent. Il l’avait abandonnée, sans aucune autre explication qu’un vulgaire "c’est pour ton bien" ! Avait-il cru que cette excuse serait suffisante ? Même si cette lettre lui assurait que non, Amber ne pouvait pas décemment lui dire ce qu’il attendait. Elle se contenta de descendre au salon où elle trouva quelques graines réservés pour les pigeons pour Ares. Pendant que l’animal se reposait en profitant de cette hospitalité, la femme se logea dans un fauteuil pour commencer la lecture de l’ouvrage. Elle avait beau être amère vis-à-vis du passé, elle pouvait bien lui accorder cette faveur. Morphée ne semblait de toute façon pas à même de l’accueillir dans son royaume reposant...

   La poussière colonisa rapidement la pièce laissant comme seule vision celles d’ombres indéfinissables. Des morceaux de mur avaient détruits le mobilier, ne se souciant pas de l’harmonie première des lieux. Mais ce n’était pas cette impolitesse involontaire qui gêna le plus Edwin, malgré le raffut qu’il venait d’y avoir, aucune lumière n’était apparue dans les maisons voisines. Ses assaillants avaient été capables de protéger la maison des moldus de telle façon que le lendemain matin, en se réveillant, les voisins découvriraient ahuris l’état de la demeure des vacanciers. Il comprit alors, on lui avait envoyé tous les meilleurs, ceux qui ne feraient pas d’erreurs, qui laisseraient derrière eux qu’un corps amorphe. Certes, son égo s’en sentait flatté, mais la perspective d’une résistance utile lui semblait compromise. Pourtant, il n’abandonnerait pas pour autant. En se relevant, il toisa les adversaires qui se dessinaient plus clairement maintenant que la poussière s’était déposée. Un sourire las vint étirer ses lèvres alors qu’il leur adressait la parole de son ton si reconnaissable.
   - Vous savez, cette charmante famille possédait aussi une porte, vous auriez pu frapper, non ? Un brin de poli…
   Pas le temps de finir, Edwin dût plonger sur le côté pour éviter un éclair rouge. Son rire s’éleva aussitôt tandis qu’il leur refaisait face. Le rictus qu’il affichait avait gagné en arrogance, et ce n’était pas fini.
   - Vous savez, reprit il, ce n’est pas sympa de m’interrompre. Je devrais avoir les mêmes droits que tout le monde avec un procès et tout.
   Deux nouveaux éclairs vinrent tenter de le frapper mais cette fois un puissant protego les repoussa. L’atmosphère se remplissait d’une puanteur, la suffisance que le sorcier dégageait était abjecte. Sa réputation n’en serait pas tachée, même après cette défaite inévitable.
   - Bon, les enfants, vous voulez bien arrêter de me stopper ? J’essaie d’être - sa baguette fendit l’air pour arrêter une nouvelle offensive - courtois et vous, vous ne pensez qu’à me tuer. Vous ne voulez pas un peu de thé plutôt ?
   Cette fois, les quatre silhouettes abaissèrent leur baguette dans le même temps et sa protection ne tint pas. Volant à travers les décombres, le sorcier atterrit près de son fauteuil fétiche, légèrement sonné. Il aurait aimé jouer encore un moment à ce petit jeu de provocation, mais il était apparemment le seul à le vouloir aussi se contenta t’il simplement d’épousseter ses vêtements avec des gestes secs. Il poussa alors un profond soupir en reportant son attention sur eux. Bien sûr, aucun de ces tueurs n’avait fait un pas. Peut être préféraient ils observer la peur dans le regard de leur victime avant de réellement attaquer.
   - D’accord pas de thé. Passons simplement au digestif dans ce cas...
   Ce fut la dernière introduction. La baguette de l’ex-Serdaigle fendit l’air et, pris par surprise, l’un des opposants s’envola. Cette offensive marqua le début d’un festival de couleur qui détruisit le mobilier encore intact. Pendant une dizaine de minutes, les choses restèrent au même point. Du quatre contre un totalement déséquilibré mais où Edwin parvenait à survivre. Mieux il avait plusieurs fois atteint ses adversaires. Il en avait tant rêver et aujourd’hui, cela devenait réalité, sa réalité. Pris par cette assurance qui devait le mener à sa perte, le sorcier s’approcha dangereusement dans une pulsion mortelle. Les éclairs le frôlèrent alors que dans un dernier cache-cache, le plus mortel des sorts quittait sa baguette pour atteindre l’un des assassins. Ses traits se figèrent instantanément dans un rictus macabre avant que son corps ne tombe au sol. Cet éclair vert venait de sceller définitivement son destin. Il n’était pas encerclé, mais le moindre mouvement le conduirait vers la mort... Pendant un instant, il pensa pouvoir transplaner avant de se souvenir qui lui faisait face. Une attaque aussi préparée ne pouvait avoir de défaut si important.
   - Il me semble que c’est la fin cette fois.
   Cette voix calme, presque rassurante, Edwin la reconnut aussitôt. Il se sentit flatter. Si cet homme s’était déplacé, c’était qu’il faisait partie des priorités ce qui n’était pas rien. Son sourire s’agrandit encore alors qu’il répondait sans cacher cette arrogance aussi dérangeante.
   - Tu te trompes mon ami, ce n’est que le commencement !
   Accompagnant ses paroles, ses jambes le propulsèrent sur la gauche. Son bras tendu pointa sa baguette vers la silhouette centrale et, tandis que trois éclairs le frappaient en plein torse, le sien unique, vint toucher sa cible. Ne voyant rien se passer, ses compères l’interrogèrent du regard. Puis, sans prévenir, il se mit à exploser de rire, une contraction inévitable plus douloureuse qu’autre chose. Une dernière blague de cet être prétentieux figé sur le sol. Les stupefix ne l’avaient pas achevé, ses assaillants devaient d’abord fouiller son cerveau. Dès que le rieur fut libérer de cette torture, il put se mettre au travail, pénétrant de plus en plus loin dans l’esprit d’Edwin sans voir la moindre trace de souvenir. Une trentaine de secondes s’écoulèrent quand une voix résonna dans son crâne.
   - Tu t’imaginais meilleur legilimens que moi occlumens ? Pourtant, il me semble que tu t’es surestimé mon petit. Penses tu sérieusement que le stupefix me maintiendra assez longtemps paralysé pour pouvoir percer mes défenses ? Combien de temps crois tu pouvoir tenir si je laissais mon esprit imprégner le tien, le détruire par cette même puissance que tu tentes de mettre en place. Veux-tu vraiment le savoir ?
   Un rire monstrueux déchira la tête de l’assassin qui tomba aussitôt à genoux devant le corps inerte reposant à ses pieds. Ses mains se pressaient contre ses tempes sans qu’il ne parvienne à diminuer cette douleur si intense. Il aurait voulu couper ce lien psychique, mais quelque chose l’en empêchait, quelqu’un... S’il pouvait en amener plus d’un dans la tombe, le renégat Lane ne s’en priverait pas et c’était ce qu’il faisait, de l’intérieur. Soudainement, la douleur s’arrêta et il prit une grande inspiration, se rendant compte qu’il avait cessé de le faire durant son intervention. Hébété, il regarda autour de lui jusqu’à apercevoir la main ensanglantée d’un de ses compagnons. La lame de couteau qu’il tenait laissait goutter un surplus visqueux sur le sol poussiéreux. Leur proie, elle, avait désormais la gorge tranchée. Son secret avec lui, il avait rendu toute cette chasse inutile.
   - On y va. La mission n’est qu’une demi-réussite.
   Les deux hommes encore en vie acquiescèrent à cette remarque. Ils prirent leur dernier compagnon et, faisant tomber toutes les défenses de la maison, ils transplanèrent dans un POP sonore laissant derrière eux le cadavre chaud de l’être tant recherché pour si peu de résultat...


Dernière édition par Edwin Lane le Mer 27 Oct - 21:52, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: The Last Words...   The Last Words... Icon_minitimeMer 27 Oct - 0:04

   Les heures s’écoulaient avec une vitesse incroyable pour Amber. Chaque parcelle de la vie de son ancien amant était comme une aiguille douloureuse venant se planter dans sa chair pour lui faire regretter ses paroles. Si seulement elle avait su, si cet imbécile ne lui avait pas tout caché ! Peut être que tout se serait passé autrement. Peut être auraient ils pu les combattre ensemble, se protéger, faire des tours de gardes pour ne pas être si fatigué... Dès qu’avait commencé la troisième année, les larmes s’étaient mises à couler le long de ses joues sans qu’elle ne parvienne à les arrêter. Ce n’était que maintenant qu’elle comprenait le poids qu’il avait assumé pendant tant d’années, la souffrance qu’il avait vécu à chaque instant. Finalement, alors que l’horloge affichait 12h32, elle trouva une page blanche. La tournant rapidement, ce ne fut qu’une suite de vide. Elle ne comprit pas immédiatement avant de revenir à la dernière trace d’écriture. Chaque jour où il écrivait, il notait la date dans un coin, comme s’il voulait montrer le temps qu’il avait mis à rédiger ce recueil incroyable. Aussitôt elle eut la confirmation de ce qu’elle croyait.
   Le lundi dix décembre 2051.
   C’était seulement quatre jours auparavant ! Mais comment interpréter ces dernières phrases, accompagnées de cette lettre. Depuis plusieurs passages, la même tournure revenait à la fin de l’évènement, comme l’annonce d’une fin toujours plus proche. D’ailleurs... Comprenant soudain quelque chose d’important, elle courut jusqu’à l’étage pour ramasser sa première lecture. D’un rapide coup d’œil, elle put relire l’ensemble de cette écriture douce et régulière. Les pièces se remirent dans l’ordre et Amber s’effondra. D’abord à genoux, elle tomba finalement sur le côté, prise de sanglots incontrôlables. Elle venait de le ressentir, elle venait enfin de mettre un sens à ces nouvelles soudaines et son cœur s’en serra plus fort encore. Il était réapparu dans sa vie pour en sortir définitivement...

   En Islande, la police avait depuis le début de la matinée interdit l’accès à la scène. Une maison détruite sans le moindre témoin, jamais une telle chose ne leur était arrivée. D’ailleurs, les voisins eux-mêmes en restaient bouche bée. Le fait de trouver ce tas de ruine à leur réveil les avait surpris au plus haut point. Il n’y avait aucune logique. Et le pire, c’était ce corps qui siégeait au milieu des décombres. Ils avaient tous été catégorique : cet homme n’était pas le propriétaire. L’homme avait, d’après le légiste, subi un passage à tabac avant de se faire égorger. C’était en tout cas ce que les marques sur le corps ainsi que les radiographies permettaient de conclure. Pourtant, là où c’était plus étrange, c’était que chaque blessure ne pouvait correspondre au poing ou au pied d’un individu, sinon celui-ci aurait des membres formant des angles relativement muraux. Impossible. D’ailleurs, si c’était bien en étant projetée contre la bâtisse que la victime avait été marquée, cela voulait dire que le ou les assassins possédaient une force surhumaine. Encore une fois, c’était impossible. En réalité, pour les inspecteurs, toute cette enquête semblait mystique !
   La destruction d’une maison était envisageable, mais sans trace d’explosif ni même de bruit ?
   Le meurtre d’un homme sans bruit et avec une force ou une forme improbable.
   Tout cela ressemblait un peu trop à un polar et le lieutenant de police Jón Stefánsson se demandait vraiment où cela le mènerait. Il était brillant, tout le monde s’accordait pour le dire, mais jusqu’où son talent pouvait il aller ? Résoudre une affaire était chose plus ou moins difficile selon les cas, mais celui là présentait de nombreux problèmes. Assis dans son bureau à se creuser la tête, le lieutenant attendait avec impatience un élément nouveau, un éclaircissement que les scientifiques trouveraient en fouillant de nouveau la scène...

   Toujours avachie dans une position fœtale Amber finit par se ressaisir. Elle devait au moins en avoir le cœur net. Si les dernières pages du mémoire correspondaient à sa dernière destination, alors il lui fallait aller en Islande. C’était là bas qu’il avait élu domicile, si bien sûr s’introduire dans une maison sans demander la permission aux propriétaires pouvait être considéré ainsi. Sortant de ce stoïcisme, la femme se rua sur son ordinateur. Ayant quitté le monde de la sorcellerie après cette histoire avec Edwin, elle avait su très vite entrer dans l’univers moldu, et l’internet était une chose qu’elle trouvait incroyable. Non seulement la communication en était accélérée, rendant ce système aussi efficace que la poudre de cheminette, mais en plus il était si facile de trouver une information... En quelques minutes, la sorcière put apprendre quand partait le premier vol pour Reykjavik et réserver une place. Ses bagages l’occupèrent pendant l’heure suivante et elle foula le sol de l’aéroport une trentaine de minutes avant le décollage. Dès qu’elle trouva le confort de son siège, Amber se demanda si elle réagissait correctement. Est-ce que son ancien amant aurait voulu la voir suivre ses traces de cette façon en lui donnant ce manuscrit ? En se mentant, elle pouvait répondre par la positive, mais en réalité, c’était certainement tout le contraire. À cet instant, peu lui importait de toute façon. Les réacteurs se mirent en route, les roues quittèrent le sol. Plus question de faire demi tour, il était temps de découvrir la vérité, elle se devait d’écrire la fin de l’histoire, pour la postérité...

   8h22
   L’atterrissage eut lieu à l’heure précise indiquée sur le billet. Personne pour l’attendre et bien que les lettres semblaient plus ou moins latines, il lui fut impossible de déchiffrer un seul mot. C’était ça qu’elle avait négligé en partant. Se repérer dans un pays où l’on ne comprenait rien, le tout après un voyage de dix heures qui n’était pas de tout repos, ce n’était pas chose aisée. Le plus simple serait de trouver une personne parlant anglais pouvant lui indiquer l’adresse d’un hôtel ainsi que celle du commissariat. Son programme serait alors des plus simples. Amber eut la chance de trouver cette personne assez rapidement et, après avoir réservé une chambre pour trois jours, elle s’était dirigée vers le bâtiment abritant les forces de l’ordre. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’était que ce ne serait pas la seule à faire ces recherches. Une autre autorité, bien plus puissante qu’elle, se trouvait déjà sur la piste d’Edwin...
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MessageSujet: Re: The Last Words...   The Last Words... Icon_minitimeMer 27 Oct - 23:34

   Il ne lui fallut que quelques secondes à peine pour les repérer. Ils étaient quatre, et reconnaissables de par leurs vêtements. Un jour peut être le ministère comprendrait que les agents ayant souvent à travailler en présence de modus devaient s’habiller de façon normale, pas selon les critères sorciers ! Deux d’entre eux portaient de longues robes à fleurs tout droit sorties d’une armoire de grand-mère. Les deux autres avaient judicieusement choisi des pantalons. Le seul problème, c’était qu’associé de magnifiques vestes de costumes pour accompagner des treillis de couleurs vives n’était pas d’un goût remarquable pour la mode moldue. Amber dût les fixer un peu trop longuement puisque l’un d’eux se retourna pour lui jeter un regard d’abord plein de suspicion avant de se radoucir. Pensait il qu’elle ne pouvait en aucun cas être un danger ? C’était possible, après tout, elle n’allait sans doute pas exposer la baguette qu’elle avait coincée dans sa ceinture pour se mettre à découvert. Se faire interroger par le ministère de la magie n’était pas au programme de son séjour. Mais plus important encore, que faisaient-ils ici ?
   Pour détacher un nombre aussi élevé de représentants, il devait y avoir eu un évènement relativement important à couvrir. Et un évènement d’ordre magique en plein cœur de Reykjavik après avoir reçu une lettre quelques jours auparavant seulement de la part d’Edwin... Ça ne pouvait décemment pas être une coïncidence. Son cœur se mit à battre plus fort alors que les quatre gorilles semblaient avoir obtenu les informations qu’ils désiraient. Hésitante, la jeune femme s’approcha de l’hôtesse d’accueil.
   - Bonjour, parlez-vous anglais ?
   - Oui, assez bien. Vous êtes la deuxième personne à me demander ça, ces gens bizarres qui étaient là avant...
   D’un geste de la tête, elle me désigna les hommes quittant les lieux. Intérieurement, Amber la remercia. Elle venait de lui apprendre que c’était les anglais qui étaient sur place, cela signifiait malheureusement ce qu’elle redoutait le plus : Edwin devait avoir eu des ennuis. Pour quelle autre raison l’Angleterre aurait envoyé ses agents ? Il y avait bien la possibilité que d’autres sorciers originaires des îles britanniques se soient retrouver en même temps en Islande, mais cela lui sembla tellement improbable... La manière qu’avaient les enfants pour se rassurer en quelque sorte. Une pression sur son bras la ramena à la réalité.
   - Vous désirez ?
   - Oui, excusez-moi - elle tira une photo de son sac à main - je cherche cet homme, je n’ai pas de photos plus récentes, mais dans une de ses dernières lettres, il m’a semblé bizarre, et je voulais vérifier comment il allait. Tout ce que je sais, c’est qu’il vit ici, à Reykjavik.
   À son expression, la sorcière sut qu’elle venait de tenir à peu de choses près le discours de ses prédécesseurs. Malgré tout, elle afficha un air totalement neutre, il ne fallait pas qu’elle se fasse avoir. Les quatre hommes appartenaient à un gouvernement tandis qu’elle n’était rien d’autre qu’une civile. D’une voix totalement innocente, elle reprit donc pour l’encourager à se confier.
   - Quelque chose ne va pas ?
   La jeune femme marqua un temps d’hésitation avant d’attraper une photo dans un de ses tiroirs. Celle-ci représentait un homme ayant dépassé la trentaine depuis un moment. Possédant des lunettes et des cheveux en batailles et un regard marron quelconque, c’était à n’en pas douter celui qu’elle recherchait. Amber en resta bouche bée. Pendant ce temps, l’hôtesse lui sourit timidement.
   - Votre ami m’a l’air plutôt bien recherché... Vous le connaissiez bien ?
   Ce genre de conversation, elle les détestait. C’était souvent de cette façon que la police amenait le sujet sur le point essentiel et souvent macabre de l’histoire. Elle en avait la certitude à présent, et il lui faudrait rester forte au moment de l’annonce et ne pas craquer.
   - Plutôt oui, même si ça faisait quelques années que nous ne nous étions pas vu...
   Sans avoir prononcé une seule fois le mot couple, la jeune femme avait tout de suite fait un rapprochement, son expression le reflétait avec une certaine compassion. Ce qui suivit alors était ce qu’elle redoutait. L’hôtesse se leva pour passer de l’autre côté du bureau en lui faisant signe de la suivre. Pour quelle raison les autres sorciers n’avaient pas eu droit à ce traitement, elle l’ignorait, mais pour ne pas avoir l’air suspecte, elle devait la suivre. Pendant plusieurs minutes, les deux femmes marchèrent en silence jusqu’à une porte au dessus de laquelle brillait un escalier. Amber déglutit lentement et la policière posa sa main sur son épaule dans un mouvement qui se voulait rassurant, apaisant. Ses yeux trahissaient de plus en plus la commisération de celle qui comprend ce que passer cette porte signifie... Sans un mot pourtant, elle l’ouvrit et commença sa descente. Plus tard, ce geste lui vaudrait la fureur de son supérieur. La jeune flic n’avait même pas vérifié l’identité de celle qui l’accompagnait. Impossible de la retrouver par la suite alors qu’elle pouvait apporter des informations nécessaires à l’enquête. Finalement, elles arrivèrent devant une porte où le mot « morgue » qu’elle n’eut que trop peu de mal à comprendre était gravé. Sa respiration se fit plus saccadée et elle dût s’appuyer contre le mur pour ne pas flancher. À nouveau l’hôtesse la rassura avant de pousser le battant dévoilant un univers aseptisé où la seule présence vivante était un médecin en train de rédiger un rapport.
   - Doc’ !
   L’homme d’âge mur daigna lever les yeux de son bureau pour nous regarder d’un air moitié irrité, moitié impérieux. Il ne devait pas être habitué à être dérangé, et ses relations avec les personnes se réduisaient sans doute au minimum, son domaine à lui, c’était la mort...
   - Bonjour mesdames. Que me vaut l’honneur de votre présence ?
   Trop de politesses dans une seule phrase, il tentait d’y noyer sa réprobation ce qui avait l’effet opposé. La jeune femme lui lança un sourire entendu auquel elle ne parvint pas à répondre. L’hôtesse se rendit compte de sa bévue et retourna aussitôt son attention sur l’homme qui s’impatientait.
   - Ce serait pour le voir.
   Amber pensa que c’était une sorte de code, peut être n’avaient ils pas son identité et que c’était le seul « le » présent ici. En tout cas, le docteur réagit immédiatement en avançant vers les tiroirs. Il tira sur l’une des poignées laissant apparaître un long sac blanc. La sorcière sentit son corps se mettre à trembler, ses yeux la brûlant. Il lui lança un regard du genre « ça va aller, vous êtes sure ? » auquel elle répondit en hochant la tête et l’homme fit glisser avec minutie la fermeture. Le plastique s’écarta pour dévoiler le corps blanc d’un homme d’une quarantaine d’années. Sa chevelure épaisse d’un châtain inoubliable, ce visage qu’elle avait tant chéri... Les larmes roulèrent sur ses joues sans qu’elle ne pût les retenir. Le légiste voulut refermer mais en un geste il se ravisa. Amber approcha sa main pour effleurer la main de celui qui avait été son Histoire...
   - Edwin Lane - sa voix n’était qu’un murmure, mais la policière sortit rapidement son carnet de notes - c’est son nom si vous ne l’avez pas identifié. Il était anglais.
   Sans un mot de plus, elle recula en remerciant les deux personnes présentes, quittant rapidement la pièce avant de totalement s’effondrer. L’hôtesse tenta de la rattraper dans les escaliers. Sans succès. Elle se dirigea d’instinct vers les ascenseurs sans plus de réussite. Doucement, elle commençait à comprendre son erreur. Courant à travers le bâtiment, elle ne vit pas l’ombre d’une silhouette correspondante et lorsqu’elle déboula dans la rue, elle comprit que c’était trop tard. Elle avait laissé s’échapper leur premier indice dans l’affaire. Sa seule consolation était d’avoir trouvé l’identité de la victime, mais cela ne pèserait pas lourd dans la balance au moment des explications.

   Pendant ce temps, Amber se dirigeait d’un pas rapide vers son hôtel. Après être sorti de la morgue, elle s’était ruée vers l’ascenseur dans lequel, seule, elle transplana. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus fait, mais à sa grande surprise, elle y parvint sans mal, se retrouvant dans une cabine de l’aéroport. Il ne lui restait désormais qu’à enquêter sur son ami. Son seul indice était l’adresse qu’elle avait lue sur le sac. Elle irait y faire un tour dans l’après midi pour repérer les lieux mais son investigation commencerait le lendemain. Il lui fallait avoir les idées claires pour avancer sur le même terrain que le ministère sans se faire attraper...
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